« Assez ! Ce n’est plus supportable ni acceptable », dit François Hollande sur Gaza
L'ancien président appelle à une "forme de pression" contre Israël, "même si c'est dur parce que Netanyahu n'entend rien et est lui-même dans une fuite en avant"
Invité sur France Inter ce jeudi 4 avril, l’ancien président français François Hollande a notamment abordé le sujet de la guerre à Gaza.
Interrogé par Nicolas Demorand sur le pouvoir que pourrait avoir l’Union européenne sur ce conflit – ou si seuls les États-Unis étaient en mesure d’infléchir la situation –, l’ancien président a déclaré « que nous soyons Américains, Européens ou citoyens du monde, nous avons tous à dire : ‘Assez ! Ce n’est plus supportable. Ce n’est pas acceptable.’ Que l’on ait eu une solidarité à l’égard d’Israël après le 7 octobre et ce massacre insupportable commis par une organisation terroriste, oui, mais que l’on laisse maintenant des populations civiles être affamées, des femmes de ne pouvoir pas même se soigner, ou atteindre finalement un niveau de dignité dans leur vie quotidienne, c’est insupportable, et donc il doit y avoir maintenant une forme de pression, même si c’est dur parce que Netanyahu n’entend rien et est lui-même dans une fuite en avant… »
« J’observe qu’en Israël, il y a des manifestations, qu’il y a maintenant au sein de son cabinet des candidats qui s’annoncent pour des élections législatives anticipées, eh bien c’est ce processus-là qu’il faut engager », a-t-il ajouté. « L’arrêt des combats, le cessez-le-feu, un processus de paix et des élections – des élections en Israël, et autant qu’il sera possible des élections en Cisjordanie, parce que là-aussi, on a un interlocuteur – l’Autorité palestinienne – qui n’a pas toute la légitimité nécessaire. »
François Hollande a aussi abordé la question de la Russie. « Ce n’est pas l’abandon qui fait la paix, c’est la capacité, face à des régimes autoritaires, de pouvoir montrer qu’il y a des limites et que ces limites entraînent un certain nombre de conséquences quand elles sont franchies », a-t-il souligné. « Quand on a laissé Bachar al-Assad massacrer son propre peuple avec des armes chimiques sans réagir alors qu’une ligne rouge avait été posée, vous avez eu les années qui ont suivi des rapports de force qui sont allés dans le même sens, c’est-à-dire l’usage de la force », a-t-il fait remarquer.