Attaque à Amsterdam : le suspect « voulait protéger le prophète Mahomet »
Le jeune Afghan avait précédemment dit avoir visé les Pays-Bas car il estimait que l'islam y est "fréquemment insulté", évoquant le nom du député anti-islam Geert Wilders
Un jeune Afghan soupçonné d’avoir attaqué au couteau deux touristes américains dans la gare d’Amsterdam-Central l’année dernière a affirmé lundi devant les juges qu’il s’était rendu aux Pays-Bas pour « protéger le prophète Mahomet ».
L’homme de 20 ans, identifié par les autorités sous le nom de « Jawed S. », comparaît lundi et mardi devant un tribunal d’Amsterdam où il fait face à deux accusations de tentative de meurtre avec une « motivation terroriste ».
Choisis au hasard par le suspect, deux Américains avaient été grièvement blessés au cours de l’attaque survenue fin août 2018 à la mi-journée dans la gare centrale d’Amsterdam, l’une des plus animées de la ville, située à proximité du centre historique.
La police avait rapidement réagi et atteint l’assaillant aux membres inférieurs, avant de l’arrêter.
« Je suis venu aux Pays-Bas pour protéger mon prophète », a déclaré lundi Jawed S. auprès des juges.
« J’avais l’intention de tuer des personnes injustes et cruelles, celles qui rendent possibles les insultes contre le prophète Mahomet », a-t-il affirmé, cité par l’agence de presse néerlandaise ANP.
Le jeune Afghan avait précédemment dit avoir visé les Pays-Bas car il estimait que l’islam y est « fréquemment insulté », évoquant notamment le nom du député anti-islam néerlandais Geert Wilders.
L’attaque était survenue au lendemain d’un appel des talibans afghans à des attaques contre les troupes néerlandaises après la tentative de Geert Wilders d’organiser un concours de caricatures du prophète Mahomet, finalement annulé.
Interrogé sur ce qu’il espérait accomplir à travers cette attaque, Jawed S. a répondu aux juges qu’il « voulait défendre sa religion et rendre clair le fait que sa religion devrait être laissée tranquille ».
« Si vous ne faites pas ça, vous devriez être préparés à ce genre d’actions », a-t-il prévenu.
L’une des victimes de l’attaque, atteinte d’une grave blessure à la colonne vertébrale, se trouve désormais dans un fauteuil roulant. L’autre homme a quant à lui été touché à la poitrine et au bras, a écrit ANP.
« En raison de lésions nerveuses, l’homme a encore très peu de sensations de fourmillements dans le bras », selon ANP.