Attaque du Hamas : ce que l’on sait des victimes françaises
Onze Français sont morts, dont deux soldats, et 18 sont portés disparus ; de nombreuses victimes sont, pour l'heure, toujours anonymes

Onze Français sont morts, et 18 portés disparus, à la suite de l’attaque du Hamas samedi en Israël, ont indiqué mercredi les autorités françaises.
Deux enfants, Eitan, 12 ans, et Noya, 13 ans, figurent parmi les disparus, selon leurs proches. Une mère de famille et des personnes âgées font également partie des victimes, ainsi que deux soldats.
Festival « Tribe of Nova »
Avidan Torgeman, Franco-Israélien né à Bordeaux en 1997, compte parmi les 250 personnes tuées samedi lors du festival de musique « Tribe of Nova », près de la frontière avec la bande de Gaza, dans le désert de Neguev. Selon Sud Ouest, lui et une partie de sa famille auraient quitté Bordeaux pour s’installer en Israël il y une quinzaine d’années, dans le cadre de leur « Alya », l’émigration vers Israël des Juifs.
Le jeune homme de 26 ans aurait été assassiné « alors qu’il se cachait sous la scène du festival », selon le quotidien. Le consistoire israélite de Bordeaux a confirmé sa mort à Sud Ouest.
Dan Benhamou, jeune Franco-israélien originaire de Marseille, parti vivre en Israël à l’âge de cinq ans, est également décédé pendant le festival, a confirmé à l’AFP le président du Consistoire Israélite de Marseille Michel Cohen-Tenoudji.

« Nous redoutions qu’il ait été enlevé et son corps a finalement été identifié hier (mardi) soir. Je le tiens de sa famille en France qui est dans le deuil. (…) Il a été tué, son corps criblé de balles », a-t-il indiqué.
Installé à Ra’anana (nord de Tel Aviv), Dan Benhamou était directeur commercial d’une chaîne de magasins de lunettes. Sa famille avait quitté Marseille « à la suite d’évènements douloureux » et « parce qu’ils avaient le sentiment que leur sécurité n’était plus assurée », a indiqué un membre de sa famille à France 3 Provence-Alpes.
Selon un proche, qui a publié sur les réseaux sociaux, ses funérailles ont eu lieu mercredi à Raanana, en banlieue de Tel Aviv.
Franco-Israélienne également présente au festival, Céline Ben David Nagar est portée disparue depuis samedi. Née à Lyon, cette responsable d’un cabinet d’avocats âgée de 32 ans est mère d’un bébé de six mois.
« Tout ce qu’on sait c’est qu’elle a disparu », a dit à BFMTV son mari, Idor Nagar, s’exprimant en hébreu en Israël, ajoutant qu’elle se trouvait samedi « à 7H15, à proximité de Melfasim », près de la bande de Gaza.

« Les soldats arrivent » est le dernier message que Céline lui a envoyé, a-t-il dit.
« Comme elle n’a plus donné de nouvelles depuis, on pense que ce n’étaient pas des soldats israéliens mais des terroristes palestiniens ».
Les disparus du kibboutz de Nir Oz
Eitan, 12 ans, et son père Ohad, 49 ans, ont disparu samedi, a indiqué le député de la 8e circonscription des Français de l’étranger, Meyer Habib, interrogé mardi sur RTL. Eitan « était avec sa famille franco-israélienne » quand il a été capturé « sans doute par le Hamas » avec environ 150 otages, a-t-il précisé.
Selon une publication Facebook de la tante d’Eitan, Ayala Yahalomi Luzon, son père « Ohad, 49 ans, physique musclé d’1m90 » aurait également disparu.
Galit Dan Jaoui a déclaré sur TF1 que sa fille, Noya, 13 ans, ainsi que sa mère, Carmela, 80 ans, ont elles aussi disparu. Elle explique que sa fille dormait chez sa grand-mère, quand l’attaque a commencé samedi à l’aube.
« Ma mère et ma fille ont été enlevées dans le kibboutz de Nir Oz. C’est une horreur », a-t-elle dit. « Ma fille m’a laissé un message vocal où elle me disait, ‘Maman, il y a du bruit dehors. Il y a un grand bruit, j’ai peur' ».
Yaffa Adar, 85 ans, aurait également été enlevée par le Hamas, à bord de ce qui semble être une voiturette de golf, la vidéo de son rapt ayant été partagée de nombreuses fois sur les réseaux sociaux.

« Cette vidéo, c’est la dernière chose que nous savons d’elle », a indiqué sa petite-fille, Adva Adar, sur BFMTV. Habituellement, « elle prend beaucoup de médicaments pour rester en vie et calmer sa douleur car elle souffre beaucoup », a-t-elle ajouté.
Deux soldats tués
Binyamin Loeb, Franco-Israélien originaire de Yerres (Essonne), est mort alors qu’il combattait pour l’armée israélienne, a confirmé sa mère Judith Loeb, jointe par l’AFP au téléphone.
« Mon fils était ce qu’on appelle un ‘soldat isolé'(vivant seul en Israël, ndlr) (…) Il devait finir son service militaire dans deux mois, rentrer à la maison et reprendre ses études d’informatique », a-t-elle ajouté, précisant qu’il « comptait se marier prochainement ».
Selon sa mère, il « faisait partie de l’unité 202, les parachutistes religieux ». « Il a été envoyé au front (À Kfar Aza) (…) malheureusement il a été touché de plusieurs balles, et malgré les soins prodigués par ses camarades, il n’a pas survécu ».
Valentin Ghnassia, originaire de Montpellier, allait fêter ses 23 ans et effectuait son service militaire en Israël: son décès a été confirmé par la présidente du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Languedoc Roussillon, Perla Danan.
Sur un groupe Facebook « Coup de pouce Juif France Israël », Valentin Ghnassia avait écrit le 29 janvier 2022 qu’il entamerait le 9 février son « Mahal » (engagement d’un volontaire étranger dans l’armée de défense israélienne).
« Il était censé terminer son service dans trois semaines », peut-on lire dans la description de la cagnotte en ligne ouverte pour sa famille.
Les autres victimes sont, pour l’heure, toujours anonymes.