Attentat de la rue Copernic : le principal suspect libre et sous bracelet électronique
Le parquet de Paris a fait appel ; Un "doute" persiste pour savoir si Hassan Diab était en France le jour de l'attentat, selon une juge
Le principal suspect d’un attentat commis à Paris en 1980 contre une synagogue, l’attentat de la rue Copernic, a été remis en liberté avec un bracelet électronique, après un témoignage en sa faveur, a appris l’AFP mardi de sources concordantes.
Une juge des libertés et de la détention a pris jeudi cette décision qui interrompt sa détention provisoire, mais le parquet de Paris a fait appel, ont précisé les sources proche du dossier et judiciaire.
Extradé du Canada en novembre 2014, Hassan Diab, libano-canadien de 62 ans, est mis en examen en France comme auteur présumé de l’attentat de la rue Copernic, qui avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés le 3 octobre 1980 devant une synagogue d’un quartier situé dans l’ouest de Paris.
Dans sa décision, la juge considère qu’un « doute » est posé sur la « question fondamentale » de savoir si Hassan Diab était en France le jour de l’attentat, après des auditions du suspect en janvier et de son ex-épouse plus récemment, a expliqué la source proche du dossier à l’AFP.
Quelques jours plus tôt, le juge d’instruction avait lui aussi ordonné sa remise en liberté sous surveillance électronique. Mais le parquet avait fait un référé-détention qui avait suspendu cette mesure. La chambre de l’instruction avait ensuite confirmé la détention.
Dans son ordonnance, prise le 9 mai, le juge relève que l’ex-femme d’Hassan Diab a indiqué qu’il l’avait accompagnée à l’aéroport de Beyrouth le 28 septembre 1980, une date à laquelle le possesseur du passeport au nom d’Hassan Diab se trouvait déjà en Europe d’après les tampons, selon la source proche de l’enquête. Ce passeport est l’une des pièces à charge contre le suspect.
Le juge considère que le témoignage est sujet à caution et mérite d’être vérifié mais qu’il faut en tenir compte, ajoute la source.
Hassan Diab est mis en examen depuis novembre 2014 pour assassinats, tentative d’assassinats et destruction volontaire de biens en relation avec une entreprise terroriste.
Ce professeur d’université en sociologie, qui a la nationalité libanaise et canadienne, a toujours clamé son innocence et contesté son appartenance au groupe terroriste du Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS) à qui avait été attribué l’attentat.
« Il n’y a strictement aucun risque de fuite », a assuré à l’AFP l’avocat d’Hassan Diab, William Bourdon, affirmant que son client « sera présent lors de la prochaine audience devant la cour d’appel ».