Attentat de la rue des Rosiers : le seul suspect en France réclame sa libération
La justice française a émis trois autres mandats d'arrêt internationaux visant 2 suspects localisés en Jordanie, dont le cerveau présumé, et un troisième en Cisjordanie

Un Palestinien ayant la nationalité norvégienne, unique suspect aux mains de la justice française de l’attentat meurtrier de la rue des Rosiers en 1982 à Paris, a de nouveau demandé sa libération, a indiqué à l’AFP vendredi l’un de ses avocats.
« Aucun élément matériel n’est venu étayer les accusations pesant sur notre client » Walid Abdulrahman Abou Zayed, « qui reste donc uniquement mis en cause par trois témoignages particulièrement contestables », formulés par des personnes auxquelles il n’a « jamais été confronté », a dénoncé Me Romain Ruiz.
Extradé le 4 décembre 2020 par la Norvège, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, avait été mis en examen le lendemain pour « assassinats » et « tentatives d’assassinats ». Il est incarcéré depuis.
La justice le soupçonne d’être l’un des tireurs lors de l’attentat. Au total six personnes avaient été tuées et 22 blessées le 9 août 1982 dans l’explosion d’une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade dans le quartier juif historique du Marais à Paris.

L’attentat avait rapidement été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d’Abou Nidal, groupe terroriste palestinien dissident de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Abou Zayed conteste jusqu’à sa présence en France au moment des faits.
Le 23 décembre, la cour d’appel de Paris a confirmé une ordonnance prolongeant sa détention provisoire mais les avocats ont formé un pourvoi en cassation pour obtenir sa remise en liberté, a indiqué Me Ruiz.
Ses avocats estiment que le parquet national antiterroriste tout comme le juge d’instruction sont incompétents dans ce dossier, en faisant valoir que les infractions initialement reprochées à Abou Zayed, via le code pénal en vigueur en 1982 ne seraient pas terroristes.

Dans son arrêt dont l’AFP a eu connaissance, la cour d’appel estime la procédure régulière, et indique que le code pénal alors en vigueur visait bien « des faits pouvant être assimilés à des faits de nature terroriste ».
Les avocats arguent en outre que la détention provisoire d’Abou Zayed n’est « pas nécessaire ».
La cour d’appel rétorque qu’ « aucun élément n’est venu sérieusement remettre en cause les indices non seulement graves mais également concordants » visant Abou Zayed, mais aussi que du matériel numérique, source potentielle de « nouvelles investigations », est en cours d’exploitation.
La justice française a émis trois autres mandats d’arrêt internationaux visant deux suspects localisés en Jordanie, dont le cerveau présumé de l’attentat, et un troisième en Cisjordanie. La Jordanie a refusé à plusieurs reprises leur extradition.