Attentat de la rue des Rosiers : vers une décision en appel sur la mise en examen du seul suspect
La cour d'appel de Paris se prononcera le 7 février sur la mise en examen du seul suspect en France, le Norvégien d'origine palestinienne Abou Zayed
La cour d’appel de Paris se prononcera le 7 février sur la mise en examen du seul suspect en France, le Norvégien d’origine palestinienne Abou Zayed, dans l’enquête sur l’attentat de la rue des Rosiers à Paris en 1982, a appris l’AFP mercredi de sources proches du dossier.
Le juge d’instruction antiterroriste chargé de cette enquête avait refusé en automne le placement sous témoin assisté d’Abou Zayed, seul des quatre suspects de l’attentat aux mains de la justice française. L’intéressé a saisi la cour d’appel de Paris, qui a étudié la demande mercredi en fin de journée lors d’une audience à huis clos à la chambre de l’instruction.
« Nous regrettons que l’audience ne se soit pas tenue publiquement tant la fragilité de ce dossier devrait être constatée par nos concitoyens », ont estimé Me Romain Ruiz et Bruno Gendrin, avocats d’Abou Zayed.
Selon les sources proches du dossier, le parquet général a requis le rejet de la requête. Si la cour devait accéder à sa demande, l’espoir des parties civiles d’un procès dans ce dossier serait quasiment réduit à néant. Abou Zayed avait sollicité le 2 octobre sa démise en examen.
Ses avocats expliquaient leur demande par la « volte-face » du « principal accusateur » de M. Abou Zayed qui avait très récemment reconnu qu’il n’était plus sûr de l’avoir rencontré », dénonçant une « procédure démentielle, hypocrite et qui bafoue tous les principes de notre droit » contre un homme « dont la santé mentale se dégrade chaque jour un peu plus ».
Dans son ordonnance de refus de placement sous le statut de témoin assisté du 25 octobre, le magistrat antiterroriste estimait au contraire que les « indices graves ou concordants avaient été renforcés depuis la mise en examen initiale du 5 décembre 2020 » d’Abou Zayed, après son extradition de Norvège. Ce juge avait déjà refusé une demande similaire du suspect en avril 2021.
L’implication de celui qu’il a reçu pour un nouvel interrogatoire mardi « est désormais bien plus plausible » qu’initialement, « même si l’intéressé conteste toujours avoir commis ces faits », arguait le juge d’instruction.
Au total, six personnes ont été tuées et 22 blessées le 9 août 1982 dans l’explosion d’une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, puis dans une fusillade dans le quartier juif historique du Marais à Paris.