Au large de Chypre, une épave révèle d’antiques techniques de construction
Une partie de sa coque remontée à la surface par les archéologues a permis de découvrir l'utilisation de techniques à la fois phénicienne et grecque
Des archéologues explorant une épave vieille de 2 400 ans au large de Chypre, ont découvert des éléments permettant de mieux connaître l’évolution des techniques de construction navale dans l’Antiquité, ont annoncé les autorités chypriotes mercredi.
Le bateau, qui coula au large de Mazotos (sud) au IVe siècle avant l’ère commune, est l’un des mieux préservés de la Méditerranée.
Une partie de sa coque remontée à la surface par les archéologues a permis de découvrir l’utilisation de techniques à la fois phénicienne et grecque.
« Après une étude attentive des bois de construction, un élément très important de technologie navale a été découvert: l’utilisation simultanée de l’assemblage par tenon-mortaise (un des assemblages de référence du bois, ndlr) et de celui par ligatures », a précisé le département chypriote des Antiquités.
« Ces deux techniques trouvées sur le même bateau apportent une pièce importante au puzzle de l’histoire classique de la construction navale dans l’est de la Méditerranée », a-t-il poursuivi.
« Jusqu’à présent, seules deux épaves avaient permis de mieux comprendre cette histoire : celle d’un ancien bateau de commerce disparu au Ve siècle avant l’ère commune au large de Maagan Michael en Israël et celle d’un navire qui coula au large de Kyrenia (nord de Chypre) au IIIe siècle avant J-C », selon le département des Antiquités.
L’épave de Mazotos date elle du IVe siècle avant l’ère commune « et couvre donc un vide en terme de technologie navale antique ».
Les opérations d’excavation sur l’épave de Mazotos ont commencé en 2007 et se poursuivront l’année prochaine grâce à une équipe comptant des membres de huit pays.
Par ailleurs, 70 amphores venant de l’île grecque de Chios ont été découvertes dans cette épave qui gît à 45 mètres de profondeur. « La plupart servaient à transporter du vin mais au moins une contenait des noyaux d’olives, un fruit qui était probablement consommé par l’équipage », selon les scientifiques.