Au moins 120 enfants morts dans le massacre de l’école à Peshawar
La majorité des enfants ont été tués d'une balle dans la tête ; 25 blessées graves
Au moins 130 personnes, des écoliers pour la plupart, ont été tuées dans l’attaque par un commando rebelle taliban d’une école pour enfants de militaires à Peshawar, principale ville du nord-ouest du Pakistan, selon un nouveau bilan des autorités locales.
La majorité des enfants ont été tués d’une balle dans la tête, a précisé le ministre provincial de l’Information Mushtaq Ghani, en faisant également état de 25 blessées graves, et alors que l’attaque se poursuivait plus de cinq heures après son lancement.
Les talibans pakistanais ont dit avoir attaqué mardi l’école pour enfants de soldats de Peshawar, un assaut qui a fait au moins 130 morts, pour « faire vivre » à l’armée « la souffrance de voir un être aimé tué » vécue par leurs combattants sous ses bombes.
Le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) a déclaré avoir perpétré cet assaut en représailles à l’opération militaire « Zarb-e-Azb » lancée en juin et toujours en cours contre ses repaires et ceux de ses alliés d’Al-Qaïda au Waziristan du Nord, une zone tribale du nord-ouest adossée à la frontière afghane.
Le TTP, un regroupement de factions islamistes armées fondé en 2007 et qui a déclaré la « guerre sainte » au gouvernement et à l’armée, avait promis une réponse musclée à cette opération qui a tué plus de 1.600 combattants rebelles selon les militaires.
« Les chasseurs de l’armée bombardent nos places publiques, nos femmes et nos enfants et des milliers de nos combattants, des membres de leurs familles et leurs proches ont été arrêtés. Nous avons demandé encore et encore qu’ils cessent tout cela », a déclaré à l’AFP le porte-parole du TTP, Muhammad Khurasani.
Face à l’intransigeance de l’armée, « nous avons donc été forcés » de lancer cette attaque, a-t-il affirmé dans un entretien téléphonique.
« Nous l’avons menée après une enquête qui a indiqué que les enfants de plusieurs hauts responsables de l’armée étudient dans cette école », a-t-il ajouté.
« Nous voulons leur faire vivre la souffrance, à quel point il est terrible de voir un être aimé être tué. Leurs familles devront aussi pleurer leurs morts comme nous l’avons fait », a-t-il dit.
Le TTP, dont le commandement central s’est lézardé au cours des derniers mois, a aussi affirmé avoir kidnappé des personnes lors de cet assaut commando et réitéré son appel à la fin des opérations militaires au Waziristan et dans la zone tribale de Khyber, également pilonnée par l’aviation pakistanaise ces derniers mois.
Le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a condamné mardi « l’extrémisme sauvage » des talibans pakistanais ayant perpétré l’attaque contre une école à Peshawar, tuant au moins 130 personnes dont une centaine d’élèves.
« Les talibans ont sombré à une profondeur encore jamais atteinte avec cette attaque », a déclaré M. Zeid, ajoutant que « tout le monde doit s’unir pour lutter contre ce type d’extrémisme sauvage », dans un communiqué.
L’armée pakistanaise a mis fin en fin d’après-midi à l’opération après sept heures de combats contre six assaillants envoyés par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP) pour venger l’offensive militaire menée depuis juin dans ses repaires des zones tribales voisines.
Il a qualifié cette attaque, la plus meurtrière dans le pays depuis octobre 2007, de « tout à fait méprisable et incompréhensible » à l’égard d’enfants sans défense.
« Aucun gouvernement ou agences de renseignement, aucune personnalité religieuse, aucun sponsor, aucun individu ne peut avoir de justification pour continuer à supporter les talibans, les membres de l’ISIL de Boko Haram, d’Al-Qaïda ou l’un de ces groupes takfiris (qui luttent contre ceux qu’ils estiment être de « faux musulmans », des groupes qui semblent être en concurrence pour savoir qui atteindra le plus haut niveau de la barbarie humaine », a poursuivi le Haut commissaire.
« Nous devons tous nous unir afin de contrer un tel extrémisme et une telle violence, non seulement au Pakistan mais à n’importe quel endroit où les droits des enfants et les droits humains sont attaqués de cette manière », a-t-il ajouté.