Au moins deux morts dans l’effondrement d’un autre tunnel du Hamas
Des informations conflictuelles annoncent au moins quatre morts, plusieurs blessés, une semaine après un accident similaire qui a tué sept agents

Au moins deux personnes ont été tuées mardi soir quand un tunnel s’est effondré dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi la branche militaire des islamistes du Hamas dans un communiqué. Certaines sources font état de quatre morts.
Les brigades Ezzedine al-Qassam ont précisé qu’un « commandant local » de la branche armée a été tué par l’effondrement d’un tunnel dans le camp de réfugiés de Nuseirat situé au centre de la bande de Gaza portant à deux le nombre de victimes.
La chaîne de télévision Al-Guds, dirigée par le Hamas, a identifié un mort, Haider a-Zaher, agent du Hamas de 23 ans.
La branche armée du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a également annoncé qu’elle allait continuer à creuser des tunnels.
Mardi soir, le porte-parole des services de secours dans l’enclave palestinienne, Ashraf al-Qodra, avait fait état d’un seul mort à la suite d’un « incident » sans fournir de détails.
D’autre part, des bulldozers de l’armée israélienne auraient été utilisés près de l’extrémité sud de la bande de Gaza, près de la ville gazaouie de Khan Younis, de l’autre côté de la frontière des villages israéliens de Nir Oz et Nirim.
La semaine dernière, sept personnes ont été tuées et quatre sont portées disparues après l’effondrement d’un tunnel près de Al-Tuffah, au nord est de la bande de Gaza.
L’effondrement est intervenu pendant de fortes pluies hivernales. Le Hamas a accusé Israël d’avoir causé l’effondrement en ouvrant les barrages pour inonder Gaza avec de l’eau – une affirmation annuelle des Palestiniens, impassiblement réfutée par les Israéliens. Il n’y a pas de barrage dans le sud d’Israël.
Afin d’étouffer le désastre de la semaine dernière, le Hamas avait interdit aux médias locaux d’annoncer l’incident.
La nature du tunnel qui s’est effondré hier n’a pas été précisée. Le Hamas a dans le passé creusé des tunnels transfrontaliers en Israël afin de mettre en place des attaques contre des civils et des soldats. D’autres tunnels sont utilisés par le groupe terroriste dans le cadre de son infrastructure de défense.
Il a récemment été annoncé que le Hamas accélérait son programme de creusement des tunnels.
Il y a quelques jours, le directeur du conseil régional d’Eshkol, Gadi Yarkoni, a déclaré à la radio publique israélienne que beaucoup de résidents s’étaient plaints d’entendre – et de ressentir – une activité souterraine de creusement accrue ces dernières semaines.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres dirigeants israéliens ont prévenu le Hamas de ne pas préparer de nouvelles attaques par les tunnels, pendant un battage médiatique autour de la vitesse de reconstruction du réseau de tunnels transfrontaliers du Hamas. Son ancien Premier ministre, Ismail Haniyeh, s’est vanté vendredi que le Hamas avançait ses tunnels terroristes et sa production de roquettes en vue du prochain conflit contre Israël.
Haniyeh s’exprimait lors des funérailles de sept membres de la branche armée du Hamas tués la semaine dernière dans l’effondrement d’une de ces galeries souterraines.
Même si une trêve avec Israël est en vigueur depuis août 2014 – après la troisième guerre dans l’enclave en six ans, Haniyeh a affirmé que les groupes armés de Gaza demeuraient capables de « réagir à tout instant à n’importe quel affrontement » avec Israël.
Le Hamas a construit des douzaines de tunnel en Israël, dont beaucoup ont été utilisés pour mener des attaques pendant l’opération Bordure protectrice à l’été 2014. L’armée israélienne a annoncé avoir détruit plus de 30 tunnels pendant ce conflit.
La bande de Gaza a été soumise à un blocus par l’Egypte et Israël, conçu en partie pour empêcher le groupe terroriste d’importer des armes et de construire de nouveaux tunnels avec du béton importé.
L’Egypte a lancé une campagne massive visant à arrêter la contrebande transfrontalière entre Gaza et le Sinaï, où elle se bat contre une insurrection menée par des militants islamiques. L’opération a inclus d’inonder des centaines de tunnels qui parsemaient autrefois la région frontalière et de construire une zone tampon, large de 500 mètres, et remplies d’eau de mer.
Avi Issacharoff et l’AFP ont contribué à cet article.