Avec la fermeture du point de passage de Rafah, l’aide humanitaire commence à pourrir
Le point de passage, fermé par l'Egypte depuis trois semaines, cause une accumulation d'aide alimentaire qui se détériore très rapidement au soleil
Alors que le passage de Rafah reste fermé pour la troisième semaine d’affilée depuis que l’Égypte a refusé de rouvrir le point de passage pour protester contre le contrôle de la partie palestinienne par l’armée israélienne, une partie des denrées alimentaires indispensables qui attendent d’entrer dans la bande de Gaza, côté égyptien, ont commencé à pourrir.
Le point de passage de Rafah – frontalier de l’Égypte et qui est la principale porte d’entrée des marchandises et des personnes entrant ou sortant de Gaza – est fermé depuis qu’Israël a déclaré le 7 mai l’avoir pris au Hamas.
Depuis que l’armée israélienne a pris le contrôle du passage, l’Égypte a mis fin à la coordination instaurée pour que les camions passent de son territoire à Gaza, insistant pour que l’autre côté du passage repasse sous contrôle palestinien avant toute réouverture.
Par conséquent, sur la route entre le côté égyptien du passage et la ville d’al-Arish, à environ 45 kilomètres à l’ouest de Rafah, point d’arrivée de l’aide internationale, les camions s’accumulent.
Une partie des aliments aujourd’hui pourris, mais initialement destinée à Gaza, ont été déchargés et vendus à prix réduit – notamment des stockes d’oeufs pourris – sur les marchés du nord du Sinaï, avant d’être confisqués, ont indiqué les autorités locales du ministère égyptien de l’Approvisionnement.
Un chauffeur de camion, Mahmoud Hussein, explique que ses marchandises étaient à bord de son camion depuis maintenant un mois et qu’elles s’étaient abîmées au soleil. Certaines denrées alimentaires ont été jetées, d’autres, vendues à bas prix.
« Pommes, bananes, poulet et fromage, tout un tas de choses ont pourri. Certaines d’entre elles ont été renvoyées ou sont vendues pour un quart de leur prix », dit-il, accroupi sous son camion pour se mettre à l’ombre.
« Cela me fait de la peine de dire que les oignons que nous transportons seront au mieux mangés par les animaux, à cause des vers qu’ils contiennent maintenant. »
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.