Avec la guerre, les prisons débordent, avertit l’administration pénitentiaire
La population carcérale a augmenté de 3 000 personnes depuis le début de la guerre, et 200 personnes de plus sont incarcérées chaque semaine
La spectaculaire augmentation de la population carcérale, depuis le début de la guerre avec le Hamas, met à rude épreuve la capacité du système pénitentiaire, a dit lundi aux députés l’Administration pénitentiaire israélienne.
« Nous n’aurons bientôt plus aucune place pour les prisonniers », a déclaré aux membres de la commission de la sécurité nationale de la Knesset le lieutenant-colonel Elyasaf Zakai, chef de la branche de la planification et de l’incarcération de l’Administration pénitentiaire israélienne, ajoutant qu’« il est impossible de rajouter indéfiniment des prisonniers ».
La semaine dernière, le nombre de prisonniers dans les prisons israéliennes s’élevait à 19 372, soit une augmentation de plus de 3 000 depuis octobre et beaucoup plus que la population carcérale recommandée par la loi – 14 500 personnes.
Quatre-vingt-quatre pour cent des personnes répertoriées comme prisonniers de sécurité vivent actuellement dans moins de trois mètres carrés – ce qui est inférieur à la surface légale -, et 3 000 prisonniers dorment aujourd’hui sur des matelas placés à même le sol, et non dans des lits.
Cette situation est potentiellement dangereuse et « ma plus grande crainte est que nous perdions le contrôle des prisonniers dans les prisons », a averti le président de la commission, le député Zvika Fogel (Otzma Yehudit).
Malgré cela, « il est très important d’apporter des solutions créatives dans les limites de la loi afin de pouvoir accueillir davantage de détenus dans nos prisons », a-t-il affirmé, expliquant que « les prisonniers de sécurité fournissent beaucoup d’informations opérationnelles ».
Le mois dernier, suite à l’assaut dévastateur du Hamas contre le sud d’Israël, les députés ont adopté un projet de loi permettant au gouvernement de déclarer une « urgence incarcération », ouvrant la voie à la levée temporaire des restrictions sur les conditions de logement des prisonniers.
Israël a lancé une offensive militaire à Gaza après que des milliers de terroristes du Hamas ont envahi le sud du pays, le 7 octobre, saccagé les communautés et tué près de 1 200 personnes, pour la plupart civiles, et pris 240 otages.