Israël en guerre - Jour 566

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Avec la reprise de la guerre à Gaza, le parti de Ben Gvir revient au gouvernement

« Ensemble avec force, pour le peuple d'Israël », s'est réjoui Ben Gvir après deux mois dans l'opposition en raison du refus de son parti de tout cessez-le-feu

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) saluant le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, à la Knesset, le 23 mai 2023. (Crédit : Gil Cohen-Magen/AFP)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à gauche) saluant le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, à la Knesset, le 23 mai 2023. (Crédit : Gil Cohen-Magen/AFP)

Le parti ultranationaliste Otzma Yehudit de l’ex-ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir a annoncé mardi son retour au gouvernement, un peu moins de deux mois après avoir quitté la coalition et alors qu’Israël reprend les combats dans la bande de Gaza.

Dans une déclaration commune, Otzma Yehudit et le parti au pouvoir, le Likud, du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont annoncé avoir « convenu que le parti Otzma Yehudit reviendrait au gouvernement israélien aujourd’hui, et avec lui les ministres d’Otzma Yehudit ».

Otzma Yehudit avait quitté la coalition de Netanyahu en janvier dernier, mettant ainsi à exécution sa menace de se retirer si le gouvernement acceptait le cessez-le-feu avec le Hamas auquel s’opposait le parti. Otzma Yehudit y voyait un « accord de capitulation face au terrorisme contraire à toutes les lignes rouges idéologiques ».

En quittant le gouvernement, Ben Gvir avait assuré que ni lui ni ses collègues « ne reviendraient à la table du gouvernement sans une victoire complète contre le Hamas et sans la pleine réalisation des objectifs de guerre ».

Au-delà de Ben Gvir, le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu et le ministre du Neguev, de la Galilée et de la Résilience nationale, Yitzhak Wasserlauf, avaient eux aussi renoncé à leur portefeuille ministériel lorsque le parti a quitté la coalition.

Après le départ d’Otzma Yehudit, le Conseil des ministres avait approuvé la nomination temporaire du ministre du Tourisme Haim Katz aux trois postes ministériels laissés vacants. Ces nominations temporaires, semble-t-il, avaient été souhaitées par Netanyahu dans le but de faire comprendre à Ben Gvir que ces portefeuilles l’attendaient, s’il souhaitait revenir dans la coalition.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (au centre) s’entretenant avec le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir (à droite), à la Knesset, le 31 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash 90)

« Ensemble avec force, pour le peuple d’Israël », a écrit Ben Gvir sur X après l’annonce de mardi après-midi en publiant une photo de lui et de Netanyahu en séance plénière de la Knesset.

Quelques heures plus tôt, les opérations militaires dans la bande de Gaza avaient repris pendant la nuit et l’armée de l’air israélienne avait mené une vaste vague de frappes aériennes sur l’enclave contre des commandants de niveau intermédiaire du Hamas, des membres de son bureau politique et ses infrastructures.

« Nous nous nous réjouissons du fait qu’Israël, sous la conduite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, ait repris les combats intenses », a déclaré Ben Gvir dans un communiqué.

« Comme nous l’avons dit ces derniers mois lorsque nous avons quitté [le gouvernement], Israël doit reprendre les combats à Gaza », a-t-il indiqué. « C’est la chose à faire – moralement, éthiquement et rationnellement – pour détruire l’organisation terroriste du Hamas et faire revenir nos otages. Nous ne devons pas accepter l’existence du Hamas, qui doit être détruite. »

Le retour au gouvernement de Ben Gvir, Eliyahu et Wasserlauf requiert à la fois l’aval du Conseil des ministres et la ratification de la Knesset, qui devrait avoir lieu ce mercredi.

Selon la Treizième chaîne, la procureure générale Gali Baharav-Miara a demandé aux conseillers juridiques auprès du Conseil des ministres de « ne pas valider » la résolution du Conseil des ministres nécessaire à la réintégration de Ben Gvir au gouvernement, et ce « jusqu’à ce qu’une clarification factuelle » ait être apportée. Contacté par le Times of Israel, le porte-parole du procureur général a démenti l’information.

Les deux personnages se sont souvent affrontés, la procureure générale demandant à Netanyahu d’envisager de limoger Ben Gvir en raison de ses intervention illégales dans les affaires de la police et Ben Gvir lui reprochant de le harceler et exigeant son renvoi.

La procureure-générale Gali Baharav-Miara et le ministre de la Justice Yariv Levin lors d’une cérémonie d’adieu au président par intérim de la Cour suprême Uzi Vogelman, à la Cour suprême de Jérusalem, le 1er octobre 2024. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Pool)

Le ministre des Communications Shlomo Karhi a réagi en écrivant sur X que Ben Gvir voterait bientôt au sein du Conseil des ministres pour destituer Baharav-Miara, dont les opinions « ne sont pas contraignantes ou n’intéressent personne » et qui « n’a aucun mandat pour définir la composition du gouvernement ».

Après l’annonce d’Otzma Yehudit et du Likud, Yair Golan, le président du parti de gauche HaDemocratim, a lui aussi condamné cette décision en écrivant sur X que le retour de Ben Gvir au gouvernemenr était révélateur de la faiblesse de Netanyahu.

« Ben Gvir est le Premier ministre de Netanyahu. L’homme qui a humilié Netanyahu en le forçant à venir, malade et blême, pour voter en séance plénière revient au gouvernement en héros », a écrit Golan.

Avant de quitter le gouvernement, Ben Gvir – qui a l’habitude de malmener ses propres alliés politiques – avait commencé à voter contre la coalition, à la Knesset, sur d’importants projets de loi liés au budget. Cette opposition avait forcé Netanyahu à quitter son lit d’hôpital, en décembre dernier, alors qu’il se remettait d’une intervention chirurgicale, afin de venir voter pour s’assurer qu’un important projet de loi serait effectivement adopté.

Le retour de Ben Gvir aura également des conséquences importantes pour les autres partis de la coalition.

Lorsqu’Amichai Eliyahu était devenu ministre du Patrimoine en 2023, le député d’Otzma Yehudit, Yitzhak Kroizer, était devenu député en vertu de la loi norvégienne, qui permet aux ministres et vice-ministres des grands partis de démissionner de la Knesset, leurs sièges étant occupés par des membres de leur parti.

Toutefois, la démission d’Eliyahu des rangs du gouvernement n’avait pas poussé Kroizer hors de la Knesset mais elle avait provoqué le départ du député du parti HaTzionout HaDatit Zvi Sukkot, moins bien placé sur la liste électorale commune des deux partis lors des élections législatives de 2022.

Le député Zvi Sukkot apporte son soutien au fondateur de l’avant-poste illégal de Meitarim Farm en Cisjordanie, Yinon Levi, devant la maison de Levi à l’avant-poste, après que Levi à été sanctionné par l’administration Biden sur des allégations selon lesquelles il aurait violemment agressé des Palestiniens dans la région des collines du sud d’Hébron le 4 février 2024. (Crédit : capture d’écran, utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Le retour d’Eliyahu à la Knesset permettra probablement à Souccot de revenir à la Knesset en qualité de député.

Le départ de Ben Gvir avait laissé la coalition avec une faible majorité de 61 sièges sur 120 à la Knesset, ce qui avait donné aux alliés ultra-orthodoxes de Netanyahu un levier pour tenter de forcer l’adoption rapide d’un projet de loi d’exemption de service des étudiants des yeshivas.

Dans une lettre adressée au Premier ministre en début de mois, trois députés du parti hassidique Agudat Israël de Yahadout HaTorah ont fait savoir qu’ils voteraient contre le budget 2025 sauf adoption préalable de ce projet de loi.

Le budget 2025 doit être adopté d’ici fin mars, faute de quoi le gouvernement tombera et des élections anticipées auront lieu. Avec le retour d’Otzma Yehudit, les députés ultra-orthodoxes perdent leur influence, ce qui réduit encore les chances – déjà bien minces – que le projet de loi soit rapidement adopté.

Le député Almog Cohen se disputant avec son collègue Ofer Cassif lors d’une réunion de la commission de la Chambre de la Knesset, le 29 octobre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

On ignore à ce stade si le retour du parti au gouvernement va entraîner une réconciliation avec le député Almog Cohen, qui a continué à voter avec la coalition alors que son parti se trouvait dans l’opposition – et a longtemps été en désaccord avec ses collègues députés d’Otzma Yehudit.

« Sa place est au Likud et je lui souhaite beaucoup de succès », avait déclaré Ben Gvir aux journalistes en janvier dernier, alors même que Cohen n’avait pas été officiellement évincé du parti.

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