Avignon : L’auteur de la fresque antisémite avec J. Attali convoqué par la justice
Le graffeur Lekto, qui avait représenté Emmanuel Macron manipulé par Jacques Attali, est poursuivi pour antisémitisme
En juin dernier, une large fresque représentant Emmanuel Macron en marionnette manipulée par l’économiste Jacques Attali, qui est Juif, reprenant ainsi les vieux poncifs antisémites, voyant les Juifs comme dirigeant le monde, était apparue sur le mur d’un parking d’Avignon (Vaucluse).
Suite à une enquête de la police judiciaire, la procureure d’Avignon, Florence Galtier, a pris la décision de poursuivre le graffeur Lekto, à l’origine de la peinture. L’homme sera ainsi jugé pour provocation à la discrimination, à la violence, à la haine par un propos à caractère antisémite, a rapporté le journal Le Dauphiné.
La fresque était intitulée « La Bête 2 ». Elle avait été effacée le 24 juin dernier, recouverte de peinture blanche. Un dessin de chaton est venu recouvrir cette couche fin août.
Jacques Attali avait déposé plainte le 30 juin pour « provocation à la haine et à discrimination raciale » et pour « injure publique ».
« Ce dessin reprend tout ce que l’on a vu, avec la représentation du complot juif, du complot antisémite, qui fait référence à toute cette propagande qu’il y a eu en France, en Allemagne dans les années 1930 », s’était indigné son avocat. « Il faut vraiment être inculte pour ne pas voir que ce dessin est antisémite », avait-il ajouté.
Le graffeur sera ainsi convoqué devant le tribunal correctionnel d’Avignon le 31 octobre. Il ne devrait toutefois pas être jugé à cette date, cette première audience ayant pour but d’assurer le maintien des poursuites au-delà du délai de prescription de trois mois régissant les délits de presse.
Dès la publication de photos de la peinture antisémite avec Jacques Attali sur les réseaux sociaux, plusieurs associations juives, responsables politiques et internautes avaient dénoncé le caractère discriminatoire et complotiste de la peinture et demandé son retrait.
Liberté d'expression et ironie : un graffeur d'Avignon remplace la fresque antisémite par un chaton mignonhttps://t.co/VHS74ER20t
— France Bleu Vaucluse (@bleuvaucluse) August 19, 2022
Dans un premier temps, la mairie d’Avignon avait demandé l’effacement de la peinture au Grand Avignon, propriétaire du bâtiment sur lequel elle a été peinte, au parking des Italiens.
Mais le Grand Avignon et la ville d’Avignon avaient finalement estimé que « chacun pouvait interpréter l’image comme il veut, puisqu’il n’y a pas de mot sur ce mur », et qu’il n’y avait donc pas lieu de procéder à son effacement. Le Grand Avignon et la ville avaient dit « vouloir ainsi respecter la liberté d’expression », alors que la fachosphère applaudissait la décision.
Finalement, la fresque antisémite avait été recouverte de peinture par des jeunes de la ville, puis avait enfin été effacée dans les règles de l’art, et recouverte de blanc, par une entreprise mandatée par le Grand Avignon, avant la peinture de chaton fin août.