Bagdad et Washington vont discuter de l’avenir de la coalition antijihadistes
Des groupes de travail "vont évaluer le danger posé par l'EI" ainsi que "le renforcement des capacités des forces de sécurité irakiennes" en vue "d'une réduction progressive" de la coalition internationale
Bagdad et Washington vont lancer des discussions en vue d’aboutir à un « calendrier précis » sur « la durée de la présence » de la coalition internationale antijihadistes en Irak et d’initier « une réduction progressive » de ses effectifs, a annoncé jeudi la diplomatie irakienne.
Sur fond de guerre entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas, les groupes armés pro-Iran ont mené depuis la mi-octobre, en Irak et en Syrie, des dizaines d’attaques contre les soldats américains et ceux de la coalition internationale mise en place par Washington pour lutter contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Washington a mené des frappes de représailles en Irak contre ces groupes. Les tensions ont poussé le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani à réclamer un retrait de la coalition internationale, organisé via des discussions portant sur une feuille de route et un calendrier.
Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères irakien a annoncé le lancement de « groupes de travail » dans le cadre d’une « commission militaire suprême » unissant Bagdad et Washington.
Ces groupes « vont évaluer le danger posé par l’EI » ainsi que « le renforcement des capacités des forces de sécurité irakiennes, et cela en vue de créer un calendrier précis déterminant la durée de la présence des conseillers de la coalition en Irak, et le début d’une réduction progressive et étudiée de ces conseillers sur le territoire irakien », selon le texte.
Dans un communiqué, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a confirmé le début « dans les prochains jours » des « réunions » de ces groupes de travail.
« Trois facteurs clés » seront examinés, confirme M. Austin. « La menace de l’EI, les exigences opérationnelles (…) et le niveau des capacités des forces de sécurité irakiennes ».
Washington déploie environ 2 500 soldats en Irak et près de 900 en Syrie, engagés avec la coalition internationale qu’elle a lancée en 2014.
Après une montée en puissance fulgurante et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie voisine, l’EI a vu son « califat » autoproclamé en 2014 s’écrouler sous le coup d’offensives successives dans ces deux pays.
Les autorités irakiennes ont proclamé leur « victoire » contre l’EI fin 2017, mais les jihadistes continuent d’attaquer sporadiquement les effectifs de l’armée et de la police, particulièrement dans les zones rurales et reculées, hors des grandes villes.