Baharav-Miara gèle le transfert du conseiller juridique de la police par Daniel Levy
La procureure-générale est intervenue après que le chef de la police a annoncé au médiateur Elazar Kahana - qui s'était opposé aux efforts livrés par Ben Gvir pour promouvoir un policier inculpé - qu'il était muté

Le chef de la police israélienne, Daniel Levy, a démis mardi de ses fonctions le principal conseiller juridique de la police, une décision qui a été rapidement bloquée par la procureure-générale Gali Baharav-Miara.
L’annonce faite par Levy du transfert à un nouveau poste du commissaire adjoint Elazar Kahana – et l’ordre qui a suivi de la part de Baharav-Miara – font monter encore d’un cran le conflit entre la procureure-générale et le ministre de la Sécurité publique Itamar Ben Gvir, concernant les efforts livrés par ce dernier pour promouvoir un officier qui avait été mis en examen pour avoir lancé une grenade assourdissante sur des manifestants qui s’opposaient au gouvernement au mois de mars 2023. Une femme avait été blessée.
Baharav-Miara a estimé que la décision prise par Ben Gvir de donner une promotion au commissaire de police Meir Suissa et de le nommer commandant du commissariat de police du sud de Tel Aviv était « illégale » – elle avait déclaré le mois dernier devant la Haute Cour de justice que le ministre d’extrême-droite ne devait pas être autorisé à faire appel à un avocat indépendant pour le défendre contre le jugement rendu par une cour inférieure, qui avait gelé cette décision. Kahana s’était également opposé à la promotion de Suissa, estimant qu’elle était contraire aux règlements de la police au vu des poursuites judiciaires en cours qui ont été lancées à son encontre.
La procureure a envoyé à Levy une lettre, mardi, l’informant qu’elle suspendait sa décision prise de démettre Kahana de ses fonctions de médiateur. Auparavant, le quotidien Haaretz avait révélé que le chef de la police avait indiqué à Kahana qu’il allait être chargé du Département des poursuites, et ce même s’il n’était pas candidat à ce poste.
Baharav-Miara a fait savoir à Levy que la nomination avait été effectuée « dans la précipitation et contre la volonté de l’agent » et que Kahana avait été démis de ses fonctions de conseiller juridique « sans aucune raison permettant de le justifier ». Elle a ajouté que pour garantir l’indépendance de la fonction, la nomination ou la révocation d’un conseiller juridique du gouvernement doit se faire avec son approbation dans la mesure où ces fonctionnaires sont subordonnés à son bureau – mais que Levy ne l’avait pas informée au sujet du sort réservé à Kahana.
« Un acte comme celui-ci… est sans précédent », a-t-elle écrit.

Elle a également indiqué qu’elle s’était entretenue, dans la journée, avec Levy et qu’ils avaient convenu Kahana serait maintenu à son poste jusqu’à ce qu’une réunion officielle sur le sujet soit organisée.
Le chef de la police a néanmoins décidé d’aller de l’avant.
En réponse, la police a insisté sur le fait que la nouvelle affectation de Kahana s’inscrivait dans le cadre d’une série plus large de nominations de commissaires adjoints. « La tentative visant à donner une autre explication à cette nomination doit être rejetée d’emblée », a déclaré la police dans un communiqué.