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Bahreïn: les dates-clés depuis la contestation de 2011

La majorité de la population bahreïnie est chiite, et réclame des réformes à la dynastie sunnite

Des Bahreïnis prenant part à une manifestation pour marquer le cinquième anniversaire du soulèvement du Printemps arabe qui a eu lieu le 12 février 2015, dans le village à majorité chiite de Sitra, au sud de Manama. (Crédit : Mohammed al-Shaikh/AFP)
Des Bahreïnis prenant part à une manifestation pour marquer le cinquième anniversaire du soulèvement du Printemps arabe qui a eu lieu le 12 février 2015, dans le village à majorité chiite de Sitra, au sud de Manama. (Crédit : Mohammed al-Shaikh/AFP)

Bahreïn est secoué par des troubles sporadiques depuis la répression en 2011 d’un mouvement de contestation réclamant des réformes à la dynastie sunnite, et animé principalement par des chiites qui constituent la majorité de la population bahreïnie, selon des estimations non officielles.

Les autorités rejettent ces estimations, affirmant qu’aucun recensement officiel ne peut les confirmer, et nient toute discrimination envers les chiites. Elles affirment être confrontées à des groupes violents bénéficiant de « la complicité de l’Iran » chiite.

Une contestation réprimée

Le 14 février 2011, la contestation débute, avec des manifestations pour réclamer des réformes politiques et sociales, dans la foulée des soulèvements en Tunisie et en Egypte.

Le 17, les forces de sécurité donnent l’assaut contre les protestataires sur la place de la Perle à Manama. Al-Wefaq, principal mouvement de l’opposition chiite, se retire du Parlement. Le 19, des milliers de manifestants reviennent sur la place après le retrait des chars.

Le 14 mars, l’Arabie saoudite dépêche un millier de soldats pour soutenir le régime. Les Emirats arabes unis décident l’envoi de 500 policiers. Le 16, les protestataires sont chassés de la place de la Perle qu’ils occupaient depuis un mois.

En novembre, une commission d’enquête indépendante, formée par le gouvernement du Bahreïn, dénonce un « usage excessif et injustifié de la force ».

Prison et déchéance de nationalité

Le roi de Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, le 7 avril 2016. (Crédit : Département d’Etat américain/domaine public/WikiCommons)

Le 7 novembre 2012, le ministère de l’Intérieur annonce avoir déchu de leur nationalité 31 militants chiites, dont deux ex-députés, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Depuis, des centaines de chiites ont été déchus de leur nationalité.

Le 7 janvier 2013, la Cour de cassation confirme de lourdes peines à l’encontre de 13 dirigeants de l’opposition, condamnés pour leur rôle dans la contestation. Sept opposants sont condamnés à la perpétuité, dont Abdel Hadi al-Khawaja, qui a aussi la nationalité danoise.

Le 1er août, le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa promulgue deux lois durcissant les peines pour les auteurs de violences.

Téhéran mis en cause

En janvier 2014, les autorités accusent les Gardiens de la révolution, armée d’élite du régime iranien, d’entraîner des militants à manier des explosifs pour commettre des attentats et annoncent l’arrestation de suspects.

Le 4 janvier 2016, Manama rompt ses relations diplomatiques avec l’Iran, dans la foulée de la crise déclenchée entre Ryad et Téhéran par l’exécution d’un dignitaire chiite par l’Arabie saoudite.

Deux jours plus tard, les autorités annoncent avoir « démantelé » une cellule « terroriste » liée aux Gardiens de la Révolution iraniens et au Hezbollah libanais. La cellule projetait « plusieurs attentats à l’explosif », selon le ministère de l’Intérieur.

Manama a depuis affirmé avoir démantelé plusieurs « cellules terroristes » composées de chiites.

Al-Wefaq et Waad interdits

Le 17 juillet 2016, Bahreïn dissout le mouvement d’opposition Al-Wefaq, un mois après la suspension de ses activités. Le chef d’Al-Wefaq, cheikh Ali Salmane, arrêté fin 2014, purge une peine de prison pour complot contre le régime et incitation à la désobéissance.

En mai 2017, la justice dissout un mouvement de l’opposition libérale, l’Action nationale démocratique (Waad), l’accusant de soutenir « le terrorisme » et de justifier des actes de violence.

Figures de l’opposition condamnée

Le 21 mai 2017, le plus haut dignitaire chiite de Bahreïn, cheikh Issa Qassem, assigné à résidence depuis 2016 et privé de sa nationalité, est condamné à un an de prison avec sursis pour « collecte illégale de fonds et blanchiment ». Il a bénéficié en 2018 d’un passeport temporaire délivré sur ordre du roi pour traitement médical à Londres.

Le 5 juin 2018, une cour d’appel confirme la condamnation à cinq ans de prison de Nabil Rajab, une des figures des manifestations de 2011, pour des tweets dénonçant la guerre au Yémen et des cas présumés de torture à Bahreïn. Il avait déjà été condamné à deux ans de prison pour « propagation de fausses nouvelles ».

Le chef de l’opposition au Bahreïn Sheikh Ali Salman, le 20 novembre 2014. (Crédit : MOHAMMED AL-SHAIKH / AFP)

Le 4 novembre, le chef d’Al-Wefaq, cheikh Ali Salmane, est condamné en appel à la prison à perpétuité pour « intelligence » avec le Qatar, pays boycotté par Manama et d’autres alliés de Ryad. Il purge déjà une peine de quatre ans de prison dans une autre affaire.

Depuis 2011, des dizaines de chiites, dont de nombreux opposants, ont été condamnés à de lourdes peines de prison.

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