Bahreïn va bénéficier d’un nouveau plan d’aide de ses alliés
Le royaume a affiché un déficit de près de 5 milliards de dollars l'an dernier et prévoit un déficit de 3,5 milliards de dollars en 2018
Bahreïn a annoncé mercredi qu’il allait bénéficier, de la part de ses alliés arabes du Golfe, d’un nouveau plan d’aide destiné à consolider ses finances mises à rude épreuve par sept années de troubles persistants.
« L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït vont annoncer un programme pour soutenir la stabilité financière à Bahreïn », a déclaré le ministre bahreïni des Finances, cheikh Ahmed ben Mohammed Al-Khalifa, à l’agence de presse officielle BNA.
Cheikh Ahmed n’a pas précisé le montant des aides ni quand elles seront débloquées.
Les riches voisins de Bahreïn continuent d’exécuter un programme d’aide de 10 milliards de dollars en faveur de Bahreïn, annoncé en 2016.
L’Arabie saoudite et les Emirats ont envoyé des troupes et des policiers en 2011 à Bahreïn pour aider ses dirigeants sunnites à contenir les protestations de la majorité chiite qui demandait une monarchie constitutionnelle.
Depuis, les autorités ont interdit les principaux groupes d’opposition et emprisonné des dizaines de leurs dirigeants. Mais des troubles sporadiques se poursuivent, affectant l’économie.
Même avant l’effondrement des prix du pétrole en 2014, Bahreïn accusait d’importants déficits budgétaires annuels. La dette nationale avait atteint environ 31 milliards de dollars, soit 89 % du PIB, selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié en mars.
Le royaume a affiché un déficit de près de 5 milliards de dollars l’an dernier et prévoit un déficit de 3,5 milliards de dollars en 2018. Petit producteur de pétrole, Bahreïn extrait en moyenne environ 200 000 de barils par jour.
Il a annoncé en avril la découverte de plus de 80 milliards de barils de schiste bitumineux qu’il espère commencer à pomper en 2023.
Dans l’intervalle, le FMI a demandé aux autorités de se serrer la ceinture en réduisant les subventions et en introduisant de nouveaux impôts, ce qu’elles répugnent à faire de peur d’attiser les troubles dans la monarchie arabe la plus pauvre du Golfe.
Avant l’annonce par Bahreïn de l’aide de ses voisins, sa banque centrale est intervenue mardi pour soutenir le dinar, soumis à une forte pression du marché en promettant de maintenir sa parité avec le dollar, a déclaré le centre de recherches Capital Economics basé à Londres.
La confiance des investisseurs a été affectée par les difficultés du royaume à trouver de nouveaux créanciers pour financer son important déficit budgétaire.