Banque mondiale: la guerre entre Israël et le Hamas va replonger l’économie libanaise en récession
Les prévisions optimistes sur le tourisme ne se concrétisent pas, la frontière libano-israélienne étant le théâtre d'échanges de tirs réguliers, entre le Hezbollah et l'armée israélienne qui riposte
La guerre entre Israël et le groupe terroriste islamiste du Hamas devrait replonger l’économie libanaise en récession, malgré des prévisions optimistes portées par le tourisme et les envois de fonds de la diaspora de ce pays en crise, a indiqué jeudi la Banque mondiale.
« Avant octobre 2023, la croissance économique devait – pour la première fois depuis 2018 – légèrement augmenter en 2023 (+0,2 %) », a-t-elle précisé dans un rapport publié jeudi.
Des prévisions positives qu’elle avait attribuées à la bonne saison touristique estivale ainsi qu’aux transferts de fonds par les Libanais résidant à l’étranger, qui ont favorisé la croissance de la consommation.
Mais « le conflit actuel et ses retombées au Liban devraient rapidement inverser la faible croissance prévue pour 2023, l’économie retombant en récession », poursuit le rapport.
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre, la frontière libano-israélienne est le théâtre d’échanges de tirs réguliers, principalement entre l’armée israélienne et le Hezbollah, allié du Hamas et tous deux soutenus par l’Iran.
Plus de 50 % des réservations de voyage au Liban ont été annulées pour les vacances d’hiver, écrit la Banque mondiale, pointant que « la dépendance du Liban à l’égard du tourisme et des entrées de fonds des travailleurs à l’étranger n’est ni une stratégie économique viable ni un plan de résolution de la crise économique ».
Et de poursuivre qu' »avant même que n’éclate le conflit actuel, il n’était guère vraisemblable que la croissance morose indiquée par les projections pour 2023 perdure ».
Le produit intérieur brut (PIB) devrait diminuer « entre -0,6 % et -0,9 % en fonction de l’ampleur du choc touristique », prédit-elle.
L’économie libanaise s’est effondrée fin 2019, plongeant la majorité de la population dans la pauvreté, selon les Nations unies.
Accusés de corruption, les politiques ont été incapables de se mettre d’accord sur des mesures de sauvetage de l’économie ou sur un nouveau chef d’État.
Le Liban est dirigé par un gouvernement démissionnaire aux pouvoirs limités. Il n y a actuellement pas de président, les législateurs ayant échoué à plusieurs reprises à élire un nouveau dirigeant.