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Ehud Barak révèle trois attaques avortées contre l’Iran

Les différents chefs d'état-major ont successivement dissuadé les dirigeants politiques israéliens de passer à l'action ; Réactions des politiciens israéliens

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l'ancien Premier ministre Ehud Barak pendant la projection du documentaire sur l'opération Isotope de 1972 pour sauver l'avion Sabena détourné, au Cinema City de Jérusalem, le 11 août 2015. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l'ancien Premier ministre Ehud Barak pendant la projection du documentaire sur l'opération Isotope de 1972 pour sauver l'avion Sabena détourné, au Cinema City de Jérusalem, le 11 août 2015. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

L’ex-ministre israélien de la Défense Ehud Barak a affirmé que trois projets d’attaques contre l’Iran soutenus par lui-même et le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu avaient été bloqués par l’armée.

Ministre de la Défense de 2009 à 2013, Barak a déclaré à la Deuxième chaîne de télévision privée que des plans d’attaque avaient été mis au point entre 2009 et 2010 et approuvés par lui-même et Netanyahu mais que la réponse du chef d’état-major de l’époque, le général Gabi Ashkenazi, « n’avait pas été positive ».

L’année suivante, le nouveau chef d’état-major, le général Benny Gantz, a expliqué aux dirigeants politiques que les possibilités d’une attaque existaient mais a mis en garde contre « les risques », a poursuivi Barak dans cet entretien dans la nuit de vendredi à samedi.

Les réserves des militaires ont convaincu Moshe Yaalon, actuel ministre de la Défense et ministre des Affaires stratégiques de l’époque, et Yuval Steinitz, alors ministre des Finances et actuel ministre des Infrastructures, a-t-il ajouté.

Le refus de Yaalon et de Steinitz, qui faisaient partie des huit membres du cabinet de sécurité restreint, a privé Netanyahu de la majorité nécessaire pour aller de l’avant, a ajouté Ehud Barak.

En 2012, Israël a eu une nouvelle occasion d’attaquer l’Iran, mais elle n’a pas été exploitée car elle devait « avoir lieu au même moment que d’importantes manœuvres militaires avec les Etats-Unis, ce qui risquait d’embarrasser Washington et de donner l’impression que les Américains étaient directement impliqués dans l’attaque », a-t-il poursuivi.

L’ancien Premier ministre Ehud Olmert a accusé en 2013 son successeur Benjamin Netanyahu d’avoir dépensé près de 3 milliards de dollars pour les préparatifs d’une attaque contre l’Iran qui n’a finalement pas eu lieu.

Depuis des années, Benjamin Netanyahu agite la menace de recourir à « l’option militaire » pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Il s’oppose, comme une grande majorité de la classe politique israélienne, à l’accord conclu en juillet entre l’Iran et les grandes puissances.

Pour Netanyahu, les clauses de l’accord ne sont pas suffisamment strictes pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et de s’en servir contre Israël, dont les dirigeants iraniens appellent à la destruction.

L’ancien ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a accusé dimanche le ministre de la défense d’autrefois, Ehud Barak, d’avoir exposé ces secrets d’État.

Liberman a déclaré à la radio militaire qu’il était « plus que surpris » de la diffusion des secrets d’Etat par Barak, et affirme que de telles déclarations finiraient par renforcer l’Iran.

« Je pense que quand des mesures et des discussions qui auraient dû résolument rester des secrets d’Etat sont débattues dans la presse, cela laisse entendre que vous êtes un beau parleur, que vous n’êtes pas sérieux, que vous n’êtes pas fiable, » a-t-il dit.

« Voilà pourquoi, entre autres raisons, l’Iran est choyé par la communauté internationale, tandis que nous avons été acculés dans un coin… Ces sujets auraient dû être débattus uniquement dans des forums fermés. »

A la question de savoir s’il croyait que Barak était coupable de la divulgation des secrets d’Etat, Liberman a répondu qu’il n’y avait « aucun doute » que c’était le cas.

Selon la Deuxième chaîne samedi, « la colère » envers l’ancien ministre de la Défense est très répandue au sein des dirigeants israéliens, et de nombreux hauts-responsables politiques et sécuritaires suggèrent que la version des événements de Barak n’est pas entièrement exacte. Le bureau du Premier ministre n’a pas donné de réponse officielle à la diffusion.

Suite à ces révélations, la Deuxième chaîne a déclaré samedi que selon diverses personnalités israéliennes clés, Ashkenazi n’a pas exclu une opération aussi catégoriquement que Barak l’a laissé entendre.

En outre, d’après le rapport télévisé de samedi, Ashkenazi n’était nullement la seule personnalité de haut rang n’ayant pas soutenu une attaque à ce moment-là. D’autres l’ont imité, comme l’ancien chef du Mossad, Meir Dagan, qui a plus tard diffusé son opposition, et des principaux ministres, y compris Dan Meridor et Eli Yishai.

La Deuxième chaîne a également suggéré que Barak jouait peut-être la politique du parti avec ses commentaires.

Ashkenazi envisagerait d’entrer en politique, et Barak, qui s’est retiré de la vie politique, pourrait vouloir le contrecarrer. Les deux sont devenus rivaux au fil des ans, et la relation de Barak avec l’actuel ministre de la Défense Yaalon est tout aussi orageuse.

Le matériau des bandes provient de conversations liées à une nouvelle biographie de Barak écrite par Danny Dor et Ilan Kfir. L’ancien ministre de la Défense, qui était aussi précédemment Premier ministre et chef d’état-major, a tenté d’empêcher la diffusion des enregistrements, mais la censure militaire israélienne a permis à la Deuxième chaîne de les révéler.

Les frappes aériennes sur les installations nucléaires iraniennes devaient avoir lieu en raison du fait que Netanyahu et Barak avaient prévu que l’Iran entrerait dans une « zone d’immunité », dans laquelle ses installations étaient si bien protégées ou développées qu’une future attaque serait inutile.

Barak a exprimé vendredi soir son indignation devant la diffusion des enregistrements.

Steinitz a déclaré qu’il était grave que ce matériel ait été diffusé et n’a fait aucun commentaire sur les détails, tandis que Yaalon a affirmé n’avoir aucun commentaire sur ce qu’il qualifie de matériau partial et biaisé.

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