Bartos suggère de mettre les réfugiés dans un ancien camp de concentration
Le leader de l'extrême droite tchèque pense que les migrants devraient être à Theresienstadt avant « d'être amenés à la maison en train »
PRAGUE – La police tchèque enquête sur les déclarations publiées sur Facebook par un politicien d’extrême-droite appelant à placer les réfugiés à Terezin, l’ancien camp de concentration nazi.
Adam Bartos, le leader du parti d’extrême-droite nationaliste, le Parti de la démocratie nationale, a publié les commentaires sur le site, situé dans le pays de l’Europe centrale, lundi.
Réagissant à l’établissement d’un camp de réfugiés près de la frontière du pays avec la Slovaquie, Bartos a écrit, « Pourquoi construire des camps de tentes pour les étrangers ? Nous avons la belle ville forteresse de Terezin où les étrangers pourraient se concentrer avant qu’ils ne soient ramenés à la maison en train ».
Une porte-parole de la police a déclaré à l’Agence de presse tchèque lundi que la police allait enquêter pour déterminer si oui ou non les commentaires constituent un acte criminel.
Selon la loi tchèque, le discours de haine et les commentaires incitant à la haine nationale, raciale ou religieuse peut entraîner des peines allant jusqu’à trois ans de prison.
Les dirigeants juifs tchèques ont refusé de commenter l’incident.
Bartos fait l’objet d’une enquête pour quatre incidents impliquant des remarques soupçonnées d’être racistes, antisémites et incitant à la violence.
Il tient également un blog intitulé ‘Hall of Jewish Fame’ où les critiques disent qu’il liste les politiciens, les journalistes et d’autres personnalités publiques qui seraient, selon lui, d’origine juive.
Le parti de Bartos n’a pas réussi à gagner des sièges lors des élections européennes l’année dernière, la seule campagne qui a été menée sous sa direction.
Terezin, aussi connu comme Theresienstadt en allemand, se trouve à quelque 50 km au nord-ouest de Prague. La ville a été transformée en un camp de concentration et de transit par les nazis en 1941.
Environ 144 000 personnes juives ont été envoyées là pendant l’Holocauste et la plupart ont ensuite été transportées vers les camps d’extermination en Pologne occupée.
Près de 33 000 personnes sont mortes dans le camp de Terezin.
Présentant le camp pour sa vie culturelle riche, les nazis ont utilisé le camp comme un outil de propagande pour tromper les alliés occidentaux.