Bashar El-Assad : La Shoah est un mensonge créé pour justifier la création d’Israël
Le dictateur syrien, accusé de génocide, dit que les juifs n’étaient pas spécifiquement visés par les nazis, et que les États-Unis ont financé la montée au pouvoir d’Hitler
Le président syrien Bashar El-Assad a affirmé en début de semaine qu’il n’existait aucune preuve que six millions de Juifs avaient été tués pendant la Shoah et a accusé les États-Unis d’avoir financé le parti nazi allemand.
Dans la vidéo d’un discours d’El-Assad traduite et diffusée par l’Institut de recherche sur les médias du Moyen-Orient (MEMRI) lundi, on voit El-Assad déclarant à une foule attentive « qu’il n’existe aucune preuve que six millions de juifs ont été tués » pendant la Shoah.
« Il est vrai qu’il y avait des camps de concentration, mais ce qui prouve qu’il s’agit en réalité d’une revendication politique, et non d’une question humanitaire ou réelle, c’est que nous parlons de ces six millions, mais pourquoi ne parlons-nous pas des 26 millions de Soviétiques qui ont été tués pendant cette guerre ? Les six millions sont-ils plus précieux ? »
Plus de 8,5 millions de Soviétiques, morts pendant la Seconde Guerre mondiale, ont péri lors de combats au front.
Le dictateur syrien a aussi affirmé « qu’il n’y avait pas de méthode de torture ou de mise à mort spécifique aux Juifs. Les méthodes utilisées par les nazis étaient les mêmes pour tous. »
Syrian President Bashar Al-Assad: There Is No Evidence Six Million Jews Were Killed in the Holocaust; U.S. Financially Helped the Rise of Nazism between the Two World Wars #Antisemitism #Syria @Presidency_Sy pic.twitter.com/yygTIGZxCz
— MEMRI (@MEMRIReports) December 20, 2023
Contrairement aux affirmations d’El-Assad, les autres groupes ciblés par les nazis n’ont pas été systématiquement assassinés comme le furent les Juifs.
Le seul autre groupe ethnique à avoir subi un génocide similaire à celui des Juifs d’Europe est celui des Roms, dont le nombre de victimes se situe entre 220 000 et 1 500 000.
Pour El-Assad, la question de la Shoah « a été politisée afin de falsifier la vérité et, plus tard, de préparer le transfert des Juifs d’Europe vers d’autres régions, et notamment vers la Palestine ».
La thèse selon laquelle « les Juifs qui sont venus en Palestine étaient des Juifs khazars de l’est de la mer Caspienne, des païens qui se sont convertis au judaïsme au huitième siècle » est centrale à son argumentation.
« Ils ont émigré en Europe et, de là, sont arrivés dans cette région. Ils n’ont rien à voir avec le peuple d’Israël » de l’Antiquité, a-t-il ajouté.
L’affirmation selon laquelle les Juifs modernes descendent des Khazars, un peuple turc qui vivait en Europe de l’Est et en Asie centrale, est une théorie du complot antisémite utilisée depuis longtemps par ceux qui cherchent à rejeter les revendications juives sur la terre d’Israël.
Les études génétiques et les recherches menées au fil des ans n’ont apporté aucune preuve substantielle à l’appui de cette théorie.
Dans son discours, El-Assad a également affirmé que les États-Unis avaient financé le parti nazi, permettant ainsi à son leader, Adolf Hitler, d’accéder au pouvoir en 1933.
« La plupart d’entre nous ne savent pas que la montée du nazisme entre les deux guerres mondiales a été soutenue par les États-Unis », a affirmé El-Assad. « La question que tout le monde se pose est la suivante : ‘Comment se fait-il qu’en dépit de l’effondrement de l’Allemagne et des contraintes européennes, le nazisme ait pu se développer et constituer une armée ?’ [Et la réponse est que] cela s’est fait avec le soutien, l’argent, les prêts et les investissements des Américains. »
S’il s’est avéré qu’au moins une société bancaire américaine, l’Union Banking Corporation, a, effectivement, apporté son soutien financier à des Allemands liés à Hitler, aucune mesure officielle n’a jamais été prise par les États-Unis pour aider le parti à accéder au pouvoir. Les actifs de l’Union Banking Corporation ont été saisis par le gouvernement américain en 1942 lorsque ces partenariats ont été découverts.
En 2022, l’Organisation des Nations unies (ONU) a dénombré plus de 306 000 civils tués en Syrie pendant la guerre civile, tandis que d’autres groupes de défense des droits de l’homme avancent le chiffre de plus d’un demi-million.
En 2021, l’organisation internationale accusait Damas de « violations odieuses du droit international humanitaire et des droits de l’homme perpétrées contre la population civile en Syrie depuis mars 2011. Ces actes sont susceptibles de constituer des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et d’autres crimes internationaux, y compris le génocide ». Damas a également été accusé d’utiliser des armes chimiques contre ses propres citoyens.