Bayonne : une dizaine de tombes d’un cimetière juif dégradées
La présidente de la communauté israélite de Bayonne-Biarritz a constaté des pierres tombales brisées, des caveaux éventrés, une plaque d'hommage à une petite fille déportée brisée
Une dizaine de tombes du cimetière israélite de Bayonne, dans le sud-ouest de la France, ont été dégradées au cours du week-end, des pierres brisées et caveaux éventrés, a indiqué mardi la dirigeante de la communauté juive locale, qui va déposer plainte.
Les dégradations ont été constatées par Déborah Loupien-Suares, présidente de la communauté israélite de l’agglomération de Bayonne-Biarritz, lorsqu’elle s’est rendue dimanche après-midi sur la tombe de ses grands-parents, a-t-elle indiqué à l’AFP.
« Il y a des dégradations très importantes sur sept à dix tombes du cimetière, qui ont été ‘explosées' » : pierres tombales brisées, caveaux éventrés et plaque commémorative en l’honneur d’une petite fille déportée brisée, a-t-elle détaillé, exprimant son « indignation et effroi ».
Mme Loupien-Suares a indiqué qu’elle allait porter plainte mardi auprès du parquet de Bayonne.
« Il n’y a pas eu de tags ou d’inscriptions antisémites donc je ne veux pas enflammer le débat, je veux que l’enquête soit menée sereinement », a-t-elle souligné. Mais « le cimetière catholique qui est situé juste en face et qui est plus facile d’accès » n’a pas été dégradé, a-t-elle relevé.
A présent que la presse s’est fait l’écho de l’ignoble acte de vandalisme qui touche le cimetière israélite de Bayonne…
Posted by Déborah Loupien-Suarès on Monday, January 6, 2020
Le parquet a indiqué qu’une enquête de police était en cours et confirmé n’avoir « pas été avisé de tags antisémites ou d’inscriptions ».
Mme Loupien-Suares a précisé qu’elle s’était rendue au cimetière le vendredi 3 janvier, et qu’aucune dégradation n’était alors à déplorer. « Elles ont forcément eu lieu entre vendredi après-midi et dimanche », estime-t-elle.
Le maire (UDI) de Bayonne Jean-René Etchegaray, qui s’est rendu sur place dimanche, a dit mardi sa « stupéfaction » et « grande peine ».
Mais davantage qu’une « démarche idéologique », il veut « y voir un acte imbécile, inculte, qui traduit une certaine inconscience et auquel il ne faut peut-être pas donner plus de sens ».
Le préfet des Pyrénées-Atlantiques Eric Spitz s’est dit lundi soir « profondément choqué par ces profanations ».
« Nous sommes très entourés par les autorités », a indiqué Mme Loupien-Suares. « Mais c’est vrai qu’on n’est pas préparé à ce genre de choses. C’est la première fois que cela arrive à Bayonne, où la communauté juive est parfaitement intégrée depuis des années ».
Fin octobre Bayonne avait été choquée par une attaque sur sa mosquée qui avait fait deux blessés, perpétrée par un sympathisant d’extrême droite, au discernement « partiellement altéré ». « Les événements se succèdent à quelques semaines d’intervalle, mais je ne veux pas y voir une tendance profonde de notre ville, qui a toujours été une ville de cohésion », a commenté M. Etchegaray.
Plusieurs cimetières juifs d’Alsace, dans le nord-est du pays, ont été la cible de graffitis et dégradations à caractère antisémite ou raciste ces derniers mois.