Belgique : Le Mouvement réformateur dénonce le refus d’accueillir le match contre Israël
"Notre capitale n'est même plus capable de recevoir l'équipe d'Israël. Peut-on réaliser ce que cela représente pour notre démocratie ?", a regretté le parti politique belge de droite
Suite à la décision par les autorités municipales de Bruxelles et Louvain de ne pas organiser pour des raisons de sécurité le match de Ligue des Nations de l’UEFA, qui doit avoir lieu le 6 septembre 2024, entre la Belgique et Israël, plusieurs membres du Mouvement réformateur (MR) ont réagi. Le parti politique belge de droite, d’inspiration libérale et conservatrice, s’est en effet indigné de la décision.
Son président, Georges-Louis Bouchez, a appelé sur le réseau social X le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close (PS), à reconsidérer cette décision.
« Notre capitale n’est même plus capable de recevoir l’équipe d’Israël. Peut-on réaliser ce que cela représente pour notre démocratie ? Une démocratie libérale qui n’est plus capable d’accueillir un pays démocratique ? Même les pires dictatures ne subissent pas cette humiliation », a-t-il dénoncé, qualifiant la situation de « scandale ».
Gautier Calomne, candidat du MR dans le bourgmestre d’Ixelles, a également exprimé son mécontentement sur le même réseau social. « Bruxelles est capable de sécuriser les sommets de l’UE, les réunions de l’OTAN, les séjours d’un président américain, mais pas la venue de 11 joueurs de football israéliens. Peur de qui ? De quoi ? », a-t-il interrogé, remettant en question les priorités sécuritaires de la capitale.
Justifications de la Ville de Bruxelles
La ville de Bruxelles a jugé mercredi « impossible » d’accueillir le match de football entre la Belgique et Israël prévu le 6 septembre en Ligue des Nations, une rencontre à hauts risques en raison des tensions liées à la guerre contre le Hamas et Israël. Selon un communiqué de la municipalité, « la tenue d’un tel match dans notre capitale, en cette période particulièrement troublée, provoquera incontestablement d’importantes manifestations et contre-manifestations, compromettant ainsi la sécurité des spectateurs, des joueurs, des habitants de Bruxelles mais également de nos forces de police ».
Benoit Hellings, échevin bruxellois des Sports (Ecologistes), a assuré que la décision avait été prise sur la base d’une analyse minutieuse de la situation sécuritaire. « Le risque sécuritaire était trop grand. On allait au-devant de graves difficultés, avec une gestion de foule impossible au Heysel », a-t-il expliqué. Il a rappelé l’attentat survenu lors du match contre la Suède en octobre 2023, arguant que cette décision était une mesure de bon sens compte tenu des circonstances.
« La police a attiré notre attention sur le fait qu’ils étaient déjà mobilisés par de nombreuses manifestations depuis le 7 octobre (date des attentats du Hamas en Israël, NDLR), avec une tension extrêmement vive, et qu’ils manquaient d’effectifs. Ce match risquait de devenir la focale de contestations, comme à Malmö, en Suède, avec l’Eurovision », a ajouté Benoit Hellings.
L’Ocam, l’organisme chargé d’analyser les risques, a indiqué avoir été contacté pour réaliser une évaluation de la menace autour du match, et qu’il avait renvoyé la paternité de la décision d’annuler vers la ville de Bruxelles.
Dans les colonnes du journal La Libre, le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close (PS) avait expliqué que « d’autres villes en Belgique peuvent, si elles en sont capables, organiser cette rencontre. Mais je pense que cela sera très compliqué. En tout cas, à Bruxelles, les limites sont atteintes ».
La Fédération belge de football a exprimé son regret face à cette décision. « Les supporters poussent toujours nos joueurs et nous aimons jouer nos matchs dans un stade Roi Baudouin enthousiaste. Nous comprenons et partageons l’inquiétude autour de la situation en Israël et Palestine et les conséquences sur la sécurité », a déclaré la fédération dans un communiqué. « Nous savions que le match contre Israël se jouerait probablement sans public et l’avions accepté. La sécurité prime toujours », a-t-elle ajouté. « Nous regrettons vraiment la décision de la Ville de Bruxelles, qui a pourtant beaucoup d’expérience dans l’organisation de grands événements, de ne pas organiser la rencontre dans notre port d’attache. Nous cherchons une solution pour pouvoir jouer le match contre Israël à domicile. Nous sommes en contact avec plusieurs villes et communes et services de sécurité mais nous ne pouvons encore donner davantage d’informations à ce sujet. »
Outre Bruxelles, une autre ville belge, Louvain, a également refusé d’accueillir le match pour des raisons de sécurité.
Shlomi Barzel, porte-parole de la Fédération israélienne de football, a réagi en affirmant : « Peu importe la ville qui nous accueillera, nous viendrons. Que cela soit à Gand, Genk ou autre, nous viendrons. Bruxelles ne veut pas accueillir le match ? Il n’y a pas de problème. Nous viendrons, peu importe la ville qui nous accueillera. Toutes les villes sont OK pour nous. Vous savez, c’est plutôt un problème local, sur lequel nous n’avons pas d’emprise. Nous n’avons aucune influence sur ce sujet. »