Belgique : une prestation de serment qui pose problème
Selon le règlement de l’Assemblée, Dries Van Langenhove, inculpé lundi pour racisme et négationnisme, doit accompagner le président durant la prestation de serment de ce jeudi
Ce jeudi 20 juin, l’élu belge Patrick Dewael – le député le plus ancien, à la carrière au plus longue au Parlement – présidera la prestation de serment des députés à la Chambre, suite aux élections législatives fédérales belges du 26 mai dernier.
A cette occasion, comme le veut le règlement, il sera accompagné des deux plus jeunes députés de l’Assemblée. De là est née une polémique en Belgique : la première, Melissa Hanus (PS), 26 ans, a annoncé ce mardi qu’elle refusait de s’assoir au perchoir, rapport à la présence du second, Dries Van Langenhove, 26 ans également, du parti nationaliste flamand Vlaams Belang, fondateur du mouvement identitaire Schild&Vrienden.
Si la présence de l’homme posait déjà problème il y a quelques jours, la polémique a enflé ce lundi, suite à l’inculpation du député pour racisme et négationnisme.
« La présence aussi massive de l’extrême-droite dans l’enceinte du parlement est une insulte à la démocratie. Elle devient une flétrissure quand un personnage comme M. Van Langenhove, dont on connaît les accointances avec l’idéologie nazie, prend place au perchoir », a expliqué Ahmed Laaouej, chef du groupe socialiste.
« Avec cette inculpation en plus, cela devient inacceptable. On ne peut pas laisser un peu plus salir cette institution », a quant à elle affirmé Zakia Khattabi, coprésidente du parti Ekolo, à l’agence Belga.
A l’heure actuelle, nombre de députés tentent de trouver un recours afin d’empêcher Dries Van Langenhove de siéger au perchoir ce jeudi au côté du président de l’Assemblée.
« Le peuple choisit ses représentants et le peuple m’a élu, a réagi le député d’extrême droite sur Twitter. La gauche doit enfin apprendre à respecter la démocratie. Jeudi, je siègerai à l’avant. Celui qui n’a pas encore compris que rien ne m’empêchera de faire mon devoir, n’a pas été très attentif à ce qu’il s’est passé durant l’année écoulée. »
L’inculpation de Dries Van Langenhove ce lundi faisait suite à la diffusion en septembre dernier d’un reportage de la chaine VRT sur le mouvement Schild&Vrienden, dans lequel avait été révélé l’existence de conversations privées dans lesquelles étaient échangés des messages racistes, antisémites, sexistes et prônant la violence entre membres de la mouvance.
Si Dries Van Langenhove a été laissé en liberté, il devra se plier à certaines conditions, notamment à une visite guidée de la caserne Dossin et du mémorial, du musée et du centre de documentation sur la Shoah et les droits de l’homme situé à Malines.