Ben Gvir condamné à verser 100 000 NIS à un aide-soignant pour indemnités impayées
Le politicien d'extrême droite a fait signer un accord de renoncement aux indemnités après licenciement à l’employé sri-lankais ; selon le tribunal, l'accord n'est pas contraignant
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et son frère Shai ont été condamnés par un tribunal du travail à verser quelque 100 000 shekels en indemnités impayées à un aide-soignant étranger qui s’était occupée de leur père jusqu’à sa mort, a-t-on appris dimanche.
Selon l’article paru dans le quotidien Haaretz, après la mort de leur père, les frères ont fait signer à l’employé, Vijeta Sonimol, de nationalité sri-lankaise, un document dans lequel il acceptait de renoncer à sa rémunération après la fin de son travail, en échange de 5 000 shekels.
Sonimol a vécu au domicile des parents de Ben Gvir et pour s’occuper du père de ce dernier de 2009 à 2017, y compris pendant une période où il a vécu au domicile de Ben Gvir dans l’implantation de Kiryat Arba.
Sonimol a affirmé avoir été contraint de signer le document et s’est adressé au groupe de défense des droits des travailleurs Kav LaOved, qui a demandé aux frères Ben Gvir de payer.
Ben Gvir a alors accusé Sonimol d’avoir causé la mort de son père en se rendant au Sri Lanka pour une visite familiale et a exigé qu’il paie à la famille 100 000 shekels de dommages et intérêts, selon l’article. Ben Gvir ne l’a, toutefois, jamais attaqué formellement en justice.
« Nous l’avons supplié des dizaines de fois de ne pas partir, de ne pas abandonner notre père », a écrit Ben Gvir dans la réponse aux revendications de Sonimol, selon le quotidien Haaretz. « Nous lui avons expliqué que son départ revenait à couper ses relations de travail ».
Le tribunal du travail de Jérusalem a jugé que les frères Ben Gvir devaient 86 000 shekels à Sonimol en guise de compensation pour avoir été licencié, une somme qui a été augmentée par la suite.
Selon le tribunal, si Ben Gvir n’a pas forcé Sonimol à signer le document, celui-ci n’était néanmoins pas juridiquement contraignant puisque mettre fin à son contrat de travail équivalait à être licencié, et non à démissionner.
Le tribunal a souligné que Ben Gvir avait finalement consenti à ce que Sonimol retourne au Sri Lanka pour rendre visite à sa famille.
Le tribunal a également déclaré que les frères étaient obligés de payer parce qu’ils avaient hérité de la dette de leur père.
Le mois dernier, la cour d’appel, dans une décision finale, a augmenté le montant de l’indemnisation à quelque 100 000 shekels, a rapporté Haaretz. Les frères Ben Gvir avaient déjà payé un peu plus de la moitié de la somme et ont ensuite été condamnés à verser 40 000 shekels supplémentaires à Sonimol.
« Les parents d’Itamar étaient extraordinaires, je me suis occupé d’eux avec dévouement, et en particulier de son père qui était merveilleux. Nous étions comme de la famille », a déclaré Sonimal à Haaretz.
« J’ai appris [à Ben Gvir] à mettre sa cravate à l’occasion de son premier passage au tribunal, mais il n’était pas gentil avec moi, j’avais peur de lui », a-t-il ajouté à propos du ministre.
« Je vivais avec eux à la maison, je m’occupais de ses enfants lorsqu’ils se rendaient à des événements, ce qui était fréquent », a déclaré Sonimol.
Ben Gvir n’a pas réagi à l’article.