Israël en guerre - Jour 342

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Ben Gvir critique la procureure-générale

Le député d'extrême-droite a dit que l'opposition de Gali Baharav-Miara à un projet de loi qui élargirait ses pouvoirs de ministre sur la police "soulève de nombreuses questions"

A gauche, Itamar Ben Gvir, leader d'Otzma Yehudit, une faction d'extrême-droite, pendant une réunion de faction à la Knesset, le 21 novembre 2022 ; à droite, la procureure-générale Gali Baharav-Miara s'exprime à l'université de Tel Aviv, le 28 septembre 2022. (Crédit : Flash90)
A gauche, Itamar Ben Gvir, leader d'Otzma Yehudit, une faction d'extrême-droite, pendant une réunion de faction à la Knesset, le 21 novembre 2022 ; à droite, la procureure-générale Gali Baharav-Miara s'exprime à l'université de Tel Aviv, le 28 septembre 2022. (Crédit : Flash90)

Le chef du parti Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, qui devrait devenir le futur ministre de la Sécurité nationale, a critiqué samedi la procureure-générale en raison de son intention de s’opposer à une loi qui lui accorderait une autorité sans précédent sur les forces de l’ordre en tant que futur ministre de la Sécurité nationale.

Dans une interview télévisée qui a été accordée samedi soir, Ben Gvir a dit être « profondément déçu » par l’intention présumée de Gali Baharav-Miara de ne pas défendre une telle législation si cette dernière devait faire l’objet d’une plainte devant la Haute cour de justice. Dans un communiqué distinct, il a ajouté que ce refus « soulève de nombreuses questions au sujet de ses positionnements professionnels ».

Plusieurs médias israéliens, qui n’avaient pas cité leurs sources, avaient révélé vendredi le positionnement adopté par Baharav-Miara sur cette question. La procureure-générale n’a, pour le moment, fait aucun commentaire.

« C’est difficile de comprendre comment la procureure-générale a pu formuler son positionnement si rapidement sur un projet de loi soumis seulement jeudi », a continué Ben Gvir.

Dans un entretien accordé à la Douzième chaîne, Ben Gvir a dit regretter que la procureure-générale ne l’ait pas contacté pour évoquer ses inquiétudes face à ce projet de loi et il l’a accusée « de ne coopérer qu’avec la gauche », en référence au gouvernement sortant qui comprend toutefois des partis issus de tout le spectre politique.

Ben Gvir doit devenir ministre de la Sécurité nationale dans le nouveau gouvernement – un rôle créé sur mesure qui vient remplacer celui de ministre de la Sécurité intérieure – ce qui lui donnera la responsabilité de superviser la police. Le nouveau ministère dont il sera à la tête contrôlera aussi les forces de la police des frontières qui sont déployées en Cisjordanie et qui dépendent actuellement de l’armée.

Le chef d’Otzma Yehudit, Itamar Ben Gvir, à gauche, et le chef de la police, Kobi Shabtai, lors de la bat mitzvah de la fille de Ben Gvir, dans l’implantation de Kiryat Arba, en Cisjordanie, le 8 décembre 2022. (Crédit : Arie Leib Abrams/Flash90)

La nouvelle législation proposée par Otzma Yehudit et par le Likud prévoit que ce sera le ministre qui décidera des politiques à l’égard de la police, reléguant apparemment le commissaire de police au rôle de simple administrateur chargé de faire appliquer les ordres venus du ministère. Actuellement, le commissaire décide des politiques suite à des consultations avec le ministre et ce changement devrait accorder à Ben Gvir, activiste d’extrême-droite qui a été condamné par les tribunaux, une large autorité sur les mêmes forces de l’ordre auxquelles il s’était opposé pendant longtemps.

Le nouveau texte accorde aussi au ministre un large pouvoir de décision sur les problématiques qui méritent ou qui ne méritent pas, selon lui, des enquêtes plus profondes ou des sanctions.

« La même procureure-générale qui a permis à Omer Barlev [le ministre actuel] de prendre des décisions au sein du ministère de la Sécurité intérieure, et qui a donné son approbation à toutes les initiatives illégales et destructrices qui ont été prises par le gouvernement, comme la nomination d’un chef d’État-major ou l’approbation d’accords politiques en période électorale… est parvenue à adopter un positionnement défavorable à mon projet de loi en seulement un jour », a déploré Ben Gvir.

La législation stipule que le ministre ne sera pas en capacité de dicter l’ouverture ou la fermeture d’enquêtes spécifiques – comme les investigations lancées à l’encontre de politiciens soupçonnés d’actes répréhensibles. Le ministre sera néanmoins autorisé à établir des politiques générales encadrant les enquêtes et la gestion des différents dossiers.

Les informations publiées vendredi dans les médias israéliens ont fait savoir que Baharav-Miara s’opposait à l’initiative prise par le projet de loi de subordonner le commissaire de police à l’autorité du ministre de la Sécurité nationale et qu’elle rejetait toute perspective d’implication du ministre dans les enquêtes de police, comme Ben Gvir le demande, en affirmant que de telles investigations ne doivent tolérer aucune intervention politique et les forces chargées de faire appliquer la loi doivent rester indépendantes.

« Je ne veux pas intervenir dans les enquêtes. Je veux être maître des politiques mises en place », a dit Ben Gvir devant les caméras de la Douzième chaîne. « J’ai l’intention de redéployer des forces dans le sud et de reprendre le contrôle dans cette région… de restaurer l’autorité ».

Ben Gvir n’a pas directement répondu à une suggestion faite par la journaliste Dana Weiss, qui a laissé entendre que les pouvoirs fournis par la loi étaient susceptibles « de transformer Israël en État policier », où les autorités sont soumises au bon vouloir du gouvernement – mais il avait noté précédemment, au cours de l’entretien, que le ministre responsable de la police décidait des politiques applicables aux forces de l’ordre dans de nombreuses démocraties.

Interrogé sur sa capacité potentielle à intervenir dans des enquêtes pour corruption, Ben Gvir a indiqué que « la police continuera à réprimer la corruption politique et je lui apporterai tout mon soutien ».

A une question posée sur sa relation avec le commissaire de police Kobi Shabtai, Ben Gvir a répondu que « tant qu’il fera appliquer les politiques que je veux – le calme dans les rues, la lutte contre le terrorisme… S’il fait ça, alors je me tiendrais à ses côtés ».

Ben Gvir et Shabtai ont connu de profonds désaccords dans le passé. Le député d’extrême-droite a fréquemment critiqué les efforts livrés par le numéro un de la police contre les nationalistes juifs, et ce qu’il considère comme une approche trop douce des suspects non-Juifs. Pour sa part, Shabtai aurait accusé le chef d’Otzma Yehudit d’avoir fomenté les violences qui ont éclaté ces dernières années, avec ses visites incendiaires réalisées à Jérusalem-Est.

Le député d’extrême droite Itamar Ben Gvir arrive au mont du Temple dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 7 août 2022. (Olivier Fitoussi/Flash90)

Ben Gvir n’a pas précisé quand il se rendrait une nouvelle fois sur le mont du Temple mais il s’est engagé à s’attaquer au « racisme antijuif » sur le site, déplorant que les Juifs ne soient même pas autorisés à boire aux robinets d’eau installés dans le lieu saint.

« Les Juifs sont-ils des citoyens de huitième zone ? », s’est-il indigné.

Ben Gvir, comme d’autres personnalités d’extrême-droite, demande depuis longtemps un changement du dit statu-quo sur le mont du Temple, qui permet aux musulmans d’y prier et de s’y rendre librement tandis que les Juifs ne peuvent y aller qu’à des horaires limités et choisis. Il leur est par ailleurs interdit d’y prier (même si la police semble autoriser de plus en plus des prières discrètes et officieuses).

Disciple de feu le rabbin extrémiste Meir Kahane, Ben Gvir a longtemps gardé au mur de son salon une photo de l’auteur du massacre du Tombeau des patriarches, en 1994, ne la faisant disparaître que lorsqu’il a commencé son essor sur la scène politique nationale. Il avait été condamné en 2007 pour soutien à une organisation terroriste et pour incitation au racisme, même s’il dit s’être modéré au cours des dernières années.

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