Ben Gvir poursuit – encore – Shaffir pour une présumée comparaison avec Hitler
Le député d'Otzma Yehudit réclame 500 000 shekels à sa consœur du Camp démocratique, après un débat houleux sur la disqualification du parti d'extrême-droite
Itamar Ben Gvir, le chef du parti extrémiste Otzma Yehudit, a annoncé mercredi avoir l’intention de porter plainte pour diffamation contre une députée de gauche, Stav Shaffir. Il affirme qu’elle l’a comparé au dictateur nazi Adolf Hitler.
Plus tôt dans la journée de mercredi, Shaffir avait exhorté la commission centrale électorale à disqualifier le parti d’extrême-droite Otzma Yehudit des élections de septembre lors d’un débat à la Knesset, où le ton est rapidement monté.
Plusieurs partis politiques ont réclamé la disqualification d’Otzma Yehudit, une formation composée notamment de disciples du rabbin extrémiste Meir Kahane.
Durant le débat, Shaffir, qui a mis en garde que le « terrible racisme » d’Otzma Yehudit » détruirait le « délicat tissu social », a accusé le parti de « harceler » ses opposants pour « se frayer un chemin à la Knesset ».
Elle a qualifié le parti d’ « anti-sioniste » et d’ « anti-démocratique », suscitant les protestations de Ben Gvir et d’autres membres du parti présents lors du débat.
Le président de la commission et juge à la Cour suprême Hanan Melcer a ordonné à ce que le micro de Shaffir soit coupé et a ignoré ses appels à terminer sa phrase.
Après le débat de mercredi, la radio militaire a interviewé plusieurs candidats à la Knesset, dont Shaffir et Ben Gvir. L’animateur radio Ran Boker a défendu son interview avec Ben Gvir, soulignant que son travail consistait à accorder à chacun une liberté de parole, et non à la réprimer.
Shaffir a répondu : « cher Ran, sans vouloir comparer, à Dieu ne plaise, mais laisseriez-vous Hitler venir dans votre émission ? La liberté de parole, oui, l’incitation au racisme, non. La liberté de parole, oui, l’atteinte à la démocratie, non. Sans crainte. »
Même si elle a commencé sa question rhétorique par « sans vouloir comparer, à Dieu ne plaise », Ben Gvir a tout de même décidé d’entamer des poursuites pour diffamation contre Shaffir et a demandé 500 000 shekels de dommages et intérêts. Il accuse Shaffir « d’incitation et de banalisation de la Shoah, sur fond d’atroce ignorance ».
Ben Gvir poursuit déjà Shaffir pour diffamation pour avoir comparé le parti politique extrémiste au nazisme, lors du dernier scrutin d’avril.
En réaction, le Camp démocratique de Shaffir a promis de ne pas plier face au parti extrémiste. « L’ère de la peur est révolue », a déclaré le parti dans un communiqué. « Nous n’avons pas peur de combattre les kahanistes provocateurs, arriérés et racistes. »