Ben Gvir se targue d’avoir assoupli les limites imposées sur le mont du Temple
Si les Juifs ne sont toujours pas officiellement autorisés à prier, la police a de plus en plus toléré des prières limitées ces dernières années
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s’est vanté, lors d’une réunion d’information organisée mercredi à l’intention des parlementaires de la Knesset, du « renforcement de la souveraineté à Jérusalem, y compris sur le mont du Temple » sous sa direction.
« Il existait auparavant une politique selon laquelle un Juif qui marmonne et fait une prière est expulsé. J’ai changé cette politique et j’en suis fier », a-t-il déclaré.
Le statu quo régissant l’enceinte du mont du Temple permet aux musulmans d’y entrer et d’y prier avec peu de restrictions, tandis que les non-musulmans, y compris les Juifs, ne peuvent y entrer qu’à des horaires spécifiques et sont interdits de toute pratique religieuse, y compris la prière. Les Juifs identifiables comme pratiquants ne sont autorisés à circuler que sur un itinéraire strictement défini, sous bonne escorte de la police.
Si les Juifs ne sont toujours pas officiellement autorisés à prier, la police a de plus en plus toléré des prières limitées ces dernières années – une tendance qui a commencé avant le mandat de Ben Gvir mais qui s’est accélérée depuis son entrée en fonction.
Depuis sa nomination, on voit de plus en plus de Juifs se prosterner sur le lieu saint. Ben Gvir a déclaré à maintes reprises qu’il mettrait fin à ce statu quo de longue date, ce qui a été catégoriquement démenti par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, affirmant qu’il demeurait inchangé.
Toute modification du statu quo déclencherait probablement des manifestations de masse dans la région et au-delà, tout en mettant en péril le traité de paix entre Israël et la Jordanie – le Waqf islamique de Jérusalem soutenu par la Jordanie administre le site.
Certaines autorités juives orthodoxes interdisent depuis longtemps toute forme de présence juive sur le mont du Temple, de crainte de marcher sur une terre sainte tout en étant soi-même impur au regard de la loi religieuse.
Les communautés ultra-orthodoxes ont maintenu cette interdiction et leurs principaux rabbins ont dénoncé l’augmentation de la présence juive en ces lieux et la prière qui s’y pratique ouvertement.