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Bennett « dévoile » le plan présumé de Trump pour la Cisjordanie

La proposition offrirait à Israël le contrôle sur Jérusalem, sur des enclaves isolées et sur la vallée du Jourdain tout en donnant la majorité du territoire aux Palestiniens

Naftali Bennett de Yamina lors de la conférence de Srugim à Jérusalem, le 2 septembre 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Naftali Bennett de Yamina lors de la conférence de Srugim à Jérusalem, le 2 septembre 2019. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le candidat de l’alliance Yamina, Naftali Bennett, a dévoilé dimanche ce qu’il a dit être le plan de paix très attendu de l’administration de Trump portant sur la division de la Cisjordanie entre Israël et les Palestiniens.

Le plan présumé, partagé par Bennett sur Facebook et accompagné d’une carte, présente ce que Bennett a qualifié « d’îlots » sous contrôle israélien, entourés par la majorité du territoire de la Cisjordanie allouée, pour sa part, à la constitution d’un Etat palestinien.

La carte montre Jérusalem et la Vallée du Jourdain sous les couleurs israéliennes.

Le politicien, dont le parti tente d’attirer les électeurs de droite face au Likud à quarante-huit heures du scrutin national de mardi, a fustigé le plan dont il a estimé qu’il était « l’enfer » pour les Israéliens vivant en Cisjordanie. Il a ajouté qu’il signerait la fin de facto des entreprises d’implantations.

« Les enfants, il est temps de le révéler : Voilà le ‘plan d’îlots’ de l’accord du siècle qui nous sera imposé immédiatement après les élections », a écrit Bennett.

« En noir – la Palestine. En blanc, les ‘îlots’ israéliens isolés dans un océan de Palestine, entourés à 360 degrés par le Hamas, le Tanzim, l’OLP », a-t-il ajouté dans son post.

Une carte de la Cisjordanie qui montrerait l’arrangement final proposé par le plan de paix de Trump avec les zones sous contrôle israélien en bleu et blanc et un Etat palestinien en noir (Capture d’écran : Facebook)

Il a qualifié la carte « d’enfer pour tous les résidents d’Ariel, d’Ofra et de Kiryat Arba. La fin de l’entreprise d’implantations ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu « a évoqué la souveraineté dans les ‘implantations’ mais il a intentionnellement évité de parler de ‘la souveraineté sur la zone C’, les
60 % approximativement de la Cisjordanie qui se trouvent sous le plein contrôle des Israéliens », a poursuivi Bennett.

« Il a promis qu’il n’y aurait plus d’évacuations dans les implantations », a-t-il continué, notant qu’il considérait pour sa part que « tout ceci est techniquement vrai mais, en pratique, le plan voue la terre d’Israël à l’oubli. Parce qu’aucun Israélien n’acceptera de vivre dans une enclave entourée par un ennemi. C’est très exactement comme Netzarim dans le Gush Katif [à Gaza] — une route étroite menant à une implantation entourée par un mur. Le plan, c’est ça ».

Il a accusé le Premier ministre de tenter de cacher le plan de Trump en amont du scrutin.

« Netanyahu a seulement présenté la cerise sur le gâteau de l’accord du siècle – la souveraineté sur la Vallée du Jourdain. Vous êtes-vous demandé ce qu’il a payé pour ça ? Pourquoi Trump attend-t-il ainsi pour médiatiser son plan ? Est-ce que vous vous êtes demandé pourquoi il s’efforce d’éliminer Yamina comme il l’a fait il y a quatre mois [avec HaYamin HaHadash] ? La réponse est : ‘Le plan des îlots’. Il arrive. Réveillez-vous ! », a-t-il écrit.

« Seule une alliance Yamina, forte et large, pourra mettre un terme au plan des ‘îles en Palestine’, » a-t-il juré.

La manière dont Bennett aurait obtenu les informations sur le plan – un secret étroitement gardé par l’administration Trump, exclusivement connu par les quelques conseillers qui ont travaillé dessus, notamment par le gendre de Trump Jared Kushner, l’envoyé pour la paix Jason Greenblatt et l’ambassadeur américain en Israël David Friedman – reste indéterminée.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu devant une carte de la vallée du Jourdain, jurant d’y étendre la souveraineté israélienne en cas de réélection, lors d’un discours à Ramat Gan, le 10 septembre 2019. (Menahem Kahana/AFP)

L’équipe chargée du plan de paix à la Maison-Blanche n’avait pas répondu à la demande de réaction du Times of Israel au moment de la publication de cet article. Interrogé sur ses sources, plusieurs proches de Bennett ont gardé le silence.

Le porte-parole du Likud, Yonatan Urich, a démenti les affirmations de Bennett, les qualifiant « d’infox ».

« La carte montrée par Bennett n’est pas la bonne. Infox. Ce n’est pas le point de vue de l’administration Trump. Il est difficile de comprendre pourquoi Bennett semble si désireux de saper notre relation sensible avec l’administration Trump pour un tweet », a écrit Urich dans une publication sur Twitter.

Netanyahu lui-même a déclaré que le plan serait rendu public peu après le scrutin du 17 septembre.

Il a promis mardi dernier de réaliser ce qui, selon la carte présentée par Bennett, ferait partie du plan de paix – l’application de la souveraineté israélienne sur la vallée du Jourdain – s’il remporte les élections. Cette promesse a été largement critiquée par les partis de droite, qui ont estimé qu’elle était une tentative cynique de siphonner leurs électeurs, mettant en doute la réelle intention de Netanyahu de mener à bien cette annexion.

La présidente de Yamina, Ayelet Shaked, a salué mercredi la promesse faite par Netanyahu, mais elle a averti qu’il ne s’agissait « que d’une déclaration. Pas de passage à l’action ici. [l’ex-Premier ministre Menachem] Begin, lorsqu’il avait voulu faire appliquer la souveraineté, avait fait avancer une législation en une journée et en trois votes concernant l’élargissement de la souveraineté sur le plateau du Golan », a-t-elle expliqué.

« L’application de la souveraineté [à la Vallée du Jourdain] peut se faire via une décision du cabinet. Pas besoin d’une loi. Et s’il y a une nécessité de type diplomatique, elle peut également être décidée par un gouvernement intérimaire – il n’y a pas d’obstacle légal », a-t-elle continué, indiquant que Netanyahu n’avait aucunement besoin d’attendre le lendemain des élections.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (2e à partir de la droite) rencontre à Jérusalem l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Ron Dermer (à droite), le conseiller de la Maison-Blanche Jared Kushner (au centre), l’ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman (2e à gauche) et l’envoyé spécial Jason Greenblatt, le 22 juin 2018 (Kobi Gideon/GPO).

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a fait savoir, la semaine dernière, que les Etats-Unis présenteraient leur plan de paix dans quelques semaines. Le volet économique de la proposition avait été examiné au cours d’une conférence économique organisée au Bahreïn, au mois de juin, à laquelle n’avaient pas participé les responsables israéliens ou palestiniens.

Kushner et Greenblatt – ancien avocat au sein de la Trump Organization – travaillent depuis deux ans et demi sur le plan de paix de l’administration.

La Maison Blanche a annoncé, la semaine dernière, la démission de Greenblatt qui retournera dans le New Jersey pour y retrouver son épouse et ses six enfants.

Greenblatt sera remplacé par Avi Berkowitz, un jeune et proche conseiller de Kushner qui a pris part à un grand nombre de réunions et de discussions liées à la proposition de paix.

A New York, Greenblatt a révélé, la semaine dernière, que l’administration américaine avait évoqué la possibilité de présenter le plan de paix avant le dernier scrutin israélien du 9 avril mais qu’elle avait décidé d’attendre, les responsables de Washington ayant estimé que les Israéliens « n’apprécieraient pas » d’avoir le sentiment d’une préférence affichée par les Américains pour Netanyahu, selon le Jewish Insider.

Ces élections n’avaient pas permis de construire une coalition et Netanyahu avait dissous le parlement, appelant à un nouveau vote pour le mois de septembre et amenant Washington à retarder la diffusion du plan de paix.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’entretient avec le ministre de l’Education Naftali Bennett le 13 novembre 2017 (Yonatan Sindel/Flash90)

Greenblatt a ajouté que Washington n’avait pas encore décidé si l’administration allait rendre public le plan pendant la période s’écoulant entre les élections et la formation du futur gouvernement israélien, qui pourrait prendre plusieurs semaines.

« Je pense qu’il y a une bonne possibilité que nous attendions l’après-élections », a commenté Greenblatt. « Mais je pense que nous devons attendre de voir ce qu’il se passe au cours de ce scrutin et ce qu’il va se passer au cours des semaines suivantes – pour voir à quoi ressemblera la construction de la coalition. Aucune décision n’a donc encore été prise », a-t-il ajouté.

Greenblatt a paru ensuite changer d’avis sur la date de son départ, disant, la semaine dernière, qu’il pourrait attendre de voir le lancement de la proposition de paix soumise par l’administration.

« Même si j’ai annoncé mon départ, je vais essayer de rester jusqu’au lancement du plan », a expliqué Greenblatt. « Si le plan est rapidement lancé alors je resterai. Et si le plan est lancé et qu’il a un impact, j’espère alors rester plus longtemps – et ma famille me soutient dans ce sens ».

Les Palestiniens, qui ont rompu les liens avec l’administration Trump après la reconnaissance de Jérusalem en tant que capitale d’Israël, en 2017, et le transfert de l’ambassade américaine dans la ville sainte, l’année dernière, ont d’ores et déjà rejeté le plan, le qualifiant de partial en faveur d’Israël.

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