Bennett discute du nucléaire iranien avec un conseiller de Biden
"À un moment critique pour nos deux pays sur un ensemble de questions sécuritaires majeures, il est important de s'assoir ensemble et de développer une stratégie commune," a dit Jake Sullivan
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a rencontré mercredi le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, à qui il a affirmé que les négociations à Vienne sur le nucléaire iranien avaient de « profondes répercussions » pour la sécurité de l’Etat hébreu.
Naftali Bennett a récemment demandé la « fin immédiate » des négociations avec l’Iran, accusant son ennemi de faire du « chantage nucléaire », alors que les Occidentaux accusent Téhéran de continuer à faire des progrès sur le front atomique tout en freinant les pourparlers.
« Ce qui se passe à Vienne a de profondes répercussions sur la stabilité du Moyen-Orient et sur la sécurité d’Israël pour les années à venir. C’est pourquoi cette réunion (avec Jake Sullivan) arrive à point nommé », a-t-il déclaré mercredi, selon un communiqué de son bureau.
Sullivan a ensuite rencontré le ministre de la Défense Benny Gantz et le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid.
La rencontre entre Sullivan et Gantz a également porté sur l’Iran, a indiqué le ministère de la Défense.
« Au cours de la réunion, diverses questions stratégiques et de coopération ont été discutées, notamment la lutte contre le nucléaire iranien et l’agression régionale de l’Iran », a déclaré le bureau de Gantz, notant que le chef de Tsahal Aviv Kohavi et le directeur général du ministère de la Défense Amir Eshel étaient également présents.
Au cours de la réunion, qui s’est tenue à la Knesset, le ministre de la Défense a également parlé avec Sullivan des efforts d’Israël pour renforcer les liens avec l’Autorité palestinienne (AP), selon son bureau.
Le responsable américain a par ailleurs discuté avec son homologue israélien Eyal Hulata de la nécessité de lutter contre « tous les aspects de la menace posée par l’Iran, dont son programme nucléaire (et) ses activités de déstabilisation dans la région », selon un communiqué conjoint.
Les Etats-Unis et Israël sont « déterminés ensemble à s’assurer que l’Iran n’obtiendra jamais l’arme nucléaire », ajoute-t-on.
Le conseiller américain, arrivé en Israël mardi soir, a lui déclaré qu’ « à un moment critique pour nos deux pays sur un ensemble de questions sécuritaires majeures, il est important de s’assoir ensemble et de développer une stratégie commune », d’après le communiqué israélien.
Il est également essentiel « de trouver un moyen d’avancer qui assure fondamentalement les intérêts de votre pays et du mien », a-t-il déclaré, sans mentionner directement l’Iran.
M. Sullivan avait rencontré mardi soir le président israélien Isaac Herzog, qui lui a fait part de sa « préoccupation » concernant l’acquisition par l’Iran d’armes nucléaires, « sous couvert de négociations à Vienne », a indiqué le bureau du chef de l’Etat dans un communiqué.
Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, craint de voir l’Iran devenir prochainement un pays du « seuil du nucléaire », c’est-à-dire ayant suffisamment de combustible pour produire la bombe atomique.
Conclu entre Téhéran et des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni), l’accord de 2015 est moribond depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 et le rétablissement de sanctions, poussant en riposte Téhéran à se détacher de la plupart de ses engagements.
Il offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions étouffant son économie en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l’ONU.
Les négociations, qui ont repris fin novembre après cinq mois d’arrêt, sont à nouveau suspendues. Le négociateur américain Rob Malley a dit espérer qu’elles redémarrent « relativement rapidement ».
Au cours de sa visite, M. Sullivan doit également rencontrer le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, en Cisjordanie. Les négociations entre Israéliens et Palestiniens sont au point mort depuis 2014.