Bernie Sanders se sépare de “centaines” de salariés
Après n’avoir gagné qu’une des cinq primaires de mardi, le candidat démocrate à la présidentielle supprime des emplois, et se concentre sur la Californie

Le candidat démocrate à la présidentielle Bernie Sanders a déclaré qu’il prévoyait de se séparer de « centaines » d’employés de son équipe de campagne dans tout le pays, un jour après n’avoir remporté qu’une primaire sur les cinq qui se déroulaient mardi.
Sanders, premier candidat juif à gagner des élections primaires importantes, a déclaré au New York Times qu’il concentrait sa compagne sur la primaire de Californie en juin. Sa rivale démocrate, Hillary Clinton, a remporté les primaires de Pennsylvanie, du Maryland, du Connecticut et du Delaware ; Sanders a gagné au Rhode Island.
Malgré les licenciements et le recentrage de la campagne, le sénateur indépendant du Vermont compte rester dans la course jusqu’à la convention démocrate de juillet à Philadelphie, afin de peser sur l’élaboration du programme officiel du parti.
« Nous irons à la convention démocrate à Philadelphie avec le plus de délégués possibles, afin de nous battre pour une plate-forme progressiste », a ajouté Bernie Sanders, en énumérant ses propositions : salaire minimum à 15 dollars de l’heure, couverture maladie universelle, gratuité de l’université publique, taxe carbone…
« Nous n’avons pas besoin d’équipes en ce moment dans le Connecticut, a déclaré Sanders au Times. Cette élection est terminée. Nous n’en avons pas besoin dans le Maryland. Donc, ce que nous allons faire, c’est d’allouer nos ressources aux 14 élections qui restent, et cela signifie que nous allons devoir réduire notre équipe. »
Sans donner de nombre exact, Sanders a déclaré que des « centaines » de personnes perdraient leur travail, au moins temporairement. « Si nous gagnons cela, chacune des super personnes qui nous aura aidé jusque là sera réengagée, a déclaré Sanders. Mais pour l’instant, nous devons utiliser toutes les ressources que nous avons, et les concentrer sur les états restants. »

La voie de l’investiture est en revanche dégagée pour Hillary Clinton, qui a remporté une série de victoires depuis la semaine dernière et accru son avance en nombre de délégués. Sauf coup de théâtre, elle portera les couleurs du parti démocrate à l’élection présidentielle de novembre, la première femme de l’histoire américaine à atteindre cette étape.
Dans un échange donnant un avant-goût du duel qui se profile, Donald Trump a attaqué la démocrate en l’accusant de « jouer la carte de la femme ».
« Si elle était un homme et se comportait comme elle le fait, elle n’aurait pratiquement aucune voix », a déclaré le milliardaire mercredi sur CNN.
Hillary Clinton avait pris les devants dès mardi à Philadelphie : « Si se battre pour la couverture santé des femmes, le congé parental rémunéré et l’égalité salariale revient à jouer la carte de la femme, alors comptez sur moi. »
Avec désormais 2 168 délégués, dont quelque 500 « super délégués » (élus et responsables démocrates), l’ancienne secrétaire d’Etat est loin devant le sénateur du Vermont Bernie Sanders (1 401). La majorité absolue est de 2 383. Il reste un millier de délégués démocrates à distribuer lors de 14 primaires, jusqu’au 14 juin.
Elle a tendu la main aux partisans de son rival en assurant : « Que vous souteniez le sénateur Sanders ou moi-même, ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise. »
Ted Cruz annonce sa colistière pour contrer Trump
Le candidat à l’investiture présidentielle républicaine Ted Cruz a jeté mercredi son va-tout en nommant Carly Fiorina comme colistière, afin de reprendre l’initiative contre le favori Donald Trump, qui a remporté une série de victoires aux primaires.

Rompant avec la tradition, le sénateur du Texas n’a pas attendu la fin des primaires pour nommer Carly Fiorina comme sa candidate à l’investiture pour la vice-présidence, la qualifiant de « leader extraordinaire ».
Le ticket ainsi formé inclut deux conservateurs qui critiquent ouvertement l’appareil du parti républicain, chacun tentant de se présenter comme un « outsider » de la politique pour faire concurrence au milliardaire new-yorkais.
« Pourquoi faire cette annonce maintenant ? », s’est-il expliqué à Indianapolis lors d’un meeting. « Les électeurs méritent un candidat qui ne change pas comme une girouette, vous méritez de savoir exactement ce que pense un candidat », a-t-il répondu, en ajoutant qu’il souhaitait donner aux Américains « un choix clair ».
Ancienne PDG de Hewlett Packard, Carly Fiorina est ainsi repêchée de la course des primaires, où elle avait obtenu de faibles résultats. Elle n’avait d’ailleurs pas toujours été tendre à l’égard de Ted Cruz, déclarant en janvier que son ex-rival disait « tout et n’importe quoi pour être élu ».

« Ce n’est pas fini », a déclaré Carly Fiorina, en s’attaquant immédiatement au favori républicain. « Donald Trump et Hillary Clinton sont les deux faces d’une même médaille », a-t-elle dit, en les accusant chacun de faire partie du « système ».
Quelques heures plus tôt, à Washington, Donald Trump a prononcé un discours de politique étrangère dans lequel il a repris le slogan des isolationnistes opposés à l’entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.
« ‘L’Amérique d’abord’ sera le thème majeur de mon administration », a déclaré Donald Trump.
Son fils Eric Trump a qualifié sur Twitter l’alliance Cruz-Fiorina d’ « acte le plus désespéré que j’ai jamais vu. »
A six semaines de la fin des primaires républicaines, Donald Trump dispose de 991 délégués contre 568 pour Ted Cruz, selon le décompte de CNN. Il a besoin de remporter plus de la moitié des délégués restant à attribuer d’ici le 7 juin afin d’atteindre la majorité absolue de 1.237.
La primaire de l’Indiana, mardi prochain, sera déterminante, tant l’investiture se jouera à quelques délégués près. Pour l’instant, Donald Trump a une légère avance dans les quelques sondages réalisés dans l’Etat.