Biden annonce un don de 100 M de $ pour les hôpitaux palestiniens de Jérusalem-Est
Le président américain s'est rendu à Augusta Victoria avant de se rendre à Bethléem pour y rencontrer Mahmoud Abbas
Le président américain Joe Biden a annoncé vendredi une injection d’aide américaine pour six hôpitaux de Jérusalem-Est qui, selon lui, constituent « l’épine dorsale » des soins de santé pour les Palestiniens.
Biden a déclaré, lors d’une visite à l’hôpital Augusta Victoria à Jérusalem-Est, que les Palestiniens et les Israéliens « méritent des mesures égales de liberté, de sécurité, de prospérité et de dignité, et que l’accès aux soins de santé lorsque vous en avez besoin est essentiel pour vivre une vie digne pour nous tous ».
Dans son discours, le président a fait l’éloge des infirmières et autres travailleurs de la santé qui fournissent des soins et de l’espoir aux malades, et promis 100 millions de dollars de la part des États-Unis en faveur des hôpitaux palestiniens de Jérusalem-Est.
« Les États-Unis continueront à travailler avec les dirigeants palestiniens et le gouvernement d’Israël, ainsi qu’avec tous nos partenaires internationaux, pour faire en sorte que le réseau hospitalier de Jérusalem-Est reste viable et disponible, et qu’il soit en mesure de fournir des soins de haute qualité que le peuple palestinien mérite », a ajouté Biden.
Les six hôpitaux de Jérusalem-Est, emblématiques de la présence palestinienne dans la ville, ont été confrontés à une crise de financement ces dernières années, l’Autorité palestinienne, à court d’argent, ayant du mal à payer les traitements de pointe pour les Palestiniens.
Augusta Victoria, qui est géré par la Fédération luthérienne mondiale, a terminé l’année 2021 en étant gravement endetté, avec plus de 70 millions de dollars dus par l’AP, selon une lettre envoyée aux législateurs américains en mai. L’hôpital fournit des soins médicaux de pointe, notamment des traitements par radiothérapie pour les patients atteints de cancer et des dialyses rénales pédiatriques, aux Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza.
Le réseau hospitalier de Jérusalem-Est n’est pas officiellement géré par l’AP et travaille avec des caisses de santé israéliennes, mais il joue également un rôle clé dans le système de santé palestinien. Une grande partie du budget de fonctionnement du réseau provient de la prise en charge des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, pour lesquels l’AP paie la facture.
La visite à Augusta Victoria était la première d’un président américain en exercice à un endroit de Jérusalem-Est qui n’est pas la Vieille Ville et est perçue comme susceptible de plaire aux Palestiniens, qui revendiquent la zone comme la capitale de leur futur État.
Selon une source israélienne révélée la semaine dernière, des responsables israéliens ont cherché à se joindre à Biden lors de sa visite, étant donné la souveraineté déclarée par Israël sur l’ensemble de la ville. Mais les États-Unis ont finalement repoussé cette demande, et un haut fonctionnaire de l’administration a expliqué jeudi aux journalistes qu’il s’agissait d’une « visite privée dans un hôpital privé ».
Le Dr Fadi Atrash, PDG de l’hôpital, a qualifié la visite de Biden de « déclaration courageuse de soutien au peuple palestinien ».
Les 100 millions de dollars sont soumis à l’approbation du Congrès américain et seraient versés sur plusieurs années. Dans ses commentaires vendredi, Biden a qualifié les six hôpitaux étaient « l’épine dorsale du système de santé palestinien ».
Le financement des hôpitaux fait partie d’une somme totale de 316 millions de dollars de soutien financier aux Palestiniens que M. Biden doit annoncer au cours de sa visite. Cette somme s’additionne aux quelque 500 millions de dollars que son administration a déjà annoncés au cours des 18 derniers mois.
Cette aide est intervenue après que l’administration Trump a réduit de 25 millions de dollars l’aide aux hôpitaux en 2018, dans le cadre d’une suspension plus large de l’aide aux Palestiniens. Biden a rétabli une grande partie de cette aide depuis son entrée en fonction, mais n’a fait aucun progrès dans la reprise du processus de paix israélo-palestinien, qui s’est effondré il y a plus de dix ans.