Biden appelle l’émir du Qatar et intensifie la pression pour libérer les otages
Israël rejette l'accord proposé qui séparerait les mères et les enfants, insistant pour qu'ils soient libérés ensemble ; le Hamas avertit Israël de ne pas traîner les pieds
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les États-Unis ont intensifié leurs pressions sur le Qatar pour obtenir la libération de quelque 240 otages détenus par des groupes terroristes à Gaza, alors que des informations indiquent qu’Israël rechigne à conclure un premier accord partiel qui permettrait à certaines mères de rester à Gaza tandis que leurs enfants seraient libérés.
Le président américain Joe Biden s’est de nouveau entretenu vendredi avec l’émir qatari Tamim bin Hamad al-Thani et a insisté auprès de lui sur la « nécessité urgente » de libérer tous les otages « sans plus tarder », a déclaré la Maison Blanche, intensifiant ainsi sa rhétorique sur l’urgence de la question.
Au cours de la réunion du cabinet de guerre de mardi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a téléphoné à Biden et l’a exhorté à faire pression sur l’émir qatari pour qu’il augmente le nombre d’otages à inclure dans l’accord négocié par Doha entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, a rapporté la Douzième chaîne.
Le chef de l’agence de renseignement du Mossad, David Barnea, est déjà en contact avec les Qataris, mais Netanyahu voulait faire monter la pression d’une autre source, selon le reportage.
Après les précédentes propositions d’accord sur les otages, qui auraient vu les parents otages séparés de leurs enfants enlevés avec eux à Gaza, le cabinet de guerre a informé les médiateurs qu’Israël n’accepterait en aucun cas la séparation des mères de leurs enfants.
Selon la chaîne, la dernière proposition qatarie de mardi prévoyait la libération de 50 otages en échange d’un cessez-le-feu de cinq jours et de la libération de 150 prisonnières de sécurité détenues en Israël.
Toutefois, étant donné que certaines mères seraient séparées de leurs enfants, Israël a refusé et exige que toutes les mères et tous les enfants soient libérés ensemble, selon le reportage.
Selon la Douzième chaîne, Netanyahu a exhorté Biden à essayer d’obtenir la libération d’au moins 70 otages en tout.
La Douzième chaîne a également noté que même lorsque des propositions sont discutées, il faut parfois des heures ou des jours pour obtenir une réponse des dirigeants du Hamas à Gaza, qui sont ceux qui prennent les décisions au sein du groupe terroriste et qui se trouvent actuellement dans les souterrains et ne peuvent avoir que des contacts limités avec le monde extérieur.
Entre-temps, le Hamas a publié une déclaration avertissant Israël de ne pas traîner les pieds.
La déclaration enregistrée du porte-parole de l’aile armée, qui se fait appeler Abu Obeida, avertit Israël que les otages « pourraient tomber dans l’oubli ».
Il a également déclaré que plus les otages resteraient en captivité, plus ils risqueraient d’être tués. Le Hamas a affirmé à plusieurs reprises que des otages avaient été tués lors de frappes israéliennes. Israël dénonce ces affirmations comme étant de la guerre psychologique et de la propagande.
Le Hamas a également publié vendredi une vidéo montrant apparemment Aryeh Zalmanovich, 86 ans, l’un des otages détenus à Gaza. Cette vidéo suscite des inquiétudes quant à l’état de santé de Zalmanovich.
Comme ce fut le cas pour les vidéos d’otages diffusées par les groupes terroristes au cours des dernières semaines, les médias israéliens n’ont pas publié ces images, par respect pour les familles des personnes enlevées et pour ne pas contribuer à la guerre psychologique menée par les terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien.
Aryeh Zalmanovich a été pris en otage au kibboutz Nir Oz le 7 octobre et n’a pas donné de nouvelles depuis. Avant d’être kidnappé, il avait réussi à envoyer un SMS à l’un de ses fils pour l’informer que des terroristes s’étaient infiltrés dans le kibboutz.
Il est l’un des membres fondateurs du kibboutz de Nir Oz, à la frontière de Gaza, où il travaille comme agriculteur depuis des décennies. Il a deux fils et cinq petits-enfants.
Vendredi également, le ministère tanzanien des Affaires étrangères a annoncé la mort de Clemence Felix Mtenga, un citoyen de 22 ans dont on pensait qu’il faisait partie des otages de Gaza.
Mtenga se trouvait en Israël dans le cadre d’un programme de formation à l’agriculture moderne dans la ville de Nir Oz, à la frontière de Gaza. Lui et son compatriote tanzanien Joshua Luito Molal étaient portés disparus depuis le 7 octobre.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.