Biden conclut son mandat en saluant la libération des otages et en demandant « la mise en œuvre complète de l’accord »
"Après tant de souffrances, de destructions et de pertes humaines, les armes se sont tues aujourd'hui", a déclaré le président sortant, qui parle d'un Moyen-Orient "fondamentalement transformé"
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Durant un discours à l’occasion de son dernier jour en tant que président américain, Joe Biden a déclaré dimanche qu’il attendait avec impatience que l’accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération des otages soit « pleinement mis en œuvre », dans ses premières remarques aux journalistes après que les trois premières otages israéliennes libérées sont entrées en Israël.
« Après tant de souffrances, de destructions et de pertes humaines, les armes se sont tues aujourd’hui », a déclaré Biden.
Biden a indiqué qu’il avait été informé que les trois otages libérées quelques instants avant son intervention « semblent être en bonne santé » et a rappelé qu’au 16e jour de la première phase, des pourparlers indirects entre Israël et le Hamas concernant les conditions d’une éventuelle deuxième phase de l’accord – lorsque les otages restants seront libérés – commenceront.
La deuxième phase sera une « fin permanente de la guerre sans que le Hamas ne soit au pouvoir ou en mesure de menacer Israël », a-t-il souligné.
Lorsqu’on lui a demandé, après son intervention, s’il craignait que le Hamas ne se reconstitue à Gaza, Biden a répondu : « Non. »
Plus tôt dans la journée de dimanche, avant que les trois femmes n’arrivent en Israël, le président élu Donald Trump a salué leur libération attendue dans un message publié sur son réseau social Truth : « Les otages commencent à sortir aujourd’hui ! Trois merveilleuses jeunes femmes seront les premières. »

Biden a réaffirmé que l’accord était le résultat du cadre qu’il avait présenté dans son discours du 31 mai et qui avait reçu un large soutien international, notamment de la part du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le président sortant soutient toujours que l’accord a finalement été conclu grâce à la pression militaire israélienne, soutenue par les États-Unis, sur le Hamas et les autres mandataires de l’Iran.
Dans ses premières remarques après la mise en œuvre des trois premières libérations d’otages de l’accord, le président a répondu à ce qu’il a dit être la critique de son approche diplomatique par ceux qui pensaient qu’elle mènerait à une guerre régionale plus large.
Il a indiqué qu’il avait entendu ses détracteurs, mais qu’il avait fini par conclure que renoncer à la voie qu’il suivait – qui consistait à soutenir largement le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu – n’aurait pas conduit à un cessez-le-feu et aurait également entraîné la guerre régionale que, selon lui, ses détracteurs craignaient.
Fidèle à sa stratégie, Biden a déclaré que le Moyen-Orient s’en trouvait « fondamentalement transformé », le chef du Hamas, Yahya Sinwar, étant désormais mort, le groupe terroriste gravement affaibli et ses commanditaires, notamment l’Iran et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, décimés de la même manière.

Biden a affirmé que, tout en recherchant des solutions diplomatiques, les États-Unis ont également apporté un soutien militaire important à Israël, ce qui a permis à l’armée israélienne de décapiter les dirigeants et les capacités armées du Hezbollah.
« La campagne d’Israël a été si fructueuse que le Hezbollah a fait ce qu’il avait dit qu’il ne ferait jamais, et a abandonné le Hamas » en acceptant un cessez-le-feu avec Israël à la fin du mois de novembre, avant qu’un cessez-le-feu ne soit conclu dans la bande de Gaza.
Le Liban est désormais dirigé par un nouveau Premier ministre et un président qui soutiennent le maintien de la souveraineté du pays, libéré du contrôle du Hezbollah, a déclaré Biden.
Il a réaffirmé que l’Iran était dans son état le plus faible depuis des décennies et que les États-Unis avaient aidé Israël à contrer deux attaques de missiles en provenance de Téhéran au cours de l’année écoulée.
Fait rare, Biden a affirmé que les Palestiniens disposent désormais d’une « voie crédible » vers la création d’un État, suggérant que c’était le résultat du cessez-le-feu d’aujourd’hui.

Netanyahu a insisté à plusieurs reprises sur le fait qu’il ne permettrait pas un tel résultat, même au prix de la perte d’un accord de normalisation avec l’Arabie saoudite. Pour Ryad, l’une de ses principales exigences pour un tel accord porte sur un horizon politique clair pour une solution à deux États.
Toutefois, Biden a déclaré qu’un avenir au Proche-Orient où Israël serait plus intégré à ses voisins, y compris l’Arabie saoudite, était désormais possible grâce à l’accord sur les otages entamé ce dimanche.
Le président sortant a remercié son principal collaborateur, Brett McGurk, pour avoir mené les pourparlers sur les otages au nom des États-Unis.
« Il incombe maintenant à la prochaine administration de mettre en œuvre cet accord », a déclaré Biden, soulignant qu’il était heureux que son équipe et celle du président élu Donald Trump aient « parlé d’une seule voix » au cours des derniers jours des pourparlers.
Il a déclaré que cet accord était le résultat de la persévérance de Washington, du soutien de ses alliés et de « la diplomatie appuyée par la dissuasion », et a exhorté Trump à adopter la même approche.

« La poursuite d’une paix durable doit toujours être notre vocation », a conclu Biden.
Joe Biden quittera ses fonctions lundi. Il sera remplacé par Donald Trump, qui prêtera serment pour la deuxième fois lors de son investiture au Capitole de Washington.