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Bientôt un camp de réfugiés à Paris

Face au drame des migrants, dont 2.500 sont morts depuis le début de l'année en traversant la Méditerranée, la maire de Paris a annoncé son intention d'ouvrir rapidement un camp de réfugiés dans la capitale française

Camp de réfugiés dans le nord de la France, en février 2016. (Crédit : IsraAID)
Camp de réfugiés dans le nord de la France, en février 2016. (Crédit : IsraAID)

Plus de 200.000 migrants sont arrivés dans l’Union européenne (UE) depuis janvier en traversant la Méditerranée, selon un décompte du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) publié mardi à Genève.

Lors de ces traversées, plus de 2 500 personnes ont perdu la vie, contre 1 855 sur la même période en 2015, a déploré le HCR. La semaine dernière a été particulièrement meurtrière : 880 personnes se sont noyées en tentant de gagner l’Italie.

Même si la France, qui est d’abord un pays de transit, n’est pas en première ligne dans cette crise, Paris est confronté depuis plus d’un an « à un flux migratoire sans précédent », selon la mairie.

Les autorités y démantèlent régulièrement des campements informels pour des raisons de sécurité et de salubrité. Leurs résidents sont dispersés vers des centres d’accueil temporaire, d’où ils ne tardent à revenir pour reformer de nouveaux camps.

Pour mettre fin à « ces campements indignes », la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé la création prochaine d’un camp de réfugiés aux normes internationales, qui fixent notamment un nombre minimum de sanitaires ou de points d’eau par personne.

Anne Hidalgo, maire (PS) de Paris, a participé au rassemblement de ce jeudi 11 février dans le jardin Ilan-Halimi du XIIe arrondissement de la capitale (Crédit : Times of Israël Staff/Glenn Cloarec)
Anne Hidalgo, maire (PS) de Paris, a participé au rassemblement de ce jeudi 11 février dans le jardin Ilan-Halimi du XIIe arrondissement de la capitale (Crédit : Times of Israël Staff/Glenn Cloarec)

Il s’inspirera du seul camp existant en France, ouvert en mars à Grande-Synthe (nord) avec l’aide de l’ONG Médecins sans frontières (MSF).

L’ouverture ne se fera pas avant un mois. Le terrain, dont le site n’est pas arrêté, devra être « suffisamment vaste pour accueillir plusieurs centaines de personnes », a ajouté l’édile sans plus de détails.

« Je souhaite que l’Etat soit partenaire », a ajouté Anne Hidalgo, qui joue depuis des mois sa petite musique pour se démarquer d’un exécutif socialiste très impopulaire.

Le gouvernement français souhaite éviter que les migrants se regroupent en un même point et veut les répartir sur l’ensemble du territoire. A Grande-Synthe, il s’était opposé, en vain, au camp de réfugiés voulu par le maire écologiste de cette localité après l’installation de 1.500 personnes sur un champ boueux de la ville.

Dalaï Lama

Pour les migrants syriens, irakiens ou venus de la Corne de l’Afrique, la France est surtout une destination de passage sur la route du Royaume-Uni. Seules 80.000 demandes d’asile y ont été enregistrées en 2015, contre un million en Allemagne.

Ce chiffre a été jugé « trop » élevé par le Dalaï Lama. « Nous ressentons leur souffrance et un être humain qui a de meilleures conditions de vie a la responsabilité de les aider. Mais d’un autre côté, il y en a trop à présent » en Europe, a-t-il déclaré au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Dalaï Lama, le 5 juin 2006 (Crédit : Yancho Sabev/Wikimedia commons)
Dalaï Lama, le 5 juin 2006 (Crédit : Yancho Sabev/Wikimedia commons)

« L’Europe, l’Allemagne en particulier, ne peut devenir un pays arabe, l’Allemagne est l’Allemagne », a ajouté le chef spirituel des Tibétains.

Les arrivées en Europe ont été freinées depuis la conclusion d’un accord entre Bruxelles et Ankara, qui permet depuis le 20 mars de renvoyer vers la Turquie les migrants arrivés en Grèce s’ils ne déposent pas de demande d’asile ou s’ils essuyent un refus.

Depuis les flux en direction de la Grèce ont fortement diminué, selon les chiffres de l’ONU. Les arrivées en Italie, 46.714 migrants sur cinq mois, sont stables, mais cette route est « considérablement plus dangereuse », selon le porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) William Spindler.

Pour alerter sur les drames en mer, une ONG allemadne a diffusé mardi la photo d’un enfant mort noyé, prise le 27 mai au large des côtes libyennes.

« Si vous ne voulez pas voir ces images, arrêtez de les produire ! », explique l’ONG Sea Watch dans le texte qui accompagne l’image. Pour elle, il faut assurer des voies d’entrée légales en Europe pour mettre un terme à cette « tragédie humanitaire ».

Une femme et son enfant dans un camp de réfugiés dans le nord de la France, en février 2016. (Crédit : IsraAID)
Une femme et son enfant dans un camp de réfugiés dans le nord de la France, en février 2016. (Crédit : IsraAID)

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