Bilha et Yakov Inon, 75 et 78 ans : un couple « pilier de sa communauté »
Assassinés dans leur maison par des terroristes du Hamas, à Netiv Haasara, le 7 octobre
Bilha Inon, 75 ans, et son mari Yakov Inon, 78 ans, ont été assassinés par des terroristes du Hamas dans leur maison de Netiv Haasara.
La maison du couple a été incendiée lors de l’attaque du Hamas, et si les restes de Yakov ont été identifiés quelques semaines plus tard, Bilha a continué d’être considérée comme disparue jusqu’en août de cette année, lorsque l’armée a annoncé qu’« une enquête et un examen très poussés » lui avait permis de confirmer sa mort.
Ses proches, depuis longtemps résignés à l’idée de sa mort, avaient fait shiva pour Bilha et Yakov en octobre dernier. Bilha et Yakov laissent dans le chagrin leurs cinq enfants – Mor, Maayan, Maoz, Magal et Magen – et 11 petits-enfants.
Dans une interview à la Douzième chaîne en février dernier, Maayan Inon avait déclaré : « Papa nous a envoyé un message WhatsApp à 7h30 du matin pour nous dire qu’ils se trouvaient dans leur pièce sécurisée, que la maison était fermée à clé et qu’ils entendaient de nombreux tirs et roquettes. »
« À 7 h 45, ils étaient déconnectés et ne répondaient plus », a-t-elle poursuivi. « La maison a été touchée de plein fouet [probablement par un lance-grenades] et a pris feu en moins de quelques minutes. C’était une maison faite de matériaux légers – du plâtre et du contreplaqué -. »
En octobre dernier, dans un article du Guardian, leur fils Magen Enon davait dit : « La douleur est insupportable. Mes parents étaient notre roc, notre ancre, à moi comme au reste de la famille.Notre seule consolation, c’est de savoir qu’ils sont morts ensemble. Inséparables dans la vie comme dans la mort. »
Magen avait ajouté que ses parents « avaient eu une vie épanouissante et heureuse, et connu beaucoup de monde ». Yakov, avait-il précisé, était agronome de profession et Bilha, enseignante pour les tout petits et aussi artiste.
Dans leur testament, Bilha et Yakov avaient demandé à être incinérés et leurs cendres, dispersées sur les terres de Netiv Haasara, ne voulant pas que leur corps prenne de la place sur ces terres.
Au gré d’interviews données à propos du pogrom du 7 octobre, leurs enfants ont rappelé que leurs parents étaient des militants pacifistes de longue date et qu’ils croyaient qu’il fallait tendre la main et construire des ponts.
Maoz Inon a déclaré au New York Times que même en ces temps difficiles, il continuait d’emprunter le chemin de paix « hérité de ma mère. Pour elle. Pour mon père. Il y aura toujours mille raisons de haïr. Un jour, il nous faudra bien faire usage du pouvoir de la réconciliation, du pardon. »
À Haaretz, Maayan a précisé qu’en dépit de leur proximité – quelques mètres – de la frontière de Gaza, « ils se sentaient en sécurité ».
« Mon père disait toujours : ‘On ne peut pas vivre dans la peur’ », a-t-elle rappelé. « Il disait que la peur était une donnée subjective et qu’il ne la ressentait pas vraiment. Ma mère avait eu des moments de peur et d’anxiété. Mais ils avaient quand même choisi de rester parce qu’ils aimaient cette région et les gens qui y vivent, qu’ils étaient des piliers de leur communauté et qu’ils s’y sentaient bien. »