Blinken : les accusations contre le personnel de l’UNRWA sont « hautement crédibles »
Le haut diplomate a jugé particulièrement "troublantes" ces allégations, révélées vendredi dernier, et qui ont amené les Etats-Unis à suspendre temporairement leur financement à l'agence
Les preuves fournies par Israël selon lesquelles une douzaine d’employés de l’UNRWA ont participé à l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre sont « hautement crédibles », a déclaré lundi le secrétaire d’État américain Antony Blinken, alors que des médias ont publié des détails supplémentaires sur les employés impliqués, y compris des photos tirées d’un dossier israélien.
Nous n’avons pas eu la possibilité d’enquêter nous-mêmes sur ces allégations, mais elles sont tout à fait crédibles », a déclaré Blinken lors d’une conférence de presse.
Le chef de la diplomatie américaine a jugé lundi « impératif » que l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) enquête sur les accusations selon lesquelles certains de ses employés ont été impliqués dans l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, tout en jugeant son travail « indispensable ».
A cette date, le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Israël a accusé vendredi plusieurs employés de l’UNRWA d’avoir participé à l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël.
Des employés de l’agence chargée de la prise en charge des réfugiés palestiniens au sein de l’ONU sont soupçonnés d’avoir kidnappé des Israéliens, transporté des munitions et le corps sans vie d’un soldat et ils ont aussi participé à la prise d’assaut meurtrière d’un kibboutz, le 7 octobre, selon un article paru dimanche soir.
Des détails qui, selon le New York Times, figurent dans un dossier qui a été fourni au gouvernement américain. Ces accusations ont amené l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à renvoyer douze salariés et de nombreux pays à décider de stopper leur financement de l’instance.
L’agence a pour sa part annoncé s’être séparée de plusieurs d’entre eux et promis une enquête approfondie.
« L’UNRWA a joué et continue de jouer un rôle absolument indispensable pour s’assurer que les hommes, les femmes et les enfants qui ont désespérément besoin d’aide à Gaza en bénéficient effectivement », a déclaré à la presse M. Blinken.
Le secrétaire d’Etat a ajouté que « cela ne fait que souligner l’importance pour l’UNRWA de s’attaquer à ce problème aussi rapidement, efficacement et minutieusement que possible ».
Le haut diplomate a jugé particulièrement « troublantes » ces allégations, révélées vendredi dernier, et qui ont amené les Etats-Unis à suspendre temporairement leur financement à l’agence.
Bien qu’elle ait suspendu son financement de l’UNRWA, la Maison Blanche a mis en garde contre le rejet de l’ensemble de l’agence des Nations Unies en raison de ces allégations.
« Ne remettons pas en cause le bon travail de toute une agence à cause des mauvaises actions potentielles d’un petit nombre », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, lors d’un point de presse lundi, précisant qu’il ne rejetait pas la gravité des allégations contre les employés de l’UNRWA.
A la question de savoir si les Etats-Unis envisageront de reprendre le financement de l’agence après que l’administration a annoncé une suspension vendredi, M. Kirby a répondu que cela dépendrait des résultats de l’enquête de l’UNRWA.
« Nous comprenons que [l’UNRWA] dépende fortement des contributions des donateurs, et les États-Unis ont été l’un des principaux donateurs pendant de nombreuses années… Raison de plus pour que cette enquête soit crédible, transparente, approfondie et opportune », a-t-il déclaré.
L’UNRWA a déclaré qu’il avait agi rapidement à la suite de ces allégations, mais que les réductions de financement affecteraient les Palestiniens ordinaires.
Les accusations contre l’UNRWA sont les dernières d’une longue série de plaintes israéliennes contre l’agence de l’ONU, notamment parce qu’elle permet que l’incitation à la violence et la haine contre Israël soit enseignée dans ses centaines d’écoles et que certains de ses employés collaborent avec le Hamas. L’administration Trump a suspendu le financement de l’agence en 2018, mais le président américain Joe Biden l’a rétabli.
Les Etats-Unis sont actuellement le principal bailleur de fonds de l’agence onusienne.
Au total, onze pays ont annoncé suspendre tout financement futur à l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens.
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a exhorté dimanche les pays donateurs à garantir la poursuite des opérations de l’agence.
« Personne d’autre ne peut jouer le rôle que l’UNRWA a joué, certainement pas à court terme. Personne n’a la capacité, la structure pour faire ce que l’UNRWA a fait », a encore affirmé M. Blinken.
« De notre point de vue, il est important – plus qu’important, impératif – que ce rôle se poursuive », a-t-il dit.