Campagne contre la répression de l’exhibition des drapeaux palestiniens
Un groupe a collé des posters de pastèque aux couleurs palestiniennes sur des taxis de Tel Aviv, jurant "de ne pas arrêter le combat pour la liberté d'expression"
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Une campagne dénonçant l’arrestation, par la police, des personnes exhibant en public des drapeaux palestiniens et la saisie de ces derniers a eu lieu sur les routes de Tel Aviv mercredi, avec des images de pastèque aux couleurs palestiniennes qui ont fleuri sur les taxis partagés qui sillonnent la métropole.
Le projet – une initiative du groupe Zazim – mouvement d’action communautaire, qui promeut les droits civils et l’anti-racisme – a cherché à souligner la manière dont la police a arrêté à de nombreuses occasions, ces dernières années, des personnes qui brandissaient le drapeau palestinien.
La semaine dernière encore, une jeune femme a été appréhendée pendant la Marche des fiertés, à Haïfa, pour avoir brandi un drapeau palestinien. La police a affirmé qu’elle avait attaqué ses agents lorsque ces derniers avaient tenté de lui confisquer la bannière.
Zazim a placé ses posters – avec une pastèque aux couleurs palestiniennes et un texte, en anglais, disant « Ceci n’est pas un drapeau palestinien » – sur 16 taxis partagés, des taxis qui sont fréquemment utilisés dans le secteur de Tel Aviv.
« Le message que nous voulons transmettre au gouvernement est clair : Nous trouverons toujours le moyen de contourner une interdiction absurde et nous n’arrêterons pas de nous battre pour la liberté d’expression et pour la démocratie, qu’il s’agisse du drapeau des Fiertés ou du drapeau palestinien », a commenté Raluca Ganea, à la tête de l’organisation Zazim.
Il n’y a actuellement aucune loi interdisant l’exhibition du drapeau palestinien mais la police n’hésite pas à procéder à des arrestations, affirmant que le drapeau entraîne des perturbations à l’ordre public – une règle que le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et que le chef de police Kobi Shabtai ont répété aux forces de l’ordre, au mois de janvier.
Un projet de loi prévoyant l’interdiction du drapeau sur les campus universitaires avait été récemment introduite par un membre du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit que dirige Ben Gvir mais le gouvernement a depuis gelé le processus législatif de cette mesure suite à l’indignation exprimée par les doyens des universités et par les groupes de défense des droits civils.
De plus, au mois de mai, la Knesset avait fait avancer un autre projet de loi imposant une amende administrative à hauteur de 10 000 shekels pour l’exhibition des drapeaux des organisations terroristes. Le drapeau palestinien et le drapeau national de l’Autorité palestinienne n’étaient pas inclus.
Aucun de ces projets de loi ne se serait appliqué en Cisjordanie où les drapeaux des groupes terroristes ou les couleurs palestiniennes sont souvent à l’honneur lors des événements universitaires.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.