Campagne épistolaire de Rosh HaShana pour le journaliste américain détenu en Russie
Journaliste au Wall Street Journal et fils de réfugiés juifs d'Union soviétique, Ivan Gershkovich, 31 ans, est emprisonné depuis mars pour espionnage
JTA – Depuis son arrestation par les autorités russes en mars dernier, Evan Gershkovich a pu rester en contact avec le monde extérieur grâce aux lettres de ses amis et de sa famille.
Le cercle de ses correspondants devrait bientôt s’agrandir. Avant Rosh Hashanah, ils seront nombreux, dans le monde entier, à lui envoyer des lettres pour lui souhaiter une bonne année.
Journaliste au Wall Street Journal et fils de réfugiés juifs d’Union soviétique, Gershkovich, 31 ans, est détenu depuis mars pour des faits d’espionnage que le gouvernement des États-Unis, le journal et l’intéressé nient avec véhémence. Il n’a pas encore été jugé.
Depuis son arrestation, chaque fête religieuse juive est l’occasion de demander sa libération. Avant le début de Rosh HaShana, le nouvel an juif dont la célébration commence dans la soirée du vendredi 15 septembre, les Fédérations juives d’Amérique du Nord ont lancé une campagne pour que Gershkovich reçoive des lettres lui souhaitant une « Shana tova », une bonne année.
« Nous sommes profondément préoccupés par le bien-être d’Evan », a déclaré Eric Fingerhut, directeur de l’organisation, par voie de communiqué. « Dans le monde entier, les Juifs seront avec leurs proches pour Rosh HaSana et le mieux que nous puissions faire, en tant que communauté, est de lui faire savoir que nous pensons à lui et que nous sommes solidaires. »
Le porte-parole de la Fédération a fait savoir que l’organisation espérait un « grand » nombre de lettres. Mais pour parvenir à leur destinataire, a ajouté le porte-parole, les lettres doivent être traduites en russe et vérifiées : c’est ce qu’imposent les autorités russes. Pour gagner du temps, les fédérations feront de toutes ces lettres un unique message « collectif », condensé et inspiré des lettres de chacun. Le nombre des signataires sera précisé.
Cette lettre « collective » sera envoyée à Gershkovich par l’intermédiaire de ses avocats. Le texte intégral des lettres sera envoyé aux parents de Gershkovich, dans le New Jersey, qui ont été informés de l’organisation de cette campagne. Les lettres seront acceptées jusqu’au 15 septembre.
Les fêtes religieuses juives ont été l’occasion de précédents appels à la libération de Gershkovich. Peu de temps après son arrestation en mars, Shayndi Raice, une de ses collègue du Wall Street Journal installée en Israël, a lancé un appel aux Juifs du monde entier pour qu’une place soit laissée à leur table du Seder, par solidarité envers Gershkovich. Cet appel, amplement relayé, n’est pas sans rappeler une campagne des années 1960 menée au profit de la communauté juive soviétique.
« Vous allez célébrer la liberté, alors joignez-vous à nous pour demander la libération d’Evan », avait écrit Raice sur X, le réseau social précédemment connu sous le nom de Twitter.
La détention provisoire de Gershkovich a été prolongée à plusieurs reprises et les espoirs des autorités américaines portent sur un possible échange de prisonniers, qui n’a pas abouti ces dernières semaines.