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Canada : Un sergent de l’armée sanctionné pour des propos antisémites

K.E. Bluemke, qui a plaidé coupable, n'a pas été rétrogradé ; 12 participants au cours, dont l'un était juif, ont porté plainte pour les propos tenus sur les juifs et la Shoah

Des soldats canadiens participent aux exercices militaires de l'OTAN sur un terrain d'entraînement à Kadaga, en Lettonie, le 13 septembre 2021. (Crédit : Roman Koksarov/AP)
Des soldats canadiens participent aux exercices militaires de l'OTAN sur un terrain d'entraînement à Kadaga, en Lettonie, le 13 septembre 2021. (Crédit : Roman Koksarov/AP)

JTA – Un sergent de l’armée canadienne né en Allemagne a écopé d’une amende d’environ 2 200 dollars et d’une « réprimande sévère » après avoir fait des blagues sur la Shoah pendant une formation d’infanterie.

L’officier de 38 ans n’a pas été rétrogradé, sanction qui a été néanmoins envisagée par le tribunal militaire.

Le sergent, identifié comme K.E. Bluemke, a plaidé coupable en octobre dernier devant une cour martiale de l’Ontario pour un chef d’accusation de « conduite préjudiciable au bon ordre et à la discipline ». Il a été inculpé après les témoignages de 12 participants à la formation indiquant qu’il avait fait de multiples blagues à caractère antisémite ainsi que des remarques sur les juifs et le Shoah.

Selon les actes de procédure, révélés vendredi par CTV News Vancouver Island, Bluemke a commencé la formation en demandant : « Y a-t-il des juifs ici ? ». Et il n’a pas arrêté, tout au long de cette formation, de faire des remarques telles que : « Magnez-vous avec la même urgence qu’un certain groupe qui a fui l’Allemagne en 1939 » ou « Pourquoi les juifs ont-ils un gros nez ? Parce que l’air est gratuit ».

Le juge militaire qui a prononcé la sanction s’est dit affligé par les blagues sur la Shoah.

« J’ai beaucoup de mal à trouver le mot juste pour qualifier l’utilisation de stéréotypes et la référence aux horreurs indicibles subies par la communauté juive avant et pendant la Seconde Guerre mondiale dans le but de tenir des propos désobligeants présentés sous forme de blagues », a écrit le le juge, Cmdr. Martin Pelletier, dans sa décision. « Et le mot ‘désobligeant’ est bien trop faible. À mon avis, ces propos sont tout à fait révoltants. Ce genre de comportement, quel que soit le militaire [au sein de l’armée canadienne] qui l’adopte, devrait faire bondir tout soldat raisonnable et lui inspirer des inquiétudes quant à son appartenance à la même organisation que l’auteur de l’acte »

La procédure offre un aperçu de la manière dont l’armée canadienne appréhende les individus qui auraient des penchants néo-nazis, un problème qui prend de l’ampleur dans les rangs des forces armées de nombreux pays. L’Allemagne a été confrontée à la montée des extrémistes de droite dans ses rangs, et selon le quotidien Roll Call, un article publié en 2020 par le Pentagone indique que « malgré un faible nombre de cas en termes absolus, les individus ayant des affiliations extrémistes et une expérience militaire constituent un problème pour la sécurité nationale des États-Unis en raison de leur capacité avérée à exécuter des actions qui peuvent avoir un impact important. » L’aviateur de la Garde nationale, récemment arrêté pour avoir divulgué des documents de renseignement, aurait également proféré des invectives antisémites en ligne.

Bluemke est né à Potsdam, en Allemagne, et a immigré au Canada en 1995, alors qu’il était enfant. Il s’est engagé dans l’armée canadienne en 2002, après avoir terminé ses études secondaires.

Les soldats participant à la formation ont décrit le comportement de Bluemke comme « offensant, humiliant et non professionnel », selon les documents du tribunal. Le témoignage d’un soldat juif a été cité par le juge Pelletier comme une « circonstance aggravante » dans la condamnation de Bluemke.

Selon le témoignage du soldat identifié comme le caporal-chef Mahar, les propos de Bluemke, qu’ils aient été tenus sur le ton de la plaisanterie ou non, étaient « extrêmement dérangeants ». Mahar a ajouté dans sa déposition que ces propos avaient à un tel point érodé sa confiance et mis en colère qu’il ne parvenait plus à retenir ce qui lui était enseigné.

Un autre caporal-chef participant à la formation a déclaré, d’après les documents du tribunal, que Mahar s’était très bien débrouillé et qu’il n’avait pas l’impression que ce dernier avait été affecté négativement par les commentaires de Bluemke. Pelletier a néanmoins reconnu dans sa décision que le préjudice subi par le participant juif pouvait ne pas avoir été perçu par les autres membres du groupe.

Pelletier a cité « le préjudice causé à Cplc Mahar par cette conduite, tel qu’il est détaillé dans la déclaration de la victime présentée en preuve, même si cette souffrance ressentie n’a pas nécessairement été extériorisée et été exposée aux autres ».

Le juge Pelletier a écrit que Bluemke avait suivi une thérapie et une probation avec succès, mais il a condamné ses remarques dans son jugement de condamnation.

« Il a fait des commentaires désobligeants et même humiliants à l’égard d’une communauté entière qui a subi des dommages indicibles au cours de l’histoire », a déclaré Pelletier. « Cette conduite doit être sanctionnée par des peines qui ont un impact symbolique suffisamment fort et un impact personnel important sur le contrevenant ».

Dans son blâme sévère, Pelletier a déclaré : « Sergent Bluemke, je ne peux pas sous-estimer à quel point je suis concerné par la conduite que vous avez affichée devant les recrues de la formation en 2021 et je tiens à ce que vous réalisiez que j’ai sérieusement envisagé de vous rétrograder au rang de caporal. J’espère que cette audience de condamnation vous a donné l’occasion de réfléchir à vos erreurs et vous a convaincu de faire mieux à l’avenir. J’ai décidé de vous donner une chance de poursuivre vos efforts de réhabilitation, sur la base de ce que j’ai entendu de la part de ceux qui ont témoigné en votre faveur ».

Il a ajouté : « Vous ne me reverrez peut-être pas, mais vous les reverrez. J’espère que vous ne les décevrez pas en récidivant ».

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