Caricature anti-Dershowitz : les rédacteurs du journal de Berkeley s’excusent
The Daily Californian regrette que la caricature, considérée comme antisémite, "fait oublier la discussion que l'artiste essayait de lancer"
![La caricature antisémite contre Alan Dershowitz à l'université de Californie publiée dans le journal étudiant de Berkeley, en octobre 2017. (Crédit : Twitter via JTA) La caricature antisémite contre Alan Dershowitz à l'université de Californie publiée dans le journal étudiant de Berkeley, en octobre 2017. (Crédit : Twitter via JTA)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2017/10/Screen-Shot-2017-10-25-at-2.46.49-PM-640x400.png)
Les rédacteurs du journal étudiant de l’université de Californie à Berkeley se sont excusés pour « la douleur et la colère » causées par une caricature qui, selon les critiques, contient des images antisémites.
La note de l’éditeur a été ajoutée à la caricature mercredi, une semaine après sa parution dans The Daily Californian. La caricature n’a pas été retirée du site Web du journal.
La note précisait : « l’intention de l’artiste était de faire valoir que le contenu de la récente conférence de l’avocat des libertés civiles et professeur émérite du Hasard Law School Alan Dershowitz à l’université Berkeley était hypocrite. Nous regrettons que le rendu artistique ait fait oublier de la discussion que l’artiste essayait de lancer. »
La caricature publiée il y a une semaine dans le Daily Californian dépeint un Dershowitz grimaçant, la tête sortant d’un panneau portant un drapeau israélien et où l’on peut voir des silhouettes d’enfants heureux. Ce panneau porte le titre « l’argument libéral pour Israël », le thème du récent discours du professeur de la faculté de droit de Harvard à l’université.
Derrière le panneau, Dershowitz marche sur un homme portant un drapeau palestinien, et brandit un soldat israélien tirant sur un homme non armé baignant dans une mare de sang. Dans la version en ligne, seul le drapeau palestinien, le soldat et le sang sont en couleurs.
Dans une lettre adressée à l’éditeur, publiée mardi dans The Daily Californian, la doyenne Carol Christ a qualifié la caricature d’ « offensante, épouvantable et profondément décevante. » Elle a ajouté que « son imagerie antisémite est directement liée à l’ancienne accusation de ‘meurtre rituel’ qui a accusé à tort les Juifs de meurtre rituel »
Dershowitz a pris la parole à l’université le 11 octobre.
![Alan Dershowitz at NEP Studios à New York, le 3 février 2016 (Crédit : John Lamparski/Getty Images for Hulu, via JTA) Alan Dershowitz at NEP Studios à New York, le 3 février 2016 (Crédit : John Lamparski/Getty Images for Hulu, via JTA)](https://static.timesofisrael.com/fr/uploads/2017/10/dersh-1.jpg)
« Les critiques que nous avons reçues nous réaffirment le besoin d’un œil éditorial plus critique et d’une meilleure compréhension de l’histoire violente et des manifestations contemporaines de l’antisémitisme », écrit Karim Doumar, le rédacteur en chef.
« Nous apprécions ceux qui ont tendu la main pour nous aider à mieux comprendre ces problèmes. Nous allons accepter leur aide. »
Le directeur exécutif de Berkeley Hillel, le rabbin Adam Naftalin-Kelman, qui a également critiqué, font partie de ceux qui ont apporté leur aide.
Dans une interview accordée lundi au Daily Wire, Naftalin-Kelman a expliqué qu’il défendait le droit des éditeurs étudiants à publier la caricature même s’il estimait qu’elle était profondément antisémite.
« Il ne fait aucun doute que cette caricature abominable était une expression néo-nazie de gauche », a-t-il écrit.
Quelques heures après le discours de Dershowitz à l’université de Californie de Berkeley le 11 octobre, une affiche annonçant l’événement a été retrouvée avec une croix gammée sur le visage de Dershowitz.
À l’origine, le discours avait été interdit par l’université parce que les organisateurs de sa visite n’avaient pas donné à la police du campus le préavis de huit semaines requis pour l’événement — une exigence qui ne s’applique qu’aux intervenants n’appartenant pas au département. À la suite de cette annonce, la faculté de droit a accepté de co-parrainer son intervention.