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Ce qu’a dit Emmanuel Macron à son homologue iranien

Les deux chefs d'Etats ont discuté "la responsabilité de l'Iran à soutenir une désescalade générale" au Proche-Orient, du programme nucléaire iranien et des otages français détenus en Iran

Le président français Emmanuel Macron (G) rencontre le président iranien Masoud Pezeshkian (D) en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2024. (Crédit : Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) rencontre le président iranien Masoud Pezeshkian (D) en marge de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2024. (Crédit : Ludovic MARIN / AFP)

Le président français Emmanuel Macron a rencontré son homologue iranien Massoud Pezeshkian mardi en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, alors que la communauté internationale redoute une « guerre généralisée » au Proche-Orient, a annoncé l’Elysée.

L’entretien a débuté vers 19H30 (23H30 GMT), a constaté un photographe de l’AFP. Le chef de l’Etat français, arrivé mardi à la mi-journée à New York, doit prendre la parole mercredi à la tribune de l’ONU.

Emmanuel Macron s’est déjà entretenu à deux reprises cet été par téléphone avec Massoud Pezeshkian en pleine escalade militaire entre l’Iran et ses alliés d’une part et Israël de l’autre.

Le 7 août, il a exhorté son pays à « sortir de la logique de représailles » et à « tout faire pour éviter une nouvelle escalade militaire » dans la région, après l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran.

Le 29 juillet, il lui avait déjà tenu ce discours, appelant l’Iran à « cesser son soutien aux acteurs déstabilisateurs ».

La rencontre de mardi eu lieu alors que la communauté internationale redoute un embrasement au Proche-Orient. Un nouveau front s’est en effet ouvert entre Israël et le Hezbollah au Liban, au terme de plus de onze mois de tirs quasi quotidiens de la part des terroristes chiites pro-Iran sur le nord d’Israël, le groupe affirmant agir pour soutenir Gaza pendant la guerre qui s’y déroule.

« Le Président de la République a souligné la responsabilité de l’Iran à soutenir une désescalade générale et à user de son influence en ce sens auprès des acteurs déstabilisateurs qui recueillent son soutien pour avancer vers un cessez-le-feu à Gaza et une cessation des hostilités », a indiqué mardi le palais présidentiel français.

Programme nucléaire iranien

Emmanuel Macron et Massoud Pezeshkian ont aussi évoqué le programme nucléaire iranien.

Il « a redit sa grande préoccupation face à la trajectoire du programme nucléaire iranien » et « a appelé l’Iran à coopérer pleinement avec l’AIEA pour travailler à la recherche d’une solution diplomatique sur le sujet », indique l’Elysée.

L’Iran accumule mois après mois des réserves toujours plus importantes d’uranium enrichi à 60 %, proche des 90 % nécessaires pour élaborer une bombe atomique.

Un agent de sécurité iranien en tenue de protection traversant une partie de l’usine de conversion d’uranium située à l’extérieur de la ville d’Ispahan, en Iran, sur une photo d’archive datant du 30 mars 2005. (Crédit : Vahid Salemi/AP)

Depuis 2021, il a en outre fortement réduit les inspections des sites. Des caméras de surveillance ont été débranchées et l’accréditation d’un groupe d’experts a été retirée.

Cette situation lui a valu l’adoption d’une résolution critique lors du précédent Conseil des gouverneurs début juin, d’une portée symbolique à ce stade.

Depuis l’élection en juillet du président iranien, Téhéran a exprimé son souhait de relancer des négociations pour ranimer l’accord conclu en 2015 avec les pays européens de l’E3 (Paris, Londres, Berlin), Washington, Moscou et Pékin.

Ce pacte connu sous l’acronyme JCPOA était censé encadrer ses activités atomiques en échange d’une levée des sanctions internationales.

Mais il a volé en éclats après le retrait américain décidé en 2018 par le président d’alors, Donald Trump. Des tractations menées à Vienne ont échoué à l’été 2022.

Pendant sa campagne électorale, Massoud Pezeshkian avait appelé à des « relations constructives » avec Washington et les Européens, afin de « sortir l’Iran de son isolement », suscitant l’espoir d’une reprise des discussions sur le nucléaire.

Au cours de la rencontre mardi, Emmanuel Macron a par ailleurs « vivement condamné le transfert de missiles balistiques de l’Iran à la Russie et mis en garde le président iranien contre la poursuite par la République islamique d’Iran de son soutien à la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine ».

Otages français détenus en Iran

Macron a également exhorté son homologue iranien à libérer « sans délai » les trois ressortissants français « arbitrairement retenus otages dans les prisons iraniennes depuis deux ans ».

Déplorant leurs conditions de détention « indignes », le président français a répété que c’était un « impératif préalable à toute amélioration de la relation bilatérale avec la France ».

Une femme, tenant une photo de l’enseignante française Cécile Kohler, détenue en Iran depuis mai 2022 avec son compagnon Jacques Paris, participe à un rassemblement place de la République à Paris, le 23 mars 2024, pour soutenir et demander la libération des citoyens français détenus en Iran. (Crédit : Kiran Ridley/AFP)

Le couple formé par Cécile Kohler et Jacques Paris avaient été arrêtés en mai 2022, accusés d’être des espions, de même qu’un prénommé Olivier, dont le nom de famille n’a pas été rendu public.

La diplomatie française qualifie ces prisonniers d' »otages d’Etat ».

L’Iran est accusé d’arrêter sans motif des Occidentaux et de s’en servir comme monnaie d’échange lors de négociations d’Etat à Etat.

L’an passé, Téhéran avait libéré deux Français Benjamin Brière et Bernard Phelan qui a aussi la nationalité irlandaise. En juin dernier, c’est Louis Arnaud qui avait été libéré.

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