Ce que vous devez savoir sur Telegram, l’appli utilisée par le Hamas pour sa propagande
La plateforme a récemment bloqué certaines chaînes du groupe terroriste après l'arrestation de son fondateur, né en Russie, recherché par les autorités françaises qui cherchent à réprimer les contenus illicites
JTA — Telegram, plateforme de messagerie qui bénéficie d’une cote de popularité immense, application particulièrement chérie par l’extrême-droite et utilisée par les deux parties en lice dans le contexte de la guerre qui oppose actuellement Israël au Hamas, s’est soudainement retrouvée dans la ligne de mire des autorités européennes chargées de la réglementation et du respect de la loi.
C’est ainsi que les autorités françaises ont appréhendé – une surprise – le fondateur et directeur-général de Telegram à la fin du mois d’août. Une arrestation qui représente un tournant dans les efforts croissants déployés par les gouvernements qui veulent faire assumer leurs responsabilités aux réseaux sociaux concernant les contenus souvent illégaux et violents qu’ils hébergent.
Au début du mois, après un examen minutieux de ses politiques en matière de modération des contenus qui étaient jusque-là relativement laxistes, Telegram a interrompu la diffusion de plusieurs chaînes du Hamas, notamment de celle qui était considérée comme le principal outil de communication du groupe avec ses partisans.
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La guerre avait éclaté après le pogrom qui avait été commis par les hommes armés du Hamas aidés de civils palestiniens, le 7 octobre 2023, dans le sud d’Israël – des milliers de terroristes avaient franchi la frontière séparant l’enclave côtière de l’État juif. Ils avaient massacré plus de 1 200 personnes, des civils en majorité, et ils avaient kidnappé 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza. 97 captifs se trouveraient encore dans les geôles du groupe terroriste palestinien – la mort de 33 d’entre eux a été confirmée par l’armée israélienne.
« C’était écrit », déclare Samuel Woolley, spécialiste de la désinformation qui travaille à l’université de Pittsburgh, à la Jewish Telegraphic Agency. « Nous allons assister à l’adoption continue de législations visant à réprimer les différents usages illicites des réseaux sociaux et autres applications de messagerie telles que Telegram ».
Mais qu’est-ce que Telegram, très exactement ? Que se passera-t-il donc ensuite pour ses abonnés – selon les estimations, la plateforme compte près d’un milliard d’utilisateurs ? Et quel impact pour Israël, où la messagerie est devenue une source d’information de premier plan ?
Voici les informations qu’il faut retenir sur cette application aussi prisée que controversée.
Qu’est-ce que Telegram ?
Telegram se présente comme « une application de messagerie dont les principaux atouts sont la rapidité et la sécurité ». Elle compte plus de 950 millions d’utilisateurs actifs. Elle fonctionne comme WhatsApp ou Signal, en autorisant ses usagers à s’envoyer des messages cryptés.
Mais il semble peut-être plus juste d’intégrer Telegram dans la liste des plateformes du type Facebook ou X, anciennement Twitter. Les utilisateurs peuvent rejoindre des « groupes » qui peuvent réunir jusqu’à 200 000 personnes ou des « chaînes » dont le nom nombre d’abonnés est illimité. Ces dernières fonctionnent comme des flux, et les administrateurs y partagent des messages avec les membres.
L’application Telegram a été fondée par l’entrepreneur russe Pavel Durov en 2013 – la plateforme a succédé à l’autre application extrêmement populaire qu’il avait créée, VKontakte ou VK, une sorte de Facebook russe. Après des pressions exercées par le Kremlin qui le sommait de transmettre les données des utilisateurs aux services de sécurité russes, Pavel Durov a vendu ses parts dans l’entreprise et il a fui la Russie avant de s’attaquer à son nouveau projet : Telegram.
Une histoire essentielle pour bien comprendre le mode de fonctionnement de Telegram.
« Il fait tout pour rester indépendant des gouvernements des nations, une attitude qui s’inscrit dans la tradition de résistance face au gouvernement russe », explique Kilian Bühling, chercheur à l’institut allemand Weizenbaum et expert en mobilisation numérique.
Pourquoi les extrémistes adorent-ils Telegram ?
Les mouvements d’extrême-droite qui se développent en Europe ont trouvé un foyer naturel avec Telegram, qu’ils utilisent pour propager leur idéologie, séduire un nouveau public et organiser des manifestations IRL. Le groupuscule Reichsbürger – qui considère l’Allemagne comme toujours occupée par les Alliés, estimant que le pays n’est pas un État souverain – est l’un d’eux. Il a organisé une tentative de coup d’État – en partie par le biais de Telegram – une initiative qui a été finalement déjouée par les autorités allemandes en 2022 qui ont découvert une cache de près d’un demi-million d’euros et tout un arsenal d’armements.
Plusieurs raisons expliquent pourquoi cette application en particulier favorise la mobilisation.
L’application Telegram s’est bâtie une réputation, celle de ne se soumettre à aucune intervention gouvernementale. Comme en Russie, Durov s’est longtemps moqué des demandes faites par les gouvernements ou par les services de police concernant les données des utilisateurs, contrairement à d’autres réseaux sociaux. Cette attitude a contribué à l’arrestation de l’entrepreneur : Les autorités françaises l’ont notamment mis en examen, entre 12 autres chefs d’inculpation, pour son « refus de communiquer » des informations aux autorités, des informations nécessaires pour mener à bien des enquêtes.
Et cette attitude s’étend également à la politique mise en place par Telegram en matière de modération des contenus. Alors que la plupart des plateformes emploient des équipes chargées de surveiller les contenus publiés, tentant de supprimer les expressions d’antisémitisme explicites et autres discours de haine, les règles de Telegram en matière de publication sont relativement peu nombreuses.
Les « conditions d’utilisation » ne comptent que 100 mots (voire 97 si l’on ne compte pas les mots « termes », « de » et « utilisation »). L’application indique interdire les spams, la promotion de la violence et les contenus pornographiques illégaux.
L’application est aussi réputée en ce qui concerne le respect de la vie privée – mais les experts en protection des données affirment qu’il s’agit essentiellement d’une nouvelle pirouette. Le seul cryptage qui existe sur l’application porte sur les messages individuels. Mais même dans ce cas précis, les utilisateurs doivent choisir d’activer la fonction : ainsi, ce cryptage n’est pas un paramètre automatique comme c’est le cas sur Signal, sur WhatsApp et sur Facebook Messenger. De nombreux spécialistes affirment que le chiffrement de Telegram n’est pas à la hauteur.
« Telegram a très bien réussi à se faire passer pour une application sécurisée », affirme Jan Penfrat, conseiller politique au sein d’European Digital Rights, une association d’organisations européennes à but non-lucratif qui se consacre aux problématiques relatives à la vie privée en ligne.
En outre, les fonctionnalités de l’application servent les objectifs de l’extrême-droite qui cherche à diffuser des messages à un large public, à offrir une meilleure caisse de résonance aux médias alternatifs et à créer le lien entre mouvements régionaux et mouvements nationaux – le tout à l’abri des regards.
Penfrat souligne la possibilité, sur la plateforme, de créer de grands groupes ou des chaînes populaires, ajoutant que « si vous pouvez le faire sans aucune modération, cela peut être évidemment très attrayant pour les gens qui veulent diffuser des contenus illégaux. »
Qu’en disent les organismes de veille juifs ?
Les groupes de veille supplient les gouvernements – et la plateforme elle-même – de faire davantage pour faire disparaître les contenus extrémistes. En 2021, Hope Not Hate, une organisation qui lutte contre l’extrémisme, a écrit une lettre ouverte à Telegram, expliquant comment la plateforme servait à diffuser et à amplifier la rhétorique antisémite. La lettre faisait notamment référence à une chaîne hébergée par GhostEzra, pseudonyme d’un propagandiste antisémite de premier plan qui comptait à l’époque 330 000 abonnés sur Telegram.
« Nos recherches ont révélé que votre plateforme, plus que toutes les autres, est utilisée par des réseaux d’extrême-droite qui prônent la terreur et qu’elle abrite les contenus antisémites les plus extrêmes, les plus génocidaires et les plus directement violents », était-il écrit dans la lettre. « Nous demandons à Telegram d’afficher de la cohérence et de prendre des mesures sérieuses contre les contenus terroristes qui sont encore présents sur la plateforme et qui mettent en danger les communautés juives et d’autres minorités ».
Parmi les signataires figuraient des membres du Parlement britannique ainsi que les responsables d’un certain nombre d’organisations juives, telles que le Board of Deputies of British Jews, l’organisation-cadre des communautés juives britanniques.
Cet été, le Center for Countering Digital Hate, une organisation à but non-lucratif qui défend les libertés civiles, a demandé au gouvernement britannique et à des plateformes comme Telegram de supprimer les contenus racistes visant les migrants dans le sillage des émeutes d’extrême-droite qui ont secoué, cet été, le Royaume-Uni.
L’Anti-Defamation League (ADL), qui a mené des campagnes de lobbying qui prenaient pour cible Facebook et X, des campagnes qui avaient pour objectif de persuader les deux géants de faire davantage pour lutter contre les discours de haine, a également suivi l’expansion de l’extrémisme sur Telegram. Le groupe a constaté, a-t-il fait savoir, une proportion inhabituellement élevée de contenus antisémites sur Telegram en 2020. Il a ajouté qu’après le 7 octobre 2023, il a enregistré une hausse de 433 % des messages appelant à la violence à l’encontre des Juifs, à l’encontre des Israéliens ou à l’encontre des sionistes. Les discours de haine restent beaucoup plus nombreux depuis le pogrom du 7 octobre, note Oren Segal, qui dirige le Centre sur l’extrémisme au sein de l’ADL.
« Telegram est la plateforme favorisée par les antisémites, quel que soit leur spectre idéologique », explique-t-il. « Tous ceux qui ont pour mission de surveiller l’antisémitisme connaissent très bien Telegram, parce que cette plateforme est déterminante et parce que des groupes antisémites et extrémistes divers l’exploitent pour diffuser leur propagande ».
Mais contrairement aux plateformes de réseaux sociaux plus classiques, avec lesquelles l’ADL a travaillé et que l’organisation a également ouvertement critiquées à l’occasion, Telegram est difficile à aborder sur le thème de la lutte contre les discours de haine parce que l’application se refuse à reconnaître l’ampleur de la problématique, dit Segal.
« Pour qu’une plateforme s’engage sur ces questions, il faut qu’elle montre qu’elle se préoccupe des problèmes qui se posent et qu’elle est prête à réagir », dit-il. « Pour résoudre un problème, encore faut-il admettre qu’il y en a un ».
Yfat Barak-Cheney, directrice des technologies et des droits de l’Homme au sein du Congrès juif mondial, estime que Telegram est une « porte d’entrée pour la propagande terroriste sur les plateformes de réseaux sociaux. » Elle fait part des mêmes frustrations que Segal.
« Nous avons mis les informations nécessaires à la disposition des responsables gouvernementaux et des institutions internationales et nous demandons depuis longtemps la mise en place de mesures réglementaires », indique-t-elle. « Mais à ce jour, la plateforme n’a tenu compte d’aucun appel réclamant une surveillance renforcée et une modération accrue ».
Comment Telegram a-t-il été utilisé en Israël et dans la région depuis le 7 octobre ?
Telegram, dont le siège est à Dubaï, est populaire au Moyen-Orient et ce depuis longtemps. Son utilisation s’est renforcée en Israël comme dans toute la région depuis le 7 octobre. Un phénomène qui s’explique en partie par le fait que l’armée israélienne et le Hamas l’ont utilisé comme plate-forme de messagerie de premier plan.
En octobre 2023 – le mois qui devait être marqué par le massacre barbare commis par le Hamas dans le sud d’Israël et par le déclenchement de la guerre – environ 2,5 millions d’utilisateurs étaient actifs, chaque semaine, sur Telegram en Israël, selon Sensor Tower, soit environ un Israélien sur quatre.
Il est plus difficile d’obtenir des statistiques sur l’usage que font les Palestiniens de la plateforme – mais Telegram a été le principal outil de communication du Hamas tout au long de la guerre. Ses membres ont utilisé l’application pour partager des vidéos en direct de l’attaque du 7 octobre, avec souvent des scènes d’horreur effroyable, et ils s’appuient sur Telegram pour diffuser différents contenus à leurs abonnés dans le monde entier.
Les terroristes ont également mis en ligne des images montrant les otages – cela a notamment été le cas de Hersh Goldberg-Polin, qui a été récemment assassiné par le groupe aux côtés de cinq autres captifs.
Dans les jours qui avaient suivi le 7 octobre, l’audience de la chaîne Telegram de l’aile armée du Hamas avait presque été multipliée par quatre, drainant plus de 700 000 abonnés. Selon le New York Times, les contenus de la chaîne principale ont été regardés de façon exponentielle si on compare les chiffres avec ceux des mêmes messages lorsqu’ils étaient postés sur l’application du groupe terroriste.
A ce moment-là, des pressions avaient été exercées sur l’application en faveur de l’interdiction des chaînes alignées sur le Hamas – ce qu’avaient fait d’autres plateformes, telles que Facebook et X. Pour sa part, Durov s’était opposé à cette mesure dans un premier temps, affirmant que le Hamas utilisait l’application pour avertir les civils des bombardements en amont de ces derniers, leur permettant de quitter les zones périlleuses. Mais il avait fini par céder – un rare cas de modération de contenu – en mettant en place des restrictions sur les chaînes qui restaient néanmoins limitées, puisqu’elles ne touchaient que les appareils Apple et Google. Telegram avait toutefois proposé des solutions permettant de contourner l’interdiction et des mois plus tard, les contenus sont encore repérables et il est encore possible de les partager.
La situation semble avoir quelque peu changé ces derniers jours, Telegram paraissant avoir bloqué l’accès à la chaîne principale du Hamas dans le sillage de l’arrestation de Durov et d’une série de reportages sur le laxisme des politiques mises en œuvre par l’application.
L’armée israélienne utilise également Telegram pour diffuser ses messages et pour faire part d’informations officielles et autres avertissements – les activations des sirènes d’alerte à la roquette dans le pays, par exemple – ainsi que pour mettre à disposition de ses plus de 135 000 abonnés ses communiqués de presse. Des journalistes israéliens de premier plan comme Amit Segal, des militants politiques comme Shadow, rappeur de droite et provocateur, et des agences du gouvernement comme le ministère de la Santé ont également des chaînes populaires sur la plateforme.
Telegram est particulièrement utile en temps de guerre et si le réseau de téléphonie cellulaire est perturbé dans la mesure où il peut fonctionner en WIFI. « L’utilisation de ce type d’application pour envoyer simplement des messages, lorsque les SMS ne sont pas disponibles, est un grand avantage », déclare Woolley.
Toutefois, à la suite de l’attaque du 7 octobre, l’Association israélienne d’Internet, qui cherche à encourager la sécurité et la transparence sur la Toile, a mis en garde les Israéliens contre une utilisation sans entrave de Telegram.
« Au vu du pogrom commis par le Hamas, de la guerre actuelle à Gaza et de la nécessité d’obtenir des informations à la fois urgentes et actuelles, des milliers d’Israéliens ont choisi de rejoindre l’application Telegram », est-il écrit dans une déclaration de l’association. « Nous recommandons d’interdire le téléchargement de l’application chez les jeunes, étant donné qu’elle propose des contenus blessants, violents et ce, sans modération ni contrôle appropriés, et qu’elle ne dispose pas d’un outil de signalement fonctionnel ».
Des soldats de l’armée israélienne ont également utilisé l’application à des fins illicites. Les membres d’une unité chargée de la guerre psychologique, au sein de Tsahal, ont exploité une chaîne qui était appelée « 72 vierges – non censuré », qui diffusait des vidéos d’une violence extrême, montrant notamment des civils morts au début du conflit. Les intervenants y tenaient des propos ouvertement racistes.
L’armée israélienne avait nié ces accusations dans un premier temps, disant dans un deuxième temps au quotidien Haaretz que le compte avait été géré sans autorisation préalable.
Et maintenant ?
L’avenir de l’application est mis en suspens dans la mesure où elle est confrontée à deux menaces existentielles.
La première provient du système judiciaire français. Durov a été mis en examen pour complicité de diffusion de matériel pédopornographique, pour complicité dans la vente de produits stupéfiants et d’aide au crime organisé. Il a été libéré contre une caution d’un montant de cinq millions d’euros. Il a reçu l’ordre de rester en France jusqu’à son éventuel procès.
La seconde menace est celle que fait planer la nouvelle loi historique qui a été adoptée par l’Union européenne sur la désinformation et sur les incitations à la haine, la dite « loi sur les services numériques », qui aura pour conséquence que l’application devrait faire l’objet d’un examen particulièrement minutieux.
Mais il y a un problème. Les mécanismes d’application – lourds – de la loi sur les services numériques n’entrent en vigueur que pour les « très grandes plateformes en ligne » comptant plus de 45 millions d’utilisateurs au sein de l’Union européenne. Telegram affirme n’en compter que 41 millions, ce qui lui permettrait de se soustraire à l’autorité des régulateurs. L’application pourrait encourir une amende allant jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires.
Selon une enquête qui a été réalisée par le Financial Times, l’UE cherche actuellement à déterminer si Telegram a falsifié ces chiffres. Si l’application devait être prise en défaut, elle pourrait être contrainte de mettre en place des politiques de modération du contenu, sous peine de s’exposer à de lourdes sanctions financières.
« Si les entrepreneurs et les entreprises technologiques ne veulent pas au moins venir à la table pour discuter de ce qui peut être fait, comme cela semble être le cas avec Durov, alors ils deviendront malgré eux des exemples », indique Woolley.
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