Cérémonie d’investiture de la nouvelle Knesset en pleine crise politique
La démocratie israélienne fait face à une urgence, a déclaré le président Reuven Rivlin lors de la cérémonie, alors que le pays risque de se diriger vers de nouvelles élections

Le président Reuven Rivlin a été accueilli par le président de la Knesset, Yuli Edelstein, la secrétaire générale de la Knesset, Yardena Muller Horovitz, et des élèves de sixième du lycée Modiin Ariel lors de cette nouvelle cérémonie d’investiture.
Le président a déposé une couronne sur le monument de la Knesset à la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur avant de rencontrer en privé Edelstein et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, puis a conduit les 120 députés à la séance plénière pour leur première session officielle.
Seuls huit nouveaux députés ont été investis. Matan Kahana, député de Yamina, est devenu le 1 000e membre du parlement israélien.
Le président Rivlin a reconnu les critiques à l’égard de ses efforts de constituer un gouvernement d’union entre le Likud et Kakhol lavan après que les deux partis ont manqué de sièges avec leurs alliés pour former une coalition après les élections du mois dernier. « C’est légitime et cela contient une part de vérité », a-t-il dit.
Bien que sa fonction soit en grande partie honorifique, M. Rivlin a indiqué qu’il s’agit de périodes où un président doit intervenir « dans l’exercice de ses fonctions officielles », par exemple lorsqu’aucun parti n’a le moyen évident de former un gouvernement.
« Je le sais – nous sommes confrontés à un temps de crise pour la Maison de Jacob, à une urgence pour la sécurité d’Israël et pour la société israélienne, à une urgence pour la démocratie israélienne : tout ce qui nous est cher », a-t-il ajouté.
« Former un gouvernement n’est pas seulement le souhait du peuple. Plus que jamais, en ces temps difficiles, il s’agit d’un besoin économique et sécuritaire que nous n’avons pas connu depuis de nombreuses années », a-t-il précisé.
Deri appelle Gantz à rejoindre le gouvernement avec le Likud et les partis religieux
Dans le même temps, le président du Shas, Aryeh Deri, a appellé le dirigeant de Kakhol lavan Benny Gantz à accepter l’offre du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour un gouvernement composé du Likud, de Kakhol lavan et des partis religieux.
L’offre prévoit que le Premier ministre Benjamin Netanyahu occupera le poste de Premier ministre pendant deux ans, suivi de Gantz pendant deux ans. Les deux parties se partageraient également les postes ministériels.
Kakhol lavan a juré de ne pas siéger dans un gouvernement avec Netanyahu tant qu’il est sous le coup d’un acte d’accusation. Le parti a également appelé à la formation d’un gouvernement libéral d’unité, dans un rejet des partis religieux.
« Il y a de fortes chances que la Knesset se dissolve à nouveau », a déclaré Deri lors d’une réunion de faction de son parti ultra-orthodoxe Shas avant la cérémonie d’investiture de la Knesset. « C’est une vraie crise et un gros problème pour l’économie et notre sécurité. »
« Je m’adresse à une personne qui détient la clé, Benny Gantz, a poursuivi Deri. « Je l’ai toujours défendu quand il a été attaqué et je le défends encore aujourd’hui. Je lui dis : ‘Mon cher Benny, rejoignez l’appel de Netanyahu à former une unité pour laquelle il a fait de grandes concessions et fait une offre très généreuse. Je ne sais pas si je consentirais moi-même à faire une offre aussi généreuse, mais il l’a fait. Maintenant, c’est à votre tour. »
Peretz exhorte Gantz à signer un accord de coalition avec les travaillistes
Le président du Parti travailliste, Amir Peretz, a appellé le dirigeant de Kakhol lavan Benny Gantz à signer son premier accord de coalition avec le Parti travailliste.
S’exprimant lors d’une réunion de faction avant la cérémonie de prestation de serment de la Knesset, Peretz a exhorté Gantz à signer au bas de la page avant même que le président Reuven Rivlin lui ait « donné mandat » pour former un gouvernement – qui est actuellement dirigé par le Premier ministre Netanyahu.
Peretz propose que le Parti travailliste et Kakhol lavan fonctionnent comme un « gouvernement fantôme » jusqu’à ce qu’un gouvernement officiel soit formé, présentant des politiques diplomatiques, sécuritaires et économiques alternatives face à « l’échec d’un gouvernement Netanyahu ».