Cette kippa pourrait sauver la vie d’enfants allergiques
La kippa 'alerte allergie', créée par une mère juive concernée par le problème, détaille les informations sur les allergies infantiles
JTA — A trois ans et demi et même si Peretz Apfelbaum peut bien ne pas tout à fait encore le comprendre, certains aliments mettent sa vie en danger.
Ce petit garçon de Brooklyn est allergique aux cacahuètes, aux noix de cajou, aux pistaches, aux graines de lin, aux grains de moutarde, à la noix de coco, aux pois, aux œufs et au bœuf. Certains de ces aliments peuvent donner de l’urticaire à l’enfant, mais les noix peuvent provoquer un choc anaphylactique. Les risques inhérents rendent impossible les tests qui permettraient de déterminer la gravité de certaines de ces allergies, ce qui signifie qu’il pourrait y avoir des réactions inattendues à certains de ces produits alimentaires.
Et manifestement, c’est une situation excessivement pénible à vivre pour sa mère, Chanie. Mais cette femme de 36 ans, originaire de Crown Heights et qui a eu cinq enfants, a décidé de dépasser son inquiétude. Et Chanie Apfelbaum a trouvé une idée simple et intelligente pour informer les autres que son fils souffre de graves allergies : elle a créé une kippa « alerte allergie ».
La kippa, qu’Apfelbaum a aidé à concevoir avec l’entreprise iKippah basée à Brooklyn — un vendeur en ligne qui s’est déjà distingué par ses créations, notamment celle inspirée par « the Very Hungry Caterpillar » — est bleu marine avec un cercle rouge sur le devant qui contient les mots « alerte allergie ». Elle spécifie également de « retourner pour davantage d’informations » – les allergies de l’enfant peuvent être détaillées sur des lignes dessinées à l’intérieur.
« Nous avons immédiatement adopté l’idée de Chanie », s’est exclamée Sarale Seewald, fondatrice d’iKippah aux côtés de sa sœur, Dina Seewald, lorsqu’elle a été interrogée par JTA. « Nous voyons un véritable besoin pour cette kippa, et nous pensons vraiment que cette création aidera à sauver des vies. »

L’entreprise a récemment intégré cette kippa sur son site et, selon Seewald, quelques centaines d’exemplaires ont déjà été vendues. Même si les kippas sont encore indisponibles dans les magasins — iKippah a encore environ 180 revendeurs en plus de la vente directe au consommateur faite par le biais de son site internet — l’entreprise prévoit de les mettre rapidement à disposition des grossistes sur la base de la demande inattendue pour le produit.
Les allergies alimentaires ont sensiblement augmenté ces dernières années aux Etats-Unis. Des recherches du Centre américain de contrôle des maladies ont révélé que ce type d’allergie a augmenté de 50 % chez les enfants entre 1997 et 2011, en raison peut-être d’une utilisation trop importante d’antibiotiques ou d’une hygiène plus poussée, qui empêche les enfants d’être exposés aux agents infectieux durant les années déterminantes de formation du système immunitaire.
Apfelbaum — une blogueuse populaire qui parle d’alimentation casher sous le pseudo Busy in Brooklyn avec plus de 33 000 abonnés sur Instagram — a été un témoin direct de cette tendance. Elle a indiqué que Peretz avait porté longtemps un bracelet détaillant ses allergies, mais qu’elle craignait en permanence qu’il n’échappe à l’attention des autres.
La kippa est un moyen d’information facile, transmettant le message qu’ils doivent faire attention, qui est offert aux personnes susceptibles de servir des produits alimentaires à un enfant allergique, dans un camp ou dans des restaurants ou chez un parent organisant une fête. De plus, Peretz, né au sein d’un foyer orthodoxe, porte déjà chaque jour la kippa.
Apfelbaum, membre du mouvement Habad Loubavitch hassidique, s’inquiétait également de voir Peretz courir de maison en maison dans sa colonie communautaire de bungalows, l’été, au nord de l’état de New York. Elle a initié un groupe sur WhatsApp pour transmettre aux autres parents son inquiétude et elle est parvenue à faire en sorte qu’on ne trouve aucune noix dans l’environnement de l’enfant.
Mais l’inquiétude ne disparaît jamais pour le parent d’un enfant atteint de graves allergies, en particulier lorsqu’il est très jeune.
« Je le lui rappelle toujours, mais je ne peux pas faire confiance à un enfant de trois ans pour qu’il se souvienne qu’il doit en permanence dire, avant de manger quelque chose, ‘je suis allergique' », a indiqué Apfelbaum.
« Je voulais qu’il porte quelque chose de façon à ce que quand quelqu’un le regarde, il se dise : ‘je ne peux pas me contenter de lui donner à manger comme ça' », a-t-elle dit en évoquant la création de la kippa. « Cela me fait me sentir un petit peu plus en sécurité. »
Et pourtant, il a fallu un moment pour qu’Apfelbaum s’habitue au port quotidien de la même kippa pour son fils – elle aidait Peretz à en choisir une assortie à ses vêtements.
« On s’habitue tellement à utiliser une kippa qui va avec chaque tenue et maintenant, il ne peut porter que celle-là », s’exclame Apfelbaum en riant. « Mais ça vaut le coup. »
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.

Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel