Israël en guerre - Jour 532

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Chiens anti-explosifs et contrôles: les précautions des synagogues US pour les fêtes

La réunion au Capitole sur Rosh HaShana a porté sur la sécurité des institutions juives, suite aux fausses alertes à la bombe qui causent d'importantes perturbations à peu de frais

Des policiers devant une synagogue suite à des menaces contre la communauté juive, à New York, le 4 novembre 2022. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)
Des policiers devant une synagogue suite à des menaces contre la communauté juive, à New York, le 4 novembre 2022. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

WASHINGTON (JTA) — À l’approche des fêtes, la rabbin Mara Nathan ne pense pas que la vague de fausses alertes à la bombe contre les synagogues va changer la façon dont sa congrégation et elle-même vont célébrer l’événement.

En effet, la synagogue aura mis en place les habituelles mesures de sécurité : chiens anti-explosifs et contrôles de sécurité pour tous, en coordination avec les services de police et le FBI. Pour autant, elle dit que l’émotion est vive, avec les reportages sur les synagogues évacuées suite à des menaces, souvent lors de prières diffusées en direct.

« Je pense que nous sommes en état d’alerte », estime Nathan, rabbin principal du Temple Beth-El de San Antonio, congrégation réformée, « peut-être un peu plus que d’habitude. »

La réaction de Nathan illustre la manière dont les synagogues américaines ont réagi à la montée de l’antisémitisme, ces dernières années, tout comme celle dont les fausses alertes à la bombe affectent – et n’affectent pas – leur fonctionnement. Ces alertes à la bombe, qui ont amené l’évacuation de congrégations de Californie vers la Floride, se produisent dans un pays où nombre de synagogues se sont dotées de mesures spéciales suite à une fusillade dans une synagogue de Pittsburgh, en 2018, et à des incidents antisémites violents.

« Forces de l’ordre et synagogues doivent être prêtes parce qu’on ne sait jamais quand viendra le coup », explique Evan Bernstein, directeur du Community Security Service, qui forme des bénévoles à la sécurisation des synagogues. « Quand des choses comme celle-ci se produisent à plusieurs reprises, les gens se relâchent et risquent de ne pas réagir comme prévu si, Dieu nous en préserve, quelque chose arrive. »

Toutes ces questions ont fait l’objet d’une réunion au Capitole, mardi, autour de la sécurisation des institutions juives pendant les fêtes, qui commencent avec Rosh HaShana vendredi soir.

Cette séance d’information s’est focalisée sur les fausses alertes à la bombe, qui, selon les consultants en sécurité, vont se poursuivre dans la mesure où elles entraînent d’importantes perturbations à peu de frais.

« L’augmentation du nombre des alertes à la bombe et des canulars a pour but de mobiliser les forces de l’ordre », explique à la Jewish Telegraphic Agency Michael Masters, PDG du Secure Community Network. « Leur but est de faire peur, de créer de la confusion. »

Lors de l’audience, les dirigeants du Secure Community Network, chargé de coordonner la sécurité des institutions juives à l’échelle nationale, ont déclaré aux membres du Congrès et leurs équipes que les alertes à la bombe étaient devenues un des outils préférés des extrémistes. Le Secure Community Network et son organisation partenaire, les Jewish Federations of North America, sont à l’origine de cette séance d’information d’une heure trente.

Illustration : La police de New York assure la sécurité lors d’un événement communautaire juif à New York, le 19 mai 2022. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

« Avec leur canular, ils s’en sont pris à une synagogue qui retransmettait les prières en direct afin de voir la police intervenir et interrompre le service », explique Kerry Sleeper, ex-directeur adjoint du FBI qui est aujourd’hui conseiller principal du groupe Masters, à propos de l’alerte à la bombe en juillet à la congrégation Beth Israel d’Ann Arbor, dans le Michigan.

(La synagogue d’Ann Arbor est depuis des années la cible d’anti-Israéliens et antisémites. Les tribunaux ont jusqu’à présent refusé de faire droit aux demandes de fidèles de faire interdire ces manifestations.)

« En voici un que mon frère [sic] a fait hier », lit-on dans un message sur Telegram, plate-forme sociale fréquentée par les extrémistes, à l’appui de la vidéo d’un rabbin en pleine prière. « C’est drôle [sic], quand nous avons frappé, ils ont dû fermer la synagogue toute une journée. »

Ce que souhaitent les extrémistes, c’est d’empêcher les Juifs de vivre leur vie, explique Sleeper. « C’est toute la question des conditions de sécurité dans un lieu de culte après une alerte à la bombe ou une menace de fusillade ».

Masters souligne qu’avant ces fêtes qui vont drainer les foules les plus importantes de toute l’année, il est nécessaire que les synagogues revoient leurs procédures de sécurité afin d’éviter les mouvements de panique en cas de menace.

Il décrit les méthodes de nature à éviter ces mouvements de foule lors des prières des fêtes, comme la prise de contact avec les services de police, la relecture des plans d’évacuation ou la vérification de l’existence de référents, au sein de la police, chargés de gérer les situations d’urgence.

« En de nombreux endroits, les forces de l’ordre sont très proactives pour ce qui est d’envoyer des patrouilles dans ou devant les synagogues… Elles savent si quelque chose se passe ». « Il faut qu’il y ait un référent désigné au sein de la synagogue, connu des forces de l’ordre, et avec lequel ils peuvent coordonner leur action. »

La séance d’information a également porté sur une proposition d’augmentation des subventions fédérales pour protéger les synagogues et autres institutions religieuses. Ces subventions, qui existent depuis 18 ans, n’ont pas cessé d’augmenter ces dernières années, au fil de la montée des menaces contre les institutions juives, pour ne parler que d’elles. Elles devraient passer de 250 millions de dollars l’an dernier à 360 millions de dollars.

« C’est absolument nécessaire à la sécurité des églises, synagogues, mosquées et de tous les autres lieux de rassemblement confessionnels », explique Eric Fingerhut, directeur des Jewish Federations of North America, lors du briefing. « Les caméras de sécurité et portes blindées ont un coût, qu’on le veuille ou non, et ces subventions sont indispensables. »

Selon lui, les Jewish Federations of North America ont collectivement dépensé des centaines de millions de dollars pour renforcer les mesures de sécurité de leurs institutions.

Un garde chargé de la sécurité se tient à l’entrée du bâtiment de la congrégation Etz Jacob / Ohel Chana High School, le 15 février 2019, à Los Angeles. (Crédit : AP/Marcio Jose Sanchez)

Le Sénateur Démocrate du Connecticut Chris Murphy a déclaré que le briefing identifiait « les mesures à prendre pour limiter le risque de blessure des membres de la communauté juive, que ce soit dans les synagogues ou les écoles juives ».

Le renforcement des mesures de sécurité induit par ces alertes à la bombe permet aux synagogues américaines de bien se préparer avant les fêtes. À New York, la Community Security Initiative, qui coordonne la sécurité des institutions locales, a financé l’achat d’une nouvelle voiture de patrouille et d’autres ressources pour quatre patrouilles de sécurité civile juive qui opèrent dans des quartiers fortement orthodoxes de Brooklyn, dont les fréquents incidents de rue ajoutent aux questions de sécurité. La semaine passée, le Community Security Service de Bernstein a noué un partenariat avec l’Union orthodoxe, organisation de coordination qui compte des centaines de synagogues dans tout le pays.

Les alertes à la bombe ont eu des répercussions dans tout le pays. À la synagogue Chicago Loop, la présidente Lee Zoldan a déclaré à la JTA que les forces de l’ordre de la ville – avec lesquelles la synagogue entretient de « très bonnes relations » – étaient souvent de faction devant le bâtiment, dans le centre-ville de Chicago.

Selon elle, les forces de l’ordre n’ignorent rien des dernières alertes à la bombe et la synagogue a envoyé son calendrier détaillé des fêtes à la police afin que cette dernière sache à quel moment les fidèles se trouveront à l’intérieur. Par ailleurs, il y a de cela quelques mois, la synagogue a acheté un détecteur de métaux et elle envisage de demander aux fidèles de se soumettre à son contrôle durant les fêtes. C’est, selon elle, une conséquence de la montée de l’antisémitisme aux États-Unis, et non une menace isolée.

« Nous allons faire tout ce qui est possible pour renforcer la sécurité ».

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