Chypre acquiert quatre drones israéliens sur fond de tensions avec Ankara
Ces drones doivent permettre à Nicosie d'améliorer la surveillance de sa zone économique exclusive, où des compagnies internationales recherchent des hydrocarbures
Nicosie a fait l’acquisition de quatre drones israéliens, selon le ministère chypriote de la Défense, sur fond de tensions en Méditerranée orientale avec la Turquie autour d’opérations de forage gazier.
D’après le site d’informations « Kathimerini Chypre », ces drones, commandés en décembre 2018 pour 12 millions d’euros, doivent permettre à Nicosie d’améliorer la surveillance de sa zone économique exclusive (ZEE), où des compagnies internationales mènent des explorations à la recherche d’hydrocarbures.
Ces drones, livrés à l’armée chypriote, les premiers du genre selon Kathimerini, font partie des plus performants de leur catégorie, d’après leur fabricant israélien Aeronautics Group.
Contacté lundi par l’AFP, un porte-parole de la société israélienne n’a pas souhaité confirmer cette livraison, arguant de la politique de confidentialité de l’entreprise vis-à-vis de ses clients.
La découverte ces dernières années de gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé les appétits, notamment de la République de Chypre, qui espère devenir un acteur énergétique majeur.
Mais la Turquie, dont l’armée occupe depuis 1974 le tiers nord de l’île, s’oppose à toute exploration et exploitation de ces ressources qui excluraient cette partie de Chypre, où vivent les Chypriotes-Turcs.
Vendredi, les autorités chypriotes ont dénoncé une « grave escalade des violations » de ses droits souverains par la Turquie.
Selon Nicosie, la Turquie a envoyé un nouveau navire de forage dans sa ZEE, et plus particulièrement un bloc dont les licences d’exploitation ont déjà été attribuées en septembre par la République de Chypre aux géants énergétiques français et italien, Total et Eni.
Ces derniers mois, Ankara a envoyé trois navires de forage au total au large de Chypre malgré des avertissements de Washington et de l’Union européenne, dont Nicosie est membre.
L’UE a adopté mi-juillet une série de mesures politiques et financières visant à sanctionner la poursuite de ces forages.