Cisjordanie : 2 blessés légers par arme blanche à un checkpoint ; le terroriste abattu
Le terroriste, un Palestinien de 15 ans, est accusé d'avoir poignardé un garde et une policière ; selon Kobi Shabtaï, les tensions augmentent avant les prières du vendredi du ramadan
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un terroriste palestinien a poignardé deux personnes à un point de contrôle en Cisjordanie, à proximité de Jérusalem, mercredi, alors que les tensions dans la capitale tendent à s’aggraver à l’approche des prières du vendredi du ramadan.
Les deux victimes ont été hospitalisées pour des blessures légères, ont indiqué les secouristes et les porte-parole des hôpitaux. Le terroriste a été abattu, a indiqué la police.
Les deux victimes ont été identifiées comme étant un homme de 25 ans travaillant comme agent de sécurité civil et une femme de 19 ans servant dans la police militaire de l’armée israélienne, selon les autorités.
L’attaque a eu lieu au checkpoint dit « des Tunnels », sur une autoroute qui relie Gush Katif à Jérusalem par deux tunnels contournant la ville palestinienne de Bethléem en Cisjordanie.
« La zone est devenue un lieu de prédilection pour les attaques terroristes », a déclaré Kobi Shabtaï, chef de la police israélienne, depuis le lieu de l’attentat. « C’est la troisième fois consécutive. Il y a trop d’extrémistes qui essaient d’envenimer la situation, et ils sont aussi sur les réseaux sociaux. »
Les dernières attaques au poste de contrôle ont eu lieu en novembre et en octobre.
Le service de secours du Magen David Adom (MDA) a déclaré que les deux victimes avaient été évacuées vers des hôpitaux de Jérusalem, où elles se trouvaient dans un état allant de bon à modéré.
La police a déclaré que le terroriste avait été abattu par les forces de sécurité sur les lieux de l’attentat. Des images de la scène ont montré le suspect allongé sur le sol après avoir été atteint par une balle. Son décès a été déclaré par la suite.
La police a identifié le terroriste comme étant Mohammed Abu Hamed, 15 ans, originaire de la ville d’al-Khader en Cisjordanie, située non loin du checkpoint, qui se trouve sur la Route 60, le principal axe de circulation nord-sud de la Cisjordanie.
Selon la police, Abu Hamed est arrivé au poste de contrôle à vélo et, alors que les forces de sécurité tentaient de l’interroger, il a sorti un couteau et les a poignardés.
Un garde civil du checkpoint a tenté de l’arrêter physiquement avant que les troupes de Tsahal stationnées dans la zone n’ouvrent le feu et ne le touchent mortellement.
Les forces de sécurité à Jérusalem et en Cisjordanie sont en état d’alerte depuis le début du ramadan. Les responsables israéliens de la sécurité craignaient que la colère des musulmans face à la guerre de Gaza n’aille crescendo pendant le ramadan et n’alimente des troubles, en particulier si les autorités israéliennes tentaient de limiter l’accès au site sacré du Haram al-Sharif à Jérusalem, connu des Juifs sous le nom de mont du Temple.
Vendredi sera un véritable test, car c’est normalement le jour où le site accueille le plus grand nombre de visiteurs, et les frictions entre les fidèles musulmans et les forces israéliennes risquent de déboucher sur des troubles.
Shabtaï a reconnu que les tensions avaient augmenté en amont de la prière de midi. Il a déclaré que la police faisait tout ce qui était en son pouvoir pour continuer à accorder la liberté religieuse aux musulmans israéliens, bien que les Palestiniens de Jérusalem-Est et de Cisjordanie puissent encore faire l’objet de restrictions.
« J’espère que nous saurons réagir correctement [aux conditions] si nécessaire », a déclaré Shabtaï.
Les tensions sont déjà vives entre Israéliens et Palestiniens en raison du déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, à la suite du massacre du 7 octobre, au cours duquel le groupe terroriste palestinien a assassiné près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et en a kidnappé 253.
Les Palestiniens affirment que plus de 400 personnes ont été tuées par les forces israéliennes en Cisjordanie depuis le début des hostilités, dont quatre ont été tuées tard mardi et tôt mercredi à Jénine et dans un village au nord de Jérusalem.
La plupart ont été tuées lors d’attaques ou d’affrontements avec les troupes de l’armée israélienne au cours de raids nocturnes qui se sont concentrés sur une poignée de zones dans le nord de la Cisjordanie. Toutefois, des civils innocents auraient également été tués.