Cisjordanie : Enquête militaire sur la mort d’un Palestinien à un check-point
Selon l'enquête de l'armée, le conducteur - un homme de Jérusalem-Est - qui a été tué ne voulait pas commettre une attaque à la voiture-bélier
La police militaire a ouvert une enquête vendredi sur la mort d’un homme originaire de Jérusalem-Est qui a été tué par balles par les troupes israéliennes après que la voiture dans laquelle il circulait a traversé un check-point en Cisjordanie.
Une autre personne, dans le véhicule, a été blessée dans l’incident de jeudi, survenu peu de temps après que des coups de feu ont éclaté à un arrêt de bus situé aux abords de l’implantation d’Ofra, au nord de Jérusalem, ne faisant pas de blessés.
Les soldats du bataillon ultra-orthodoxe Netzah Yehuda qui gardaient le point de contrôle « Focus » ont ouvert le feu sur le véhicule après que le conducteur a ignoré les appels à s’arrêter et a traversé un barrage routier proche, tuant l’un des passagers et en blessant un autre, ont fait savoir les médias en hébreu.
Une enquête préliminaire a indiqué que le conducteur n’avait pas tenté de renverser les soldats et aucune arme n’a été retrouvée dans le véhicule, selon le site d’information Ynet.
Elle a également noté que l’un des soldats avait expliqué qu’il voulait viser les pneus du véhicule.
מצ"ח תחקור לוחמים מגדוד נצח יהודה שירו אמש למוות בערבי ישראלי חשוד ולא חמוש, שלא עצר לבדיקה, ליד רמאללה.
אחד הלוחמים טען בתחקיר הראשוני: כיוונתי לגלגלי המכונית. צה"ל: "זמן קצר קודם לכן ארע פיגוע ירי בגזרה. לוחמים בשתי עמדות סמוכות ירו באוויר מספר פעמים, והרכב המשיך לנסוע" pic.twitter.com/fqwf7hknLj— יואב זיתון (@yoavzitun) December 21, 2018
Le ministère de la Santé palestinien a confirmé la mort d’un homme. Selon les médias, il s’appelait Qassem Abassi, âgé de 17 ans et originaire du quartier de Silwan, à Jérusalem-est.
Le chef de la division de Judée-Samarie – terme biblique pour la Cisjordanie – a ultérieurement clairement établi que les règles de l’engagement militaire permettaient aux soldats d’ouvrir le feu sur une voiture en cas de « danger clair et présent » ou de fusillade de la part de l’un des passagers de la voiture.
« Nous tuons des gens qui n’avaient pas l’intention de tuer », aurait déclaré le général de brigade Eran Niv, selon la Dixième chaîne.
La semaine dernière, les soldats israéliens ont tué un Palestinien de la ville d’al-Bireh qui, selon l’armée, avait tenté de projeter son véhicule contre les militaires. La famille de Hamdan al-Arda, 58 ans, a nié qu’il avait tenté de commettre une attaque à la voiture-bélier et les experts israéliens de la sécurité ont fait savoir qu’il ne présentait pas le profil traditionnel du terroriste.
L’incident de jeudi survient alors que les tensions ne cessent de croître après deux fusillades qui ont eu lieu la semaine dernière dans la zone, qui ont coûté la vie à deux soldats israéliens et à un bébé – dans un contexte général de hausse de la violence en Cisjordanie.
Les soldats étaient issus du même bataillon Netzah Yehuda.
L’armée israélienne a également annoncé enquêter sur une fusillade survenue jeudi près d’Ofra, qui a semblé venir du village palestinien d’Ein Yabrud.
Ces dernières violences ont eu lieu après deux fusillades survenues la semaine dernière, le long de la Route 60, une au carrefour d’Ofra, le 9 décembre, et l’autre au carrefour de Givat Assaf, le 13 décembre.
Deux soldats du bataillon Netzah Yehuda ont été tués et un autre grièvement blessé lors de l’attaque de Givat Assaf. Plusieurs israéliens ont été blessés dans l’attaque perpétrée au carrefour d’Ofra, notamment une femme enceinte de sept mois dont l’enfant, né en urgence quelques heures après l’attentat, n’a pas survécu.
Un responsable israélien de la Défense a expliqué jeudi que l’un des Palestiniens soupçonnés d’avoir commis ces attentats terroristes à proximité de Givat Assaf était Asem Barghouti, frère de Salih Barghouti, qui aurait commis les attaques près d’Ofra.
Salih a été tué le 12 décembre dans un village situé près de Ramallah alors qu’il avait agressé les forces de sécurité israéliennes pour tenter d’échapper à une arrestation, ont noté les services de sécurité du Shin Bet.
Les auteurs de la fusillade de Givat Assaf sont encore en fuite.