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Cisjordanie : Violences entre habitants d’implantations et Palestiniens

Des affrontements qui ont eu lieu au cours des dernières 48 heures ont été l'occasion de jets de pierre et d'agressions brutales, sans arrestations néanmoins ; la police enquête

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Un fermier palestinien d'Umm-Safa qui aurait été agressé par des Israéliens, le 24 mars 2020 (Crédit : Yesh Din)
Un fermier palestinien d'Umm-Safa qui aurait été agressé par des Israéliens, le 24 mars 2020 (Crédit : Yesh Din)

Des incidents marqués par des violences entre Israéliens et Palestiniens ont été rapportées dans un certain nombre de secteurs de la Cisjordanie, lundi et mardi. Les auteurs de ces violences refusent à l’évidence de se conformer aux mesures gouvernementales de confinement à domicile, édictées dans le sillage de l’épidémie de coronavirus.

Dans le village palestinien d’Umm Safa, deux agriculteurs travaillaient dans leurs champs lorsqu’un Israélien originaire de Halamish, à proximité, les a accusés de se trouver trop près de son implantation avant de leur demander de partir, a fait savoir le groupe de défense des droits de l’Homme Yesh Din. L’organisation a indiqué que huit habitants d’implantation avaient rejoint l’homme sur les lieux, agressant les fermiers à l’aide de bâtons et leur donnant des coups de crosse de fusil. Les blessures de l’un des Palestiniens auraient nécessité des points de suture.

Dans un autre incident survenu mardi, Yesh Din a raconté qu’un groupe de presque une douzaine d’activistes pro-implantation étaient descendus de la colline qui avait abrité l’implantation de Homesh, dans le nord de la Cisjordanie, avant son évacuation en 2005. Les Israéliens seraient entrés dans le champ d’un agriculteur palestinien originaire de Burqa, brisant les clôtures et endommageant les récoltes. Des villageois qui avaient assisté à la scène sont alors venus en renfort pour aider le fermier et des jets de pierre ont été échangés.

Les soldats sont arrivés sur les lieux et ils ont séparé les deux parties, ramenant les Israéliens vers la colline abandonnée. Le site appartient à un groupe d’exploitants agricoles palestiniens qui, le mois dernier, a obtenu pour la toute première fois, depuis l’évacuation de 2005, le droit d’accéder à ses terres. Néanmoins, une yeshiva nationaliste-religieuse de la ligne dure continue ses activités là-bas au quotidien, sans aucune intervention de l’armée.

Les soldats de l’armée israélienne escortent un groupe d’activistes pro-implantations hors du village de Burqa voisin où ils auraient agressé des fermiers palestiniens, le 24 mars 2020 (Crédit : Yesh Din)

Mardi également, les militaires israéliens ont ouvert le feu sur un suspect palestinien qui, selon eux, jetait des pierres sur les voitures circulant sur une autoroute du nord de la Cisjordanie en compagnie d’un autre homme.

L’armée a fait savoir que les deux suspects avaient été aperçus par les soldats en train de jeter des pierres et qu’ils « prévoyaient de lancer des grenades incapacitantes » sur les véhicules passant aux abords du village palestinien de Deir Abu Mashal, au nord-ouest de Ramallah.

« Les troupes ont ouvert le feu et une balle a touché un des suspects », a annoncé Tsahal, qui a ajouté que les soldats recherchaient encore les deux hommes.

C’est la seconde fois en seulement deux jours que les militaires ouvrent le feu sur un Palestinien jetant des pierres.

Dimanche, l’armée israélienne a fait savoir qu’elle avait déjoué « un attentat terroriste » en ouvrant le feu sur un groupe de Palestiniens qui jetaient des pierres sur des véhicules israéliens en circulation au carrefour de Nilin, au sud de la ville de Qaliqilya. Un Palestinien a été tué et un autre blessé.

Des photos de la scène montrent une voiture au pare-brise cassé et une large pierre. Il n’y aurait pas eu de blessés.

Un véhicule israélien touché par une pierre en Cisjordanie, le 22 mars 2020. (Porte-parole de l’armée israélienne)

Lundi, Yesh Din a rapporté trois incidents de violences commises par des activistes pro-implantations sur des Palestiniens.

A Burqa, dans le nord de Naplouse, un fermier palestinien et son frère se trouvaient dans leur champ lorsque, selon eux, ils ont été pris en embuscade par un groupe de 18 militants israéliens qui ont commencé à leur jeter des pierres. Alors qu’ils prenaient la fuite, les agresseurs ont vandalisé leur véhicule, crevé leurs pneus et brisé leur pare-brise. Ils ont déposé plainte dans la foulée, selon Yesh Din.

Dans un deuxième incident survenu à Al-Mughayyir, dans le centre de la Cisjordanie, un agriculteur aurait été frappé jusqu’à l’évanouissement par sept habitants de l’implantation voisine de Kochav Hashachar à l’aide de pieds-de-biche et de bâtons. Une jeep de l’armée israélienne s’est rendue sur les lieux et a administré les premiers soins à la victime qui a été ensuite transférée dans un hôpital de Ramallah, en proie à une hémorragie interne. La police a été avertie de l’incident.

De plus, un berger accompagné de ses deux frères originaires de Ein al-Hilwe, dans la vallée du Jourdain, faisaient pâturer ses bêtes à deux kilomètres de l’implantation avoisinante de Maskiyot lorsqu’un groupe de sept Israéliens, habitant cette dernière, se sont approchés et ont commencé à frapper le gardien du troupeau. Ses frères ont tenté de venir en aide à ce dernier mais ils ont essuyé des jets de pierre, ce qui les a contraints à prendre la fuite, a noté Yesh Din. Le berger a ensuite passé la nuit à l’hôpital, blessé au torse.

Une porte-parole du district de la Cisjordanie au sein de la police israélienne a indiqué qu’elle examinait actuellement les divers rapports sur les incidents de violence mais qu’elle n’avait aucune information supplémentaire.

Malgré des douzaines de crimes de haine qui ont visé les Palestiniens et leurs biens au cours de l’année passée, les arrestations de suspects ont été excessivement rares.

Les agressions – souvent appelées des attaques de type « prix à payer » – se limitent habituellement à des incendies volontaires et à des graffitis mais elles peuvent également comprendre des agressions physiques et même des meurtres.

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